PENDANT QUE L'ÉCONOMIE S'EFFONDRE...... édito LO du

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par sylvestre » 26 Oct 2008, 19:21

a écrit :Ben oui, en fonction du rapport de forces, une partie du surproduit social est affecté à la fabrication de produits de consommation courante des classes populaires ou à la fabrication de produits de luxe pour les capitalistes. C'est tout de meme ce qu'explique Marx dans Salaires prix et profits, non ?
Que ça se traduise par des hausses de salaires compensant les augmentations de prix ou des baisses de prix consécutives à l'augmentation de la production, ça revien à peu près au même pour le niveau de vie des salariés. Ce niveau de vie dépend pour une bonne part du rapport de forces. Sommes nous d'accord ?


Sur la dernière phrase évidemment. Mais ce que les travailleurs gagnent ce sont des salaires plus hauts, avec des marchandises dont le prix ne change pas. C'est d'ailleurs la première de ses conclusions :
a écrit :Une hausse générale du niveau des salaires entraînerait une baisse générale du taux des profits, mais ne toucherait pas en somme au prix des marchandises.



a écrit :Cliff ne nie pas que le pillage et la domination impérialiste entraîne une augmentation du niveau de vie des travailleurs des pays impérialistes. (Ce que j'appelais les miettes). Cliff conteste dans l'analyse de Lénine le fait que seule une minorité, l'aristocratie ouvrière, en profiterait. J'admet que cela demanderait une analyse fine et que ça peut se discuter. Mais, si on prend l'exemple des Etats-unis jusqu'à aujourd'hui, on voit bien qu'on se trouve en présence de plusieurs couches différentes de travailleurs : salariés relativement bien payés et protégés de certains secteurs avec assurance maladie d eleur boite ou de leur syndicat, salariés précaires ou très mal payés et peu qualifiés genre employés de Walmart, immense réservoir de précaires, de chomeurs et de lumpen.
La prospérité des Etats Unis n'a donc pas profité de la meme façon à toutes ces couches, meme si, peut-être, toutes en ont profité à des degrés divers.


L'important c'est qu'il est absolument impossible de démontrer qu'elle a profité plus aux travailleurs qualifiés qu'aux travailleurs non qualifiés, etc. comme il est impossible de démontrer que la cause des différences se trouve ailleurs que d'une part dans la combativité de ces secteurs, et d'autre part dans les différents niveaux de qualification, dans la situation urbaine ou rurale du prolétariat, etc. qui font que les travailleurs mieux payés sont souvent plus productifs (éduqués, occupés dans des entreprises à forte productivité du fait de l'équipement de l'entreprise elle-même et de son insertion dans des centres d'accumulation), de sorte que souvent les travailleurs mieux payés sont plus exploités que les travailleurs moins bien payés. - de manière générale les travailleurs des centres d'accumulation capitaliste sont d'ailleurs à la fois bénéficiaires d'un meilleur niveau de vie et plus exploités que les travailleurs du tiers monde - voir là-dessus Harman :

a écrit :Cela semble souvent contraire au bon sens de prétendre que des groupes de travailleurs qui ont de meilleures situations que d'autres n'en bénéficient pas aux dépens de ces derniers - que l'argument soit utilisé pour les travailleurs occidentaux et ceux du tiers monde, ou pour les travailleurs du secteur formel du tiers monde et ceux de son secteur informel. Mais, dans ce cas, l'argument contraire à l'intuition est correct. Dans de nombreuses industries, plus la main d'œuvre est stable et expérimentée, plus elle est productive. Le capital est disposé à concéder des salaires plus élevés à certains ouvriers de ces industries parce que, ce faisant, il en extrait davantage de profit. D'où l'apparente contradiction : certaines sections des travailleurs du monde sont à la fois mieux payées et plus exploitées. C'est cela seulement qui explique pourquoi les capitalistes, motivés uniquement par la course au profit, n'investissent généralement pas sur une grande échelle dans des régions comme l'Afrique, où les salaires sont les plus bas.
sylvestre
 
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Message par Vérié » 27 Oct 2008, 08:01

La discussion a singulièrement dévié puisqu'il était question au début de la théorie réformiste de la relance par la consommation et de son corollaire, la sous consommation comme cause de la crise, théorie non moins réformiste.

De là nous sommes passés à Salaires prix et profits. Juste un mot sur ce point à Sylvestre, il me semble que Marx parle d'"augmentation générale" des salaires, pas de l'augmentation des salaires d'une partie des travailleurs. Concrètement, si les ouvriers chinois obtenaient des hausses de salaires importantes, les capitalistes devraient, soit diminuer leurs marges, soit répercuter ces hausses dans les prix, soit encore... délocaliser vers des régions à salaires plus bas encore, ce qu'ils font déjà. S'il y avait une hausse générale des salaires à l'échelle mondiale, la situation serait évidemment complètement différente.

Sur l'ARISTOCRATIE OUVRIERE, je ne veux pas polémiquer et défendre à tout prix la théorie de Lénine. (Il faudrait pour cela procéder à une analyse précise de la situation des différentes couches du prolétariat à différentes époques. Les quelques chiffres que donne Cliff ne me semble pas hyper convaincants.) Ce qui est certain, et je crois que nous sommes d'accord, c'est que la population des pays riches bénéficie un peu du pillage impérialiste. Ensuite, il est difficile de dire en effet si ce pillage et les miettes qui en résultent ont creusé l'écart entre les différentes couches du prolétariat ou non.
De toute manière, en période de prospérité économique ou de relative prospérité, ce sont toutes les couches de de la classe ouvrière qui sont très majoritairement réformistes. Aux Etats Unis, il ne s'agit - ou ne s'agissait - meme pas de réformisme, mais de volonté d'intégration au système et d'espoir de promotion sociale.

Sur le fait que, souvent, la bourgeoisie extrait davantage de plus value de la main d'oeuvre spécialisée en raison de sa productivité - texte de Harman -, et que, par conséquent, ces derniers, malgré des salaires plus élevés, sont parfois plus exploités, nous sommes je crois tous d'accord aussi. Toutefois, le taux moyen de la plus value en Chine est probablement beaucoup plus élevé que le taux moyen aux Etats Unis. Tout le monde s'accorde à dire que le développement économique de la Chine fait partie des éléments qui ont contribué à compenser la tendance à la baisse du taux de profit.

Et, pour en revenir à ce que j'avais écrit et qui avait fait bondir Logan : une révolte prolétarienne en Chine, sans meme parler de l'exemple qu'elle donnerait aux exploités des autres pays, aurait des conséquences économiques considérables, notamment en faisant baisser le taux de profit des capitalistes qui ont investi dans ce pays. Bref, ça lancerait peut-être la révolution, il fau-t l'espérer, mais ça ne relancerait pas l'économie capitaliste ! (Pour en revenir à la théorie de la relance par la consommation...)
Vérié
 
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Message par sylvestre » 27 Oct 2008, 09:56

Bon ok pour mettre de côté ce débat (pourtant passionant ! je te recommande aussi l'article de Charles Post dont j'ai donné le lien, et qui est plus détaillé).

Juste sur
a écrit : Toutefois, le taux moyen de la plus value en Chine est probablement beaucoup plus élevé que le taux moyen aux Etats Unis. Tout le monde s'accorde à dire que le développement économique de la Chine fait partie des éléments qui ont contribué à compenser la tendance à la baisse du taux de profit.


Effectivement les profits réalisés en Chine ont été importants, et c'est la raison pour laquelle il y a eu tant d'investissement ces dernières années dans ce pays. Mais Harman note que l'augmentation de la composition organique et donc la baisse du taux de profit y est spectaculaire :


a écrit :

The relentless downward pressure on the price of manufactured exports can be seen by the fall of prices in Western shops for Chinese-produced products like DVD players and recorders, breadmaking machines, cameras and air conditioners: ‘Relentless competition among local suppliers keeps profit margins almost invisible for many firms’.16

(...)

There has been a decline in the number of new workers needed for each percentage increase in output.18 Despite the cheapness of labour, China has lost a large number of manufacturing jobs in recent years—according to one estimate 15 percent, or 15 million, disappeared between 1995 and 2002, with falls in employment in 26 of 38 Chinese industries.19 China is experiencing a rising capital-labour ratio (Marx’s organic composition) at the same time as a continual tendency to overproduction that can be relieved if ever increasing exports are sold for declining prices.

Stephen Roach of Morgan Stanley points out:

    With private consumption having fallen to a record low of just 42 percent of GDP in 2004 and likely to have declined further in 2005…China’s growth dynamic has become increasingly reliant on exports and on the investment in infrastructure and factories required to build a state of the art export platform on a scale the world has never seen. Collectively, exports and fixed investment, which now account for over 80 percent of Chinese GDP, are still surging at close to a 30 percent annual rate.20



The result is a relatively low rate of profit which is compensated for by the willingness of the banks to lend to enterprises at low rates of interest— and by a parallel willingness not to push loss-making enterprises into bankruptcy, so that the banking system is owed vast, probably unrepayable debts. The official estimate for the ‘non-performing loans’ of the banks is 20 percent of all loans—an unofficial estimate suggests 45 percent of GDP.21
sylvestre
 
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Message par Vérié » 27 Oct 2008, 17:51

Extrait de Contre Info (site à recommander pour sa reprise quotidienne d'articles économiques de la presse internationale).
a écrit :
Pendant la crise, les bonnes affaires continuent

Malgré les pertes et l’appel à l’aide publique, les primes et bonus distribués par Goldman, Morgan et Merrill (de gauche à droite) totalisent 20 milliards de dollars




Image
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Message par logan » 28 Oct 2008, 11:34

a écrit :De là nous sommes passés à Salaires prix et profits. Juste un mot sur ce point à Sylvestre, il me semble que Marx parle d'"augmentation générale" des salaires, pas de l'augmentation des salaires d'une partie des travailleurs. Concrètement, si les ouvriers chinois obtenaient des hausses de salaires importantes, les capitalistes devraient, soit diminuer leurs marges, soit répercuter ces hausses dans les prix, soit encore... délocaliser vers des régions à salaires plus bas encore, ce qu'ils font déjà. S'il y avait une hausse générale des salaires à l'échelle mondiale, la situation serait évidemment complètement différente.


Encore une fois non
Une augmentation des salaires,générale ou partielle n'a pas d'effet sur les prix mais uniquement sur le taux de profit

Le prix est et reste l'expression monétaire de la valeur d'une marchandise, c'est à dire le temps de travail social moyen necessaire à sa production.
Les salaires n'ont rien à voir la dedans.

a écrit :Après cet exposé très long et, je le crains, bien fatigant, mais qu'il me fallait faire pour traiter de façon satisfaisante mon sujet, je conclurai en proposant d'adopter la résolution suivante:
   1.
      Une hausse générale du niveau des salaires entraînerait une baisse générale du taux des profits, mais ne toucherait pas en somme au prix des marchandises.
http://www.marxists.org/francais/marx/work...km18650626o.htm


Et au début de l'ouvrage Marx evoque des augmentations de salaires particulières (comme pour les ouvriers agricoles) qui n'ont eu aucune incidence sur les prix.
logan
 
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Message par Vérié » 28 Oct 2008, 12:48

(logan @ mardi 28 octobre 2008 à 12:34 a écrit : [Encore une fois non
Une augmentation des salaires,générale ou partielle n'a pas d'effet sur les prix mais uniquement sur le taux de profit

Le prix est et reste l'expression monétaire de la valeur d'une marchandise, c'est à dire le temps de travail social moyen necessaire à sa production.
Les salaires n'ont rien à voir la dedans.


D'accord, la valeur d'une marchandise est déterminé par le temps de travail social moyen nécessaire pour la produire. Mais,
-d'une part, meme si les prix qui en sont l'expression monétaire "oscillent autour de la valeur" (Marx), ils peuvent s'en écarter de façon assez importante selon les lieux et les circonstances pendant un certain temps. A mon avis, ils doivent s'en écarter encore davantage aujourd'hui qu'à l'époque de Marx. Il suffit de constater par exemple l'oscillation actuelle du coût des matières premières et des produits alimentaires, dont pourtant le temps de travail socialement nécessaire moyen pour les produire n'a pas du changer si vite...
-La valeur de la force de travail des ouvriers chinois, cambodgiens, indiens est inférieure à la valeur moyenne de la force de travail des ouvriers américains et européens. (Le temps de travail nécessaire pour produire les marchandises indispensables à la survie et la reproduction du prolétariat chinois est plus court que celui nécessaire pour produire les marchandises indispensables au prolétaire européen et américain.)

Il en résulte que, pendant une certaine période, des marchandises produites en Chine peuvent sans doute être vendues à des prix inférieurs à l'expression monétaire de leur valeur (en temps moyen "international" socialement nécessaire. )Même si ces marchandises contiennent évidemment autant de temps de travail que les memes marchandises produites en Europe.

Car, concrètement,
a écrit : Vérié
... si les ouvriers chinois obtenaient des hausses de salaires importantes, les capitalistes devraient, soit diminuer leurs marges, soit répercuter ces hausses dans les prix, soit encore... délocaliser vers des régions à salaires plus bas encore, ce qu'ils font déjà. S'il y avait une hausse générale des salaires à l'échelle mondiale, la situation serait évidemment complètement différente.

Je ne vois pas ce qui te choque là-dedans. La baisse du taux de profit résultant des hausses de salaires, que tu pointes, fait partie des possibilités, mais il est clair que les capitalistes chercherait d'autres solutions. Quand je parle de "hausse générale", je veux dire par là qu'une uniformisation du coût de la force de travail à l'échelle mondiale changerait la situation. Nous en sommes loin, meme si la tendance existe.

Bref, il me semble que ton interprétation de SPP est beaucoup trop shématique et ne tient pas compte de nombreux éléments.
Vérié
 
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Message par logan » 28 Oct 2008, 14:11

a écrit :-d'une part, meme si les prix qui en sont l'expression monétaire "oscillent autour de la valeur" (Marx), ils peuvent s'en écarter de façon assez importante selon les lieux et les circonstances pendant un certain temps.


Certes

Les prix oscillent selon de nombreux facteurs : offre/demande, desequilibre des taux de profits selon les branches d'industrie, conditions particulières et limitées dans le temps etc.
Mais a aucun moment il ne sous entend que les prix oscillent à cause de la hausse des salaires

a écrit :La valeur de la force de travail des ouvriers chinois, cambodgiens, indiens est inférieure à la valeur moyenne de la force de travail des ouvriers américains et européens. (Le temps de travail nécessaire pour produire les marchandises indispensables à la survie et la reproduction du prolétariat chinois est plus court que celui nécessaire pour produire les marchandises indispensables au prolétaire européen et américain.)

Il en résulte que, pendant une certaine période, des marchandises produites en Chine peuvent sans doute être vendues à des prix inférieurs à l'expression monétaire de leur valeur (en temps moyen "international" socialement nécessaire. )Même si ces marchandises contiennent évidemment autant de temps de travail que les memes marchandises produites en Europe.

Non une fois de plus
Il en résulte uniquement que les trusts augmentent leurs profits et leur taux de profit grace aux bas salaires
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Message par Vérié » 28 Oct 2008, 14:42

(logan @ mardi 28 octobre 2008 à 15:11 a écrit : Il en résulte uniquement que les trusts augmentent leurs profits et leur taux de profit grace aux bas salaires

Bien sûr, mais ça leur permet aussi de vendre moins cher (toujours dans certaines circonstances). Exemple :
-Un membre de ma famille a acheté une machine à faire le pain fabriquée en Allemagne voici trois ans. Prix : 500 € environ.
-Aujourd'hui, on vend des machines équivalentes chez Carrefour, fabriquées en Chine pour 50 à 80 €.

En simplifiant, si nous considérons que
Prix = valeur = quantité de travail socialement nécessaire.

Quantité de travail socialement nécessaire = temps de travail de fabrication + temps de travail pour la matière première + temps de travail pour assurer la reproduction de la force de travail.

Tu constates que la valeur en Chine isolée est plus faible qu'aux Etats-Unis isolés, puisque la valeur de la force de travail est moins chère. Comme les Etats unis et la Chine sont pas isolés, la valeur moyenne équivaut à la "quantité/temps de travail moyenne socialement nécessaire". Mais cette moyenne est une abstraction théorique qui s'exprime avec toutes sortes de décalages.

Si le coût de la reproduction de la force de travail de l'ouvrier chinois augmente, cette moyenne socialement et internationalement nécessaire va augmenter aussi. En revanche, cette augmentation peut être compensée par d'autres facteurs, en particulier par l'augmentation de la productivité.

Les décalages géographiques entre niveaux de productivité, coût de la force de travail et aussi les capacités des marchés (qui comptent aussi) vont permettre aux capitalistes de faire des surprofits pendant un certain temps, jusqu'à ce que ces décalages se comblent.

Ces capitalistes, de leur côté, veulent maintenir un certain niveau de profit, qui peut s'obtenir en augmentant la productivité, en délocalisant à nouveau, mais aussi, si le marché le permet, en vendant plus cher. C'est à dire que des marchandises vendues momentanément en dessous de leur valeur retrouvent leur valeur. Sommes nous d'accord ?

Une question : est-tu d'accord sur le fait communément admis que la production à bas prix en Chine permet aux capitalistes de maintenir des salaires plus bas aux Etats Unis et en Europe ? (Ce qui, encore une fois, ne revient pas du tout à opposer les prolétaires chinois aux prolétaires américains.)
__
Rosa Luxembourg considérait, en substance, que le capitalisme, pour survivre, devait en permanence conquérir de nouveaux territoires où il procédait à une accumulation primitive sur la sueur de populations qui n'étaient pas encore entrées dans le marché capitaliste, en détruisant les sociétés pré-capitalistes à marches forcées et en exploitant une force de travail dont il n'avait pas eu à supporter le coût de la "fabrication". C'est bien ce qui s'est passé en Chine, en Inde et dans les nouveaux pays de délocalisation : Cambodge, Vietnam etc.
Vérié
 
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Message par Puig Antich » 28 Oct 2008, 14:50

Il est intéressant, pour parler de la puissance chinoise, de consulter les taux d'importation et d'exportation de capitaux. On y constate que l'exportation massive de capitaux est un phénomène extrêmement récent, qui date de quatre ou cinq ans. Autre élément intéressant : les taux d'importation et d'exportation sont complètement déconnectés en ce qui concerne la Chine (le taux d'importation, qui montre la dépendance aux principales puissances impérialistes, étant nettement supérieur), tandis qu'ils sont étroitement lié pour ce qui concerne la Russie (les deux étant en forte hausse depuis quelques années). Ce dernier fait plaide en faveur des analyses d'une survivance importante de la planification d'état dans ce pays, et de celles qui voient en Chine une très forte anarchie du marché.

Ces chiffres sont en tous cas plus importants encore que ceux de la concurrence des marchandises finies produites par la Chine sur les marchés occidentaux, car ils ont trait aux changements possibles dans la division internationale du travail.
Puig Antich
 
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Message par sylvestre » 28 Oct 2008, 15:44

a écrit :Bien sûr, mais ça leur permet aussi de vendre moins cher (toujours dans certaines circonstances). Exemple :
-Un membre de ma famille a acheté une machine à faire le pain fabriquée en Allemagne voici trois ans. Prix : 500 € environ.
-Aujourd'hui, on vend des machines équivalentes chez Carrefour, fabriquées en Chine pour 50 à 80 €.

En simplifiant, si nous considérons que
Prix = valeur = quantité de travail socialement nécessaire.


Ce ne sont pas les salaires chinois qui sont la cause de la baisse de prix que tu observes, mais bien la hausse de productivité - je n'ai pas suivi pour les machines à faire le pain, marché que je soupçonne relativement réduit, mais pour les lecteurs de DVD qui ont connu une baisse de prix comparable, où qu'ils soient fabriqués, il est tout à fait clair que c'est le développement de la productivité à la fois d'un point de vue technologique, et de l'intensité de l'investissement en capital qui a permis de réduire considérablement la valeur, et donc les prix des lecteurs. D'autre part la Chine a bénéficié du développement inégal et combiné ces dernières années : les usines y sont dernier cri, tandis qu'en Allemagne on a souvent des équipements plus anciens.

Il y a plusieurs failles d'importance dans ton raisonnement. D'abord, ce ne sont pas les entreprises chinoises qui décident des prix au détail en France, mais les commerçants français, qui achètent à des importateurs, qui achètent à des entreprises chinoises. D'autre part dans la valeur de l'objet entrent aussi un certain nombre d'éléments qui ne sont pas produits en Chine : matières premières notamment.

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Ensuite quel intérêt pour l'entreprise chinoise à vendre délibérément une marchandise au-dessous de sa valeur ? Un seul : écarter la concurrence pour pouvoir ensuite récupérer sa mise par des prix de monopole. Mais ce n'est une stratégie viable pour aucune entreprise chinoise, étant donné leur arrivée tardive d'une part, la nature des marchés où elles opèrent d'autre part.
sylvestre
 
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