Un article de Nord Eclair qui correspond un peu plus au titre du fil en rajoutant "la gauche de la gauche..."
Le problème est que tous ces braves gens qui nous demandent de nous unir ne sous disent pas pour quoi. Faire un score aux élections ? Et alors, si on n'est pas élus. Regardez Bayrou, que fait-il de plus de ses 18 % que nous n'avons pu faire de nos 5 et Besancenot de ses 4 ? Aux européennes ? et alors, qu'ont pu y faire nos élues au Parlement européen ?
Ce sont toujours des raisonnements électoraux. "Peser"... on voit comment le PC à 15 puis 10, et un vaste réseau militant, n'a pas pesé sur le PS dans les années 80 ! Les luttes ? mais ces morceaux de gauche en parlent, sans y être ni chercher à y être.
Je crois que LO fait le bon choix pour les européennes : mieux vaut être seul que mal accompagné.
a écrit :ANTI-LIBÉRALISME
« Divisons-nous, et demain... »
Publié le dimanche 14 décembre 2008 à 06h00
Le directeur de la rédaction de l'Humanité et membre du conseil du PCF, Pierre Laurent, s'est exprimé lors du 34e congrès du parti. Le directeur de la rédaction de l'Humanité et membre du conseil du PCF, Pierre Laurent, s'est exprimé lors du 34e congrès du parti.
Portée par la conjoncture, la gauche et l'extrême gauche voient leur influence électorale progresser. Mais leur morcellement les empêche de devenir une vraie force politique.
Est-ce la crise qui leur donne des ailes, ou le spectacle offert par le Parti socialiste ? À la gauche de la gauche, les personnalités se bousculent pour créer leur propre mouvement. Jean-Luc Mélenchon, rêvant d'un avenir à l'allemande, a fondé « La Gauche » avec le député du Nord Marc Dolez.
Robert Hue, démissionnaire du conseil national du PCF, veut concevoir son « nouvel espace progressiste ».
Demain, peut-être, une autre fraction du Parti communiste, emmenée par Jean-Claude Gayssot ou Patrick Braouezec, s'en ira voguer sous un nouveau pavillon pourpre. Certes, la conjoncture économique a fait vaciller les dogmes du libéralisme, offrant une crédibilité nouvelle aux adversaires du marché roi, tandis que les querelles du PS lui aliénaient des sympathies. Mais cet espace politique est déjà bien encombré...
La LCR, leader de la contestation sociale
Le Parti Communiste n'est certes pas d'une santé florissante, mais son décès a été si souvent annoncé qu'il serait présomptueux de rédiger sa nécrologie. Son avenir ne semble s'inscrire qu'à la gauche du Parti socialiste, comme sa force d'appoint, ou dans un rôle de contestataire marginal, agrégé à quelques autres « petits ».
Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) d'Olivier Besancenot, qui naîtra officiellement en janvier à partir de la LCR, fait désormais figure d'opposant le plus résolu au pouvoir et de leader de la contestation sociale. Conforté par un capital de sympathie dont témoignent les sondages, il refusera toute alliance aux élections européennes.
Du côté de Lutte Ouvrière, l'heure est au renouveau. Le prochain départ en retraite de sa figure charismatique, Arlette Laguiller, fait sortir de l'ombre une nouvelle porte-parole pour les européennes, Nathalie Arthaud, qui ressemble à s'y méprendre à la « camarade Arlette »de 1974. Dur challenge pour cette conseillère municipale de 38 ans, car LO doit davantage ses succès à la personnalité de sa prédécesseur qu'à l'adhésion à ses thèses.
À ce recensement, l'on doit ajouter les Verts, qui marchent sur les mêmes plates-bandes. Une position encore plus affirmée depuis le ralliement de la figure altermondialsite José Bové, qui sera tête de liste dans le sud-ouest.
Les électeurs ont changé
En 2002, l'extrême gauche avait en partie causé l'élimination de Lionel Jospin à l'élection présidentielle. Avec près de 10 % des voix, les trois candidats trotskistes on atteint le sommet d'un cycle électoral. Paradoxalement, ce score a provoqué leur déclin en 2007 où, pour ne pas retrouver Jean-Marie Le Pen au second tour, les électeurs de gauche ont préféré « voter utile ».
Cette logique perdurera-t-elle ? Les électeurs d'aujourd'hui ne ressemblent plus à ceux des années 70 et 80, lorsque l'extrême gauche n'attirait qu'une poignée de marginaux. Plutôt que la bataille des urnes, elle privilégiait alors l'activisme politique, ou même, pour sa frange la plus extrême, la lutte a rmée.
Appels au rassemblement Désormais, les candidats antilibéraux, par effet de mode ou par désillusion, peuvent séduire toutes les catégories socioprofessionnelles. Cette perspective a été parfaitement intégrée par les différents acteurs qui, à l'exception de quelques « durs » comme le Parti des Travailleurs, ont su adapter leur vocabulaire, sans pour autant se renier sur le fond.
Seul un regroupement de ces petits mouvements pourrait les transformer en véritable force politique. Sans doute en sont-ils conscients car presque tous appellent justement au rassemblement... mais chacun autour de lui-même. C'est la chance du Parti socialiste.
MARTIN LEPRINCE > [url=mailto:france.monde@nordeclair.fr]france.monde@nordeclair.fr[/url]