Arlette et le breton...

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Sterd » 07 Juil 2009, 18:02

(bennie @ mardi 7 juillet 2009 à 14:23 a écrit : Voici un extrait de Dictionnaire amoureux des langues de claude Hagège.
Tu as mal lu, je ne m'oppose pas (à quel titre d'ailleurs ?) à l'étude des langues les régionales ou les autres. Je m'oppose à l'intégration de l'enseignement du breton (et du picard, et du francoprovencal) dans l'éducation nationale.
Tu me croiras si tu veux, mais je me passionne aussi pour la linguistique, j'ai lu tout ce que j'ai pu trouver sur le sujet et je trouve ça passionnant.
Mais une langue qui ne sert plus a communiquer est condamnée à mourir, c'est comme ça, patrimoine de l'humanité ou pas. Même le latin pourtant artificiellement soutenu par l'église catholique qui avait autrement plus de poids que les écoles Diwan est mort. Et le latin ça véhiculait un peu autre chose que des recettes de crêpes.
Internet, l'avion et le téléphone auront la peau des langues minoritaires, tout simplement parce que quand on est ingénieur à Brest on a plus besoin de savoir parler anglais pour discuter avec des collègues coréens ou brésiliens que de parler Breton. Alors le Breton on peut le garder sous cloche pour en étudier la structure grammaticale si on veut, mais s'obstiner à vouloir l'enseigner c'est ridicule et réactionnaire.
Maintenant si il en a qui veulent que leurs bambins l'apprennent grand bien leur fasse, mais pas sur les deniers publics et certainement pas dans le sein de l'éducation nationale.
Sterd
 
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Message par yannalan » 07 Juil 2009, 19:39

Je connais des ingénieurs brestois qui parlent breton ET anglais, sans problème.
Pour le reste, il y a un désaccord, c'est sûr.
Et je trouve ce genre de couplet parfaitement ignoble :
a écrit :Et le latin ça véhiculait un peu autre chose que des recettes de crêpes.

Que tu ne connaisses rien au breton, tu en as parfaitement le droit, mais ne raconte pas n'importe quoi...
yannalan
 
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Message par Sterd » 07 Juil 2009, 23:30

(yannalan @ mardi 7 juillet 2009 à 20:39 a écrit : Je connais des ingénieurs brestois qui parlent breton ET anglais, sans problème.
Pour le reste, il y a un désaccord, c'est sûr.
Et je trouve ce genre de couplet parfaitement ignoble :
a écrit :Et le latin ça véhiculait un peu autre chose que des recettes de crêpes.

Que tu ne connaisses rien au breton, tu en as parfaitement le droit, mais ne raconte pas n'importe quoi...
Je sais pas, donne par exemple des exemples de communication scientifiques et techniques rédigées en breton dans les 50 dernières années (ou même 150 soyons large). Et on saura peut être ce que véhicule le Breton et pas l'anglais ou l'allemand. Et qu'est ce qui en rend son apprentissage si indispensable.
Sterd
 
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Message par Ottokar » 08 Juil 2009, 06:18

Moi qui n'y connais rien, et le reconnais, je suis bien persuadé qu'il y a eu sûrement autre chose que des recettes de crêpes d'écrites en breton... mais il n'empêche que j'ai étudié le latin (pas le grec) et qu'ils ont une littérature autrement plus vaste !

Sterd ne résiste jamais à un bon mot, mais autant éviter les piques blessantes, la question n'est pas là.

La position des communistes dans ces questions de nationalités, depuis Lénine qui vivait dans un Empire russe "prison des peuples" a toujours été de s'en démarquer, de chasser les tendances chauvines "grand russes" et de montrer aux minorités que nous les respectons, que nous accompagnons leur révolte contre l'oppression, même si elle n'est que linguistique et nationale, pour la faire converger vers la remise en cause de cette société.

Pour autant, on ne va pas inventer des problèmes qui ne se posent pas (ou plus) et tenter de ressusciter à toute force des langues que les gens ne parlent plus.

La question des écoles diwan est une autre question et je crois qu'on a répondu et qu'entre nous ici, on est d'accord. Liberté si des gens le veulent. Mais pas école unique, imposée, et donc pas d'intégration à l'éducation nationale (ce qui signifie que la seule école du village risque d'être l'école diwan).

Et j'ajoute qu'en période de pénurie, cela signifie réserver les fonds publics à l'école de tout le monde.
Ottokar
 
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Message par yannalan » 08 Juil 2009, 09:14

L'enseignement des sciences aurait pu être fait en breton, on l'a bien fait en français ou en hongrois ou en russe ou en.... Si le breton n'a pas été enseigné à l'école, désolé, c'est pas la faute des bretons.
En littérature, il y a eu plus de choses.
Pour la comparaison avec le latin et le grec :c'étaient des langues de grands empires, tous les pays ne peuvent pas conquérir le monde, tant mieux...
Pour "la période de pénurie", c'est un drôle d'argument... Le budget éducation est un choix de l'état, pas une donnée scientifique. La pénurie, ça s'organise.
Quant à parler la langue, ça diminue,mais on n'est pas morts, encore.... C'est pas parce que les gens passent au français pour éviter des réactions type Sterd venant de gens qu'ils ne connaissent pas, qu'ils ne savent pas parler. Une fois ne confiance, tu les entends.
yannalan
 
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Message par bennie » 08 Juil 2009, 16:35

Je comprends ta position Sterd et suis plutôt d'accord avec toi, mais pourquoi l'exprimer avec cette pointe de mépris?

du reste,
a écrit :La base de l'orthographe moderne du breton remonte à la publication, en 1659 par un père jésuite d'une grammaire et d'un dictionnaire bretn-français, où il utilisait une nouvelle orthographe.
Henriette Walter

Juste pour info, sans aucun errière pensée. (je le répète, je suis plutôt d'accord avec l'explication de Sterd.)

a écrit :
En 1927, le ministre de l’Instruction publique, Anatole de Monzie, résume sa politique : « pour l’unité linguistique de la France, la langue bretonne doit disparaître ! ».

Fin mars 1941, Joseph Barthélémy, ministre de la Justice du gouvernement de Vichy déclare : « je m’opposerai à l’enseignement de la langue bretonne dans les écoles primaires ».

En 1972, Georges Pompidou, président de la République disait encore : « il n’y a pas de place pour les langues régionales dans une France destinée à marquer l’Europe de son sceau ».


Sinon, il semble que la plupart des écrits qu'on peut trouver en langue bretonne sont des écrits religieux, ce qui n'est pas surprenant.
Depuis, il existe un certain nombre d'éditeurs qui publient uniquement en breton.
bennie
 
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Message par Sterd » 08 Juil 2009, 17:22

Pour être clair
Sciences et technique : rien de rien, je n'ai pas parlé d'enseignement, j'ai parlé de publications originales. Pas un seul scientifique n'a jamais publié en breton.
Littérature : très très peu de choses, dire "rien" ne serait pas exagéré, personne n'est capable de citer un Molière, un Shakespeare, un Goethe ou un Cervantes breton, publiant directement en breton.

On a une langue (en plus en 3 versions plus ou moins compatibles) parlée (et jamais comme langue maternelle) dans un tout petit territoire et qui ne transmet rien d'un tant soit peu original. Si on ne peut pas encore parler de langue morte elle est au moins moribonde. Et c'est tant mieux pour les gens qui comme moi ne sont pas nostalgiques du temps ou à une demi journée de cheval on ne savait pas communiquer.

Une langue c'est un outil, rien d'autre elle ne véhicule rien d'autre que la faculté de communiquer. Et une langue qui ne sert pas à communiquer on la jette, comme une pioche ébréchée. Enseigner et apprendre le breton comme une langue vivante, c'est aussi saugrenu que si on enseignait la technique de taille du silex dans une école d'ingénieur au même titre que l'électronique ou l'hydraulique. C'est réactionnaire dans la mesure ou ça veut faire tourner la roue de l'histoire à l'envers et c'est voué à l'échec, parce que rien ni personne n'empechera un langue qui ne sert lus à rien de mourir.
Sterd
 
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Message par yannalan » 08 Juil 2009, 17:42

Je ne vois pas où est le problème.
Sur les "versions plus ou moins compatibles", ça a été l'état de toute langue avant son enseignement obligatoire, étape à laquelle nous n'avons pas eu droit pour diverses raisons historiques.
Après traiter les gens de nostalgiques de l'époque du cheval c'est le genre d'ânerie dont on a tellement l'habitude qu'on se contente de bien en rire, en breton comme en français...
J'arrête,mon cheval en a marre de tourner la dynamo de mon ordi... Mai sj'espère que tu as d'autres ambitions pour le socialisme que ce vieux machin rrad-soc d'élimination du breotn...
yannalan
 
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Message par bennie » 08 Juil 2009, 18:03

Stred, tu as sans doute raison, toutefois, je ne trouve pas choquant ceux qui continuent à vouloir faire vivre les langues, au travers de clubs, de cours, ...

Pour continuer sur ce thème, j'ai deux livres intéressants qui traitent de la face sombre du nationalisme breton.


Le Bezen Perrot - 1944 : Des Nationalistes Bretons Sous L'uniforme Allemand, de Kristian Hamon
a écrit :Edito
Résumé :
Début 1944, de jeunes nationalistes bretons vont endosser l'uniforme allemand et participer aux pires exactions contre la Résistance. Pour la première fois, depuis les guerres de la chouannerie, des Bretons ont porté les armes contre d'autres Bretons. Souvent évoqué, le Bezen Perrot a rarement été étudié. Soixante ans après, Kristian Hamon revient sur cet épisode douloureux de l'histoire du mouvement breton et fait le point sur le contexte plus général de la collaboration armée en Bretagne. A partir d'archives inédites, l'auteur relate avec précision la participation du Bezen aux rafles et interrogatoires menés par les SS contre les maquis bretons. Quittant Rennes le 2 août 1944, les soldats de l'armée bretonne entament une retraite sans gloire, parsemée de désertions, pour se réfugier en Allemagne, où les plus déterminés d'entre eux combattront dans la Waffen SS, jusqu'à la capitulation du Reich.





Les nationalistes bretons sous l'Occupation, de Kristian Hamon.
a écrit :
Cet ouvrage permet de faire le point une fois de plus sur le rôle joué par les militants politiques et culturels bretons pendant l'occupation. Certains firent le choix de la collaboration, d'autre de la résistance. Kristian Hamon clarifie les très nombreuses zones de flou qui encombrent encore aujourd'hui le paysage politique breton.



ceci dit, il ne faut pas tout confondre. Tous ceux qui continuent de promouvoir les langues régionales ne sont pas d'affreux nationalistes.
bennie
 
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