par erou » 25 Sep 2009, 20:15
C'est emmerdant de ne rien comprendre à la notion marxiste , léniniste, trotskyste des forces productives, d'où les monceaux de conneries quantitativistes et les diversions plus ou moins drôles. Faut dire que LO a des références en matière de Trotskyme! Ses ancêtres étaient contre la proclamation de la 4ème Internationale, alors de là à comprendre que les forces productives ont cessé de croître, il ne faut pas trop en demander! Faut bien se défouler à défaut d'autre chose!
Quiconque a étudié sérieusement Marx, Engels, Lénine, Trotsky, sait que le degré de développement des forces productives inclut pour eux, au premier chef, l'état de la principale force productive, la force de travail.
la position de Marx est aussi celle de Lénine, lequel écrivait en 1919 : "Dans un pays ruiné, la première tâche est de sauver le travailleur. La première force productrice de toute l'humanité, c'est l'ouvrier, le travailleur. S'il survit, nous sauverons et nous rétablirons tout, Nous supporterons de longues années de misère, de retour à la barbarie. C'est la guerre impérialiste qui nous a rejetés en arrière, vers la barbarie " mais si nous sauvons le travailleur, si nous sauvons la principale force productive de l'humanité, l'ouvrier, nous retrouverons tout " nous périrons si nous ne savons pas le sauver; et c'est pourquoi ceux qui en ce moment crient au communisme de consommation, au communisme de soldat, en toisant les autres de haut, en s'imaginant qu'ils sont au-dessus de ces bolcheviks communistes, ceux-là, je le répète, n'ont absolument rien compris à l'économie politique et s'accrochent à des citations de livres, tel le savant dont le crâne est un tiroir à citations qu'il extrait; mais que se présente une combinaison nouvelle non décrite dans les livres, le voilà perdu, et il prend dans son tiroir justement celle qui ne convient pas" (Lénine, Œuvres, tome 29 : "1er congrès de l'enseignement extrascolaire", 19 mai 1919, page 367).
Lénine a-t-il raison ou tort ? Il déclare : si l'ouvrier, qui est la première force productive de l'humanité, est sauvé, alors, nous rétablirons tout; nous pouvons tout supporter si la principale force productive est préservée; tout supporter, y compris la destruction en masse des "moyens de production matériels", les usines, les infrastructures, les richesses." parce que tout pourra être reconstruit en préservant la principale force productive : l'homme productif. Polémiquant contre ceux qui "n'ont rien compris à l'économie politique ", Lénine revendique la "satisfaction des besoins humains" de la principale force productive comme la condition exclusive du développement à venir des forces productives en général. Où en est la satisfaction des besoins humains à l'échelle de la planète ? Où en est l'utilité sociale? On pourrait dire, a contrario, qu'en ce début de 21ème siècle la survie de la production capitaliste sur la base de la destruction en masse des forces productives — à commencer par la destruction en masse de la principale force productive, le travail humain — oriente l'humanité vers une catastrophe sans précédent.
"Quand un capitaliste remplace un salarié, par exemple des Etats-Unis, par un salarié moins bien payé, par exemple du Mexique; ou lorsqu'il substitue une force de travail précarisée et non couverte par des garanties collectives à un salarié sous statut ou convention collective, ne s'agit-il pas d'une réduction significative de la capacité de consommation de la force de travail ? Et comment faut-il appeler le processus qui réduit la capacité de consommation de la principale force productive : le travail humain ? Comment faut-il appeler un processus qui réduit — de manière absolue — l'espérance de vie des populations entières d'Afrique ou de Russie ? Comment faut-il appeler la dégradation des conditions sanitaires dans les pays capitalistes les plus développés, du fait des attaques contre les régimes de protection sociale et contre les hôpitaux ? N'est-ce pas un processus de dégradation de la force de travail, c'est-à-dire de destruction ?
Quand un salarié qui a les moyens de se loger dignement, de se nourrir correctement, de bénéficier d'un système de soins performant, et qui travaille à des horaires réguliers et réglementés, cède la place à (ou se voit lui-même rabaissé à la situation de) un salarié qui ne peut plus se soigner faute de couverture sociale, ou qui ne peut plus s'alimenter dans les mêmes conditions, ou se loger dans les mêmes conditions d'hygiène, cela n'a-t-il pas des conséquences sur la force productive-force de travail ? Et cette dégradation de la puissance consommatrice de la force de travail n'est-elle pas une dégradation-destruction de la force de travail elle-même ? N'est-ce pas ce qui se passe en ce moment même à l'échelle mondiale ? La montée en flèche des profits boursiers puise-t-elle sa source ailleurs que dans cet écrasement destructeur de la principale force de travail, le travail humain ? N'est-ce pas cela qu'on appelle pompeusement aujourd'hui "nouvelle économie" ?"