a écrit : Texte de LO
Le capitalisme n'a plus la même capacité de "révolutionner" depuis longtemps. Il est devenu un frein du point de vue du développement des forces productives et un facteur de conservation essentiel dans le domaine des rapports sociaux
Comment peut-on écrire une chose pareille, alors que, au cours des 50 dernières années, le monde n'a jamais changé aussi vite dans son histoire :
-Développement industriel
-Développement des sciences et techniques
-Urbanisation de la population
-Destruction et prolétarisation d'une grande partie de la population paysanne, industrialisation de l'agriculture.
Certes, la "révolution des rapports sociaux" ne s'est pas faite dans le sens que nous souhaitons, et bien souvent au détriment de secteurs de la population, comme cela s'était d'ailleurs déjà fait à l'époque de la révolution industrielle. Mais c'est néanmoins un bouleversement à une échelle sans précédent des rapports sociaux !
Sur l'accélération du développement des forces productives. Prenons un exemple simple. Le développement des télécommunications. Au 19ème siècle et même au début du 20ème, un chercheur qui voulait échanger des informations avec un de ses confrères d'un pays plus ou moins lointain devait lui envoyer une lettre, attendre la réponse pendant des jours voire plusieurs mois. Aujourd'hui, ces échanges sont instantanés dans le monde entier, les connaissance scientifiques sont disponibles immédiatement dans tous les coins les plus reculés de la planète.
Certes, l'orientation vers le profit et la propriété étatique ou privée des brevets freinent ce développement. Il n'en reste pas moins que l'accélération est foudroyante. Et que les retombées technologiques et industrielles sont beaucoup plus rapides.
a écrit : Texte de LO
De l'utilisation de l'énergie nucléaire à la militarisation de l'espace dès qu'il a commencé à être maîtrisé, nombreuses sont les illustrations de la propension du capitalisme à transformer des inventions majeures non pas en moyens d'accroître les forces productives, mais en moyens de destruction.
On retrouve ici une problématique proche de celle de Erou et des Lambertistes. La différence, c'est que LO n'a pas théorisé cela de façon aussi nette et aussi caricaturale. Mais cette affirmation demanderait à être étayée par des éléments chiffrés ! En quoi cette propension est-elle plus grande aujourd'hui qu'à la veille de 1914 ? N'employait-on pas l'acier pour fabriquer des canons, des cuirassés, des trains blindés etc ? Toute découverte n'était-elle pas immédiatement utilisé pour développer des moyens de destructions ? Or, nous avons vu que la part consacrée aux moyens de destructions n'a pas augmenté depuis cette époque !
S'il est juste de dénoncer les productions militaires, le fond du raisonnement est donc faux.
Je ne reviens pas de façon détaillée sur la période d'essor économique que l'auteur de l'article n'a pas vue...
En fait, ce que nie ce texte, ce que l'auteur n'a pas compris, c'est que nous avons changé de période depuis la fin de la seconde guerre mondiale, nous ne sommes plus sur la lancée de 1938, quand Trotsky écrivait sa fameuse phrase à laquelle s'accrochent les dogmatiques. Alors, on peut appeler cette période un "sursis" du capitalisme. A l'échelle historique, 70 ans, 80 ans, un siècle, après tout ce n'est pas grand chose. Dans les livres d'histoire de nos arrières petits enfants, cette nouvelle période, ou ce "sursis", n'auront peut-être droit qu'à quelques lignes, entre la seconde guerre mondiale et la Grande révolution mondiale... Mais, pour nous, qui vivons cette période, cela fait tout de même une différence de taille et, pour préparer cette grande révolution mondiale, mieux vaut tout de même comprendre la société dans laquelle nous vivons, et ne pas faire comme si elle n'avait pas ou très peu changé depuis 1938, voire dpeuis 1914.