Eh bien, ce n'est pas du tout mon avis. Car, hélas, je crains que l'offensive nationaliste et xénophobe (c'est le sujet du fil) ne fasse que commencer.
Alors, pour te répondre sur le fond. Bien sûr, le racisme et la xénophobie frappent aussi les Roms, et d'autres "catégories". Mais, entre les deux guerres, les préjugés racistes frappaient aussi les Roms, et en France les Italiens, et bien d'autres gens.
Cela n'empêche pas que c'est l'antisémitisme qui a joué le rôle majeur et marqué cette période.
Aujourd'hui, tu vois bien, avec la burqa et les minarets, que c'est la stygmatisation de la population musulmane ou "d'origine musulmane" qui est visée, pas les Roms - même s'ils ne rigolent pas tous les jours. L'islamophobie est une forme particulière de mélange d'hostilité, qui a un caractère fédérateur et c'est pourquoi les démagogues l'ont choisie. Ca rassemble les vieux racistes anti-arabes genre anciens de la guerre d'Algérie, les laïques nationalistes qui veulent propager la France des lumières, les féministes obnubilées par le péril islamiste et les adeptes du "choc des civilisations" (j'en oublie sûrement...). C'est bien plus fédérateur qu'une campagne anti-Roms ou anti Africains sans papiers. Mais il est clair que ça commence avec l'islamophobie, parce que ça marche, comme en Suisse, mais qu'on ne sait pas jusqu'où ça peut aller.
Bref, que certains copains refusent le terme, parce qu'il les met mal à l'aise dans leur volonté de dénoncer l'intégrisme, soit. Mais nier le phénomène lui-même en le banalisant, en le noyant dans un "racisme général", c'est ne pas voir les faits qui se déroulent sous nos yeux.