a écrit : Quijote
tu ne t'insurges pas contre ce péché par omission ( de ne pas employer le terme "islamophobe") !
Employer un terme ou un autre, ce n'est pas le plus important. Le plus important, c'est de comprendre la nature de "l'offensive nationaliste et xénophobe", de savoir qui est visé, et de dénoncer cette offensive.
Ceux qui sont visés, ce ne sont pas tous les étrangers, et même pas que des étrangers, mais l'ensemble des personnes qui se rattachent à l'Islam d'une façon ou d'une autre, même parfois lointaine pour des arrières petits fils d'immigrés maghrébins, qu'ils soient religieux ou non. Pour des raisons historiques liées essentiellement au colonialisme, cette partie de la population cristallise les préjugés et parfois l'hostilité voire la haine. Les politiciens cherchent à exploiter ces préjugés, à des fins électorales, certes, mais pas seulement. Ils l'utilisent aussi comme dérivatif classique aux difficultés crées par la crise - en cela, l'hostilité à l'islam se rapproche de l'antisémitisme d'avant-guerre, en dépit des différences de forme et de virulence.
Dans une situation pareille, on doit se garder de la propagande sur le "péril islamiste", le "choc des civilisations", "l'invasion islamiste qui menace nos libertés".
Cette propagande a des variantes "de gauche" "laiques" et "féministes" : elle instrumentalise certains aspects de pratiques musulmanes, comme la burqa, pour ratisser large, se donner un visage acceptable, voire se prétendre "anti-raciste".
Il y a eu aussi, dans le passé, des antisémites "de gauche" qui se disaient anti-capitalistes, mais n'attaquaient que les capitalistes juifs, ou surtout les capitalistes juifs.
Donc, il faut voir d'où vient le danger aujourd'hui, et ne pas renvoyer dos à dos la xénophobie du gouvernement et un prétendu "péril islamistes". Ce qui n'implique aucunement de cautionner quelque pratique que ce soit.
Si on n'est bien d'accord, et qu'on évite le piège que nous tendent les xénophobes réacs en essayant de rallier à eux les féministes, les laiques, les divers Républicains qui veulent défendre "nos valeurs" etc, donc si on est bien d'accord, peu importent les mots employés. Mais, comme je l'ai dit cent fois, "islamophobie" reste le terme qui convient le mieux. Si LO et ses militants restent les seuls à refuser de l'employer par principe, ce ne sera pas grave, du moment que nous serons côte à côte pour combattre la campagne "nationaliste et xénophobe".
En revanche, à côté de ceux qui se revendiquent carrémment islamophobes - et il y en a -, il y a aussi ceux qui refusent le terme islamophobie pour d'autres raisons que celles de LO, à savoir qu'ils se réservent le droit de concentrer leurs attaques contre cette religion et ses affiliés, ex affiliés etc, tout en se prétendant de gauche et antiracistes.