Un vent de panique s'abat sur l'économie

Dans le monde...

Message par nicoestla » 14 Mai 2010, 19:29

question bete : comment cela se passerait-il si le franc revenait ?

Il faudrait rendre nos euros a notre banque ?
Les pieces et billets devront-ils etre re-fabriqués ?
Existe t-il un stock d'ancien francs prets a l'emploi ?


Dans le systeme capitaliste se serait une 1ere.
nicoestla
 
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Message par titi » 14 Mai 2010, 20:17

j'imagine exactement la meme chose qu'au moment du passage du franc vers l'euro, donc oui on rend nos euros "liquides", avec possibilité de les écouler pendant qq temps

pour les entreprises, ce serait un beau bazar, avec la réactivation des "couvertures de change" entre pays européens. donc des frais financiers qui "dégraderaient la compétitivité" comme ils disent.
rien que cela ne plaide pas pour un retour au franc
titi
 
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Message par Jacquemart » 14 Mai 2010, 20:38

Il y a surtout le fait que chaque monnaie nationale serait bien plus démunie que ne l'est l'euro contre les attaques spéculatives. La finance mondiale pourrait donc encore plus facilement et plus efficacement semer le chaos en jetant ses griffes sur une monnaie, puis sur une autre, provoquant au passage faillites en chaîne, effondrements monétaires et bancaires, explosion du prix des produits importés, etc. Bref, tout ce contre quoi les bourgeoisies européennes (ou plus exactement, certaines d'entre elles) avaient essayé de se prémunir un peu avec l'euro, une monnaie commune donc plus largement défendue, et plus difficile à attaquer par les capitaux privés.

Pour avoir une idée de ce que peut vouloir dire avoir une monnaie faible en proie à la spéculation des requins de la finance, on peut se remémorer la Corée du Sud et l'Argentine de ces dernières années...
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Message par Antigone » 15 Mai 2010, 14:31

a écrit :question bete : comment cela se passerait-il si le franc revenait ?

Ce n'est plus possible. La France serait obligée d'emprunter à un taux bien plus important qu'actuellement. Tout serait plus cher. Le remède serait pire que le mal.
Pour envisager une telle solution, il faudrait être acculé, près de basculer dans le vide. Il parait que Sarkozy l'aurait évoqué. Cela prouve que la situation doit être plus mauvaise que ce qu'on veut bien nous dire.

a écrit :AFP - 15 mai 2010

Trichet: les marchés dans "la situation la plus difficile depuis la IIe guerre mondiale"

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé que les marchés se trouvaient dans "la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale", dans un entretien à paraître dans l'hebdomadaire Spiegel.

Les marchés se trouvent "sans aucun doute (...) dans la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale, voire depuis la première", a jugé M. Trichet.

"Nous avons vécu et vivons des temps véritablement dramatiques", a-t-il poursuivi, estimant qu'en fin de semaine passée, lors de la vague de panique sur les bourses européennes, "les marchés ne fonctionnaient plus, c'était presque comme au moment de la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008", a poursuivi le banquier central européen.

Les 6 et 7 mai, juste avant que l'Union européenne ne mette en place un de 750 milliards d'euros à destination de la zone euro, afin d'éviter une contagion de la crise grecque à d'autres Etats en difficulté, les bourses mondiales avaient enregistré de lourdes pertes. Vendredi 14 mai elles ont également affiché de forts reculs.


C'est un aveu qui en dit long... mais il en dit encore plus long pour ce qu'il ne dit pas.
Car en consentant à racheter la dette des Etats de l'UE, la BCE s'est mise dans une situation inextricable. Certes, la Fed avait eu recours l'année dernière au même principe du "quantitative easing", mais avec une toute autre croissance. Entreprendre de racheter les dettes publiques avec un taux de croissance quasi nul, de 0,1% pour le 1er trimestre, c'est du suicide.

Cette opération permet de faire baisser les taux des obligations, de permettre aux Etats comme la Grèce et l'Espagne de continuer à se financer sur les marchés obligataires à des conditions supportable, MAIS... mais par le jeu de vases communiquants et du théorème d'Archimède, cela a pour conséquence de relever le prix des obligations (plus de 30% en une semaine !).
Le gros risque est qu'un Etat de la zone euro fasse défaut. Les titres publics détenus par la BCE seront dépréciés et elle subira une perte au moment de les revendre.
Or quand, vers le mois d'octobre, la BCE tentera de remettre cette montagne d'obligations sur le marché, alors que les Etats de l'UE seront entrés en récession et n'auront plus les moyens de faire face, il va y avoir un problème. Les 750 milliards d'euros mis à disposition par le plan d'aide ne pèseront pas bien lourds...

Je ne vois pas comment la BCE va pouvoir empêcher un krach de l'obligataire à l'automne.
Antigone
 
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Message par abounouwas » 19 Mai 2010, 16:17

a écrit :
Des milliers de Roumains dans la rue contre l'austérité

[ 19/05/10  - 15H17 - Reuters  ]

BUCAREST, 19 mai (Reuters) - Une manifestation contre les mesures d'austérité du gouvernement roumain a rassemblé 30.000 personnes dans les rues de Bucarest mercredi, jetant le doute par son ampleur sur la capacité du pays à satisfaire les exigences du Fonds monétaire international.
Le gouvernement, estiment des analystes, pourrait être tenté dès lors d'adoucir les coupes budgétaires prévues dans le plan d'austérite afin de ne pas heurter l'opinion publique, même si les prochaines élections législatives ne sont pas prévues avant fin 2012.
La manifestation, qui a rassemblé enseignants, infirmières, retraités et employés des transports, est l'une des plus importantes depuis la chute du communisme en 1989.
La mobilisation fait figure de premier test pour un gouvernement centriste élu il y a seulement six mois, qui devra faire preuve de sa détermination à adopter des mesures d'austérité, condition sine qua non à l'obtention de l'aide internationale requise pour sortir le pays de la récession.
Les syndicats, qui espéraient 60.000 participants, devraient décider d'ici à jeudi de l'organisation d'une grève générale, a dit à Reuters Marius Petcu, responsable d'un des plus grands syndicats du pays, CNSLR. "Les manifestations vont être pires que celles qu'a connues la Grèce", a prédit une retraitée de 62 ans, Maria Ungureanu, qui joignait sa voix aux appels à la démission du président Traian Basescu lancés par les manifestants. "Il faut protester violemment pour renverser le gouvernement. Je suis prête à mourir dans la rue, peut-être que mes enfants et mes petits-enfants auront une meilleure vie", a-t-elle ajouté.
Contreparties de l'aide du FMI, les mesures d'austérité touchent de plein fouet les travailleurs et les retraités et les manifestations dans ce deuxième pays le plus pauvre de l'Union européenne, font craindre un scénario à la grecque.
L'aide de 20 milliards d'euros du FMI est vitale pour permettre au gouvernement de résorber un déficit budgétaire démesuré. Bucarest s'est engagé à réduire de 25% les salaires des fonctionnaires et de 15% les retraites pour répondre aux exigences du FMI et recevoir de premiers prêts. Le FMI a annoncé qu'il verserait la prochaine tranche d'aide après la mise en place d'un plan crédible pour ramener le déficit budgétaire à 6,8% du PIB. Il s'élevait à 7,2% en 2009 et pourrait atteindre 9% si rien n'est fait, a mis en garde le FMI. Le secteur public roumain, critiqué pour son inefficacité et sa corruption, emploie un tiers de la population active.
La Bulgarie voisine, l'Etat membre le plus pauvre de l'UE, tente également de réduire de 20% les dépenses publiques afin de maîtriser son déficit budgétaire. (Joana Patran et Luiza Ilie, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser)


La situation est en train d'y évoluer de manière dramatique.
abounouwas
 
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Message par Wapi » 07 Juin 2010, 12:05

Les tireurs de plan sur la comète continuent.

Evidemment, malgré leur belle assurance, ces messieurs ne savent rien de l'avenir, mais vraies ou fausses, leurs hypothèses restent significatives de l'ampleur de la crise en cours.

Sur le site de 20minutes :

a écrit :La fin dans la zone euro dans cinq ans?


La zone euro ne sera-t'elle bientôt qu'un vieux souvenir? Elle n'existera plus dans sa forme actuelle d'ici à cinq ans, répondent en tout cas une douzaine d'économistes de la City à Londres, interrogés par un quotidien britannique. En cause, la crise financière chez plusieurs de ses membres.

Au cours de son enquête auprès de 25 économistes, le Sunday Telegraph a estimé que la «découverte sans doute la plus remarquable était que les économistes qui s'attendent à un éclatement de l'euro de plus ou moins grande amplitude au cours cette législature (cinq ans) sont les plus nombreux».
«Zéro probabilité qu'elle survive»

Il y a pratiquement «zéro probabilité» que la zone euro survive dans sa composition actuelle, a ainsi estimé Andrew Lilico, chef économiste du groupe de réflexion Policy exchange. «Il pourrait même ne pas survivre à la semaine prochaine», a indiqué Doug McWilliams, du Centre de recherches économiques et des affaires (CEBR).

Douze économistes penchent pour un éclatement de la zone euro dans les cinq ans, contre huit qui estiment qu'elle parviendra à en réchapper sans amputation. Les cinq derniers sont indécis.
«Les Allemands ne veulent pas payer pour les autres»

Et pour deux des huit tablant sur une survie, le prix à payer sera qu'au moins un des Etats membres fera défaut sur sa dette souveraine, a relevé le journal.

«Les implications politiques (d'une désintégration de l'euro) auront sans doute des conséquences considérables -les Allemands ne veulent pas payer pour les autres et pourraient bien partir», relève David Blanchflower, professeur à l'université américaine de Dartmouth et ex-conseiller de la Banque d'Angleterre.

Quatre économistes soutiennent en effet l'hypothèse d'une sortie de l'Allemagne, plutôt qu'un départ des économies en difficultés comme la Grèce.
L'euro, «un refuge pour les faibles»?

«La zone euro va perdre trois ou quatre membres - Grèce, Portugal et peut-être l'Irlande - et pourrait tout aussi bien éclater complètement à cause des tensions grandissantes entre la France et l'Allemagne», a relevé pour sa part Tim Congdon, de la société de consultants International monetary research.

Selon Peter Warburton, de la société Economic Perspectives, l'euro sera dans cinq ans «un refuge pour les faibles, et non une forteresse pour les forts».
Wapi
 
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Message par Wapi » 07 Juin 2010, 19:04

Dans Le Monde d'aujourd'hui :


a écrit :Nouriel Roubini : "Nous sommes dans une zone dangereuse"


Nouriel Roubini, professeur à l'université de New York, est l'un des rares économistes à avoir vu venir la tempête financière de 2008. Invité de la conférence de Zermatt (Suisse) sur le thème "Humaniser la mondialisation", il livre son analyse sur la crise actuelle de l'euro.


                                              *************


Vous avez évoqué un possible "éclatement" de la zone euro. Persistez-vous dans ce pronostic ?

Le risque existe. Le problème principal de l'Union monétaire, au-delà des déficits excessifs, est que certains pays ont perdu en compétitivité. L'un des moyens pour la restaurer consiste à renoncer à l'euro et à revenir aux monnaies nationales - drachme, peseta ou escudo.

Ne pas le faire obligerait ces pays à réduire les salaires ce qui provoquerait une récession. Opter pour la solution allemande, c'est-à-dire restructurer l'appareil productif, prendrait trop de temps. In fine, la seule option pour éviter un éclatement de la zone euro et regagner en compétitivité est de faire plonger l'euro. Parti de 1,50 dollar, il est descendu à 1,20. Il peut chuter jusqu'à la parité avec le dollar. La Banque centrale européenne (BCE) doit jouer son rôle en adoptant une politique monétaire accommodante.

Quelles seraient les conséquences de "l'éclatement" de l'euro pour l'Europe et pour le reste du monde ?

Si ce scénario se concrétise, ce que je ne crois pas à court terme, seuls un ou deux pays quitteront la zone euro. Ce processus peut être orchestré de façon ordonnée pour limiter les dommages au système financier, comme ce fut le cas au Pakistan ou en Ukraine : la vieille dette a été remplacée par une nouvelle dette avec une maturité plus longue et des intérêts maîtrisés.

En revanche, si les choses se font de façon désordonnée et précipitée, les dommages ne concerneraient pas seulement la région mais le monde entier avec des conséquences économiques, politiques et sociales.

Si plusieurs membres de l'Union monétaire décidaient de quitter la zone euro, l'Europe se recentrerait autour d'un noyau dur de quelques pays, plus homogènes en termes de politiques économiques et fiscales. Ainsi recomposée, l'Union monétaire pourrait survivre, même si la transition est délicate.

L'Europe n'est pas la seule à être en difficulté : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon sont également confrontés à des déficits publics gigantesques...

Oui et nous sommes, je pense, entrés dans une seconde phase de la crise. La mise en place de plans de relance keynésiens pour éviter que la récession ne se transforme en dépression a fait basculer l'amas de dettes privées vers le secteur public. Nous avons socialisé les pertes du secteur privé. Et nous sommes dans une zone dangereuse.

La situation est-elle tenable en l'état ?

Il s'écoulera sans doute beaucoup de temps avant que les Etats-Unis perdent leur note "AAA". Mais la maladie américaine, c'est un déficit budgétaire qui dépasse 10 % de son produit intérieur brut (PIB), 1 500 milliards de dollars (1 255 milliards d'euros). La situation n'est pas tenable. Pour le moment le pays est à l'abri, car l'appétit des investisseurs pour la dette américaine reste vif. Mais un jour les détenteurs de cette dette pourraient se réveiller, et dire "même les Etats-Unis sont dans une situation critique".

Que pensez-vous de la multiplication des politiques de rigueur ?

Augmenter les impôts et réduire les dépenses est socialement douloureux. Mais quelle est l'alternative ? Poursuivre des politiques budgétaires généreuses ? Les marchés ont déjà sonné l'alerte, le faire serait aller à la faillite. Quant à la solution qui consisterait à "imprimer de l'argent", cela conduirait à créer une inflation galopante. L'austérité n'est pas une option facultative.

Doit-on redouter une rechute de l'économie ?

En Europe oui. Avant la crise grecque, la croissance en zone euro était estimée à moins de 1 % en 2010. Compte tenu du choc intervenu au cours des trois derniers mois, si l'économie n'entre pas techniquement en récession la croissance sera proche de zéro, les Bourses vont continuer à chuter, les coûts de l'emprunt vont augmenter, les liquidités manquer, la confiance des investisseurs, des entreprises, des ménages, se détériorer. La croissance déjà anémique le sera plus encore.

Le G20 se réunit à la fin du mois pour discuter des nécessaires réformes de la régulation financière. Va-t-on dans la bonne voie ?

Le G20 est l'organisme de gouvernance mondial approprié, car les pays émergents devenus incontournables comme la Chine, le Brésil, l'Inde, la Russie, sont à la table des discussions. Des progrès ont déjà été faits pour améliorer la régulation financière en mettant sur pied des principes élémentaires de réforme de la régulation financière. Il faut aller au bout. Les crises ne sont pas un black swan (cygne noir), un événement imprévisible, mais un "cygne blanc", un événement prévisible et évitable.

Aux Etats-Unis, vous êtes surnommé Dr Doom (Dr Fatalis) du fait de votre pessimisme. Avez-vous une bonne nouvelle à nous annoncer ?

Je ne suis pas Dr Doom, mais plutôt Dr Réalité. Il ne s'agit pas d'être optimiste ou pessimiste mais d'analyser les faits. Et les choses que j'ai annoncées se sont malheureusement souvent produites. La bonne nouvelle est que, face à la crise mondiale, il y a une réaction politique. En outre, si le Nord reste en crise, l'économie est plus robuste dans les pays émergents. On assiste à la bascule de l'économie de l'Ouest vers l'Est, de l'Europe et des Etats-Unis vers l'Asie, du G7 vers le G20.

Propos recueillis par Claire Gatinois
Wapi
 
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Message par Crockette » 07 Juin 2010, 20:19

ce que dit pas ce cher monsieur (qui est compétent) c'est que si l'allemagne s'en sort si bien c'est parce qu'elle a des filiales industrielles allemandes en dehors de la zone euro...elle fabrique à l'extérieur et elle vend ses machines outils à plein tarif à l'intérieur de la zone euro...ça c'ets savoir faire des affaires...
c'ets comme le luxembourg qui encaisse de la tva sur des transactions franco- françaises...quand il ya un paiement via une filiale implantée au luxembourg...


si la france l'italie ou l'espagne avaient fait pareil..l'euro vaudrait environ fifty cents..

de toute façon une europe capitaliste c'est la sacralisation de l'égoisme du chacun pour soi, de la loi du plus fort,...à long terme tout se cassera la gueule...au delà de la mondialisation libérale qui a mis à genou l'industrie européenne, il ya des valeurs completement pourries qui rejallissent dans toutes les boites et à tous le séchelons de la société : chacun pour sa gueule...et sauf qui peut.
20 ans après la chute du mur, quel succès eclatant pour le capitalisme triomphant.
:dry:

tous les pays de l'ouest ont des socles industriels inférieurs à 20 % du PIB...et après ils feront croire que les déficits s'épongeront en mettant à genous financièrement les travailleurs...
Crockette
 

Message par Antigone » 11 Juin 2010, 12:27

Cette semaine, plusieurs signaux sont passés au rouge:

- Mercredi 9, les liquidités mises en dépôt sous 24h à la BCE ont battu un record. Elles se sont élevées à 364,58 milliards d'euros.
C'est le signe que les banques n'ont plus vraiment confiance entre elles pour se prêter de l'argent alors que les placements y sont pourtant plus rémunérateurs qu'à la BCE. Les mesures incitatives de taux bas à 3 mois, 6 mois ne changeront rien. C'est reculer pour mieux sauter. Il y a comme une odeur de Lehman Brothers à nouveau dans l'air...

- L'Agefi (la bible des professionnels de la finance) a annoncé que le CDS sur la France (c'est-à-dire le coût de l’assurance de la dette française) ne cessait de grimper alors que celui de l'Allemagne était en train de baisser. Or on s'est aperçu dernièrement avec la Grèce et le Portugal que l'envolée d'un CDS était suivi d'une dégradation de la note souveraine.
Le AAA de la France serait donc menacé. Le marché enjoindrait le gouvernement d'annoncer des mesures du même niveau que "les années de souffrance" promises par Cameron en Gde Bretagne et l'austérité sans précedent décidée par Merkel en Allemagne.

- Les prévisions de la BCE concernant la croissance sont quelque peu surréalistes.
Mercredi, on apprenait que la Finlande enregistrait un recul de 0,4% de son PIB pour le premier trimestre, soit le deuxième consécutif.
Or l'économie finlandaise passait pour être dynamique. Ce serait étonnant que cette entrée en récession de ce pays discret de la zone euro reste un cas isolé avec toutes les mesures d'austérité qui ont été annoncées partout ailleurs (même en Hollande où la situation économique est plutôt bonne !) et qui vont anéantir tout espoir de reprise.

- L'or a battu ce 8 juin un nouveau record historique à plus de 1250  l'once. C'est un signe de fièvre évident.
Or le dollar reste stable. C'est le pétrole et la plupart des matières premières qui baissent lentement mais sûrement. Les ennuis de BP ne sont qu'une explication facile pour la presse qui vend de l'émotion. Le cours du cuivre qui joue un peu le rôle de la grenouille dans des perspectives de croissance sur la planète, est en baisse continue. Et ça, c'est beaucoup plus sérieux.

Trichet se raccroche à l'inflation qui serait contenue à moins de 2% (avec toutes les dettes d'Etat qu'il rachète, on le comprend). Oui mais la baisse de l'euro, si elle rend les exportations plus compétitives, va renchérir les produits de consommation importés et donc constituer un frein de plus à la consommation.

Il va y avoir d'ici peu un énorme déséquilibre entre une Europe en quasi récession et quelques pays en pleine croissance vers lesquels les investisseurs se ruent. Or l'économie, ça fonctionne un peu comme la météo: attention aux gros écarts de pression !
Il ne manque plus à présent qu'une économie émergente en surchauffe se mette à exploser, et ce sera l'apocalypse...

Tous ces voyants qui se sont mis au rouge sont autant de signes avant coureurs d'un ralentissement de la production entrainant un ralentissement des échanges commerciaux, et d'une prochaine récession. Les économistes distingués appellent cela un scénario en "W".
Dans un tel contexte, à la sortie du conseil de la BCE hier, J-C.Trichet, le sourire crispé et le nez de Pinocchio, ne pouvait que... se répandre en propos rassurants ! Hahahaha !
Antigone
 
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Message par abounouwas » 20 Juil 2010, 09:08

a écrit :Budapest dans la tourmente financière

[ 19/07/10  - 18H01  - Les Echos  - actualisé à 19:39:03  ]
La monnaie et les marchés financiers hongrois étaient sous pression après la suspension des contacts entre le pays et ses bailleurs de fonds internationaux, l'UE et le FMI.
YVES BOURDILLON, LES ECHOS

Après la Grèce, l'Espagne et le Portugal, l'attention redoutable des marchés s'est portée sur la Hongrie hier, après l'annonce samedi de dissensions entre Budapest et ses bailleurs de fonds, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI). Ces derniers ont annoncé que, faute d'avoir obtenu des éclaircissements sur la politique suivie par le gouvernement conservateur du Fidesz, ils suspendaient la revue, menée depuis le 6 juillet, du plan d'aide à la Hongrie. Ce plan de 20 milliards de dollars, accordé au tout début de la crise financière mondiale, en octobre 2008, avait permis au pays, lourdement endetté en devise étrangère et qui ne fait pas partie de la zone euro, d'éviter le défaut de paiement. Le FMI et l'Union européenne attendent désormais des engagements fermes et des « décisions difficiles » de Budapest en matière de réduction des dépenses pour ramener le déficit public à 3,8  % du PIB cette année.  Porté au pouvoir lors des législatives d'avril par sa promesse de « desserrer la ceinture » après cinq ans de cure d'austérité (en 2006 le déficit public frôlait 10  % du PIB), le Fidesz du Premier ministre Viktor Orban, préfère lui se cantonner à l'instauration d'une taxe sur les banques de 650 millions d'euros par an, soit près de 1  % du PIB. Une telle taxe, selon l'Union et le FMI, casserait la croissance et le crédit. Les deux bailleurs de fonds reprochent aussi à Budapest d'avoir élaboré un budget prévisionnel 2011 à partir de chiffres très vagues.

La sanction des marchés a été sans ambages. Le forint a accusé un recul de 3  % contre l'euro dès l'ouverture hier et le coût d'un contrat d'assurance contre un défaut de paiement de Budapest a flambé de 47 points de base, pour s'établir à 3,7  % sur cinq ans. Ce coup de tabac s'avère être le deuxième depuis le 7 juin, quand des commentaires de dirigeants du Fidesz comparant leur pays à la Grèce pour accabler leurs prédécesseurs socialistes, avait fait décrocher le forint de 4,6 % en deux jours.

« Il semble que le gouvernement n'a pas tiré les leçons de sa gaffe précédente, alors que le marché n'est pas d'humeur à fermer les yeux sur le moindre laxisme fiscal », estimait hier Timothy Ash, à la Royal bank of Scotland, dans une note. Sans doute le gouvernement a-t-il cru, pour renégocier l'accord de 2008 avec le FMI et l'Union, disposer de marges de manoeuvre du fait qu'il n'avait pas eu besoin de tirer les deux dernières tranches du plan, souligne Juan Carlos Rodado, analyste émergents de Natixis. Qui estime toutefois qu'une telle stratégie « va droit dans le mur car la variable clé dans un pays où la moitié de la dette publique et une part substantielle des emprunts immobiliers des particuliers est libellée en devises c'est le taux de change ». Or, le forint est une des monnaies au monde qui a le plus reculé face à l'euro ces trois derniers mois, renchérissant d'autant le service de la dette des acteurs économiques hongrois.  Si le ministre de l'économie, Gyorgy Matolcsy a réitéré hier son refus d'instaurer de nouvelles mesures d'austérité, les analystes s'attendent pour la plupart à ce qu'il accède d'ici quelques semaines aux demandes du FMI. D'autant plus que la Hongrie supporte une dette publique de 80  % du PIB, certes sans commune mesure avec celle de la Grèce, mais nettement plus élevée que celle des autres pays de l'Est entrés dans l'Union européenne.
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