Je ferai juste ces quelques commentaires (début de réponse pour la partie LO, je laisserai des proches NPA répondre pour la partie NPA) :
a écrit :
Celle de LO, c'est en gros : "On ne peut pas construire le parti dont la classe ouvrière a besoin en additionnant les militants communistes révolutionnaires bien formés un par un, mais en faisant ça on peut créer non pas un parti pour tout de suite, mais un noyau dur qui fera que ces idées ne disparaîtront pas, et qui sera indispensable quand les conditions seront réunies pour que se parti se forme. C'est ce qu'on se propose de faire".
J'ajouterai à ton résumé : qu'appelle-t-on des conditions réunies qui signifieraient un changement évident de période ?
Des luttes, bien entendu, mais des luttes d'ampleur prêtes à dépasser les cadres conventionnels des mots d'ordre des syndicats ou des partis.
Et là, il faudra un noyau dur effectivement, qui sera à contre-courant de toute la société, à un moment où les masses joueront un rôle, seront entrées en scène.
a écrit :
Ce à quoi je vois plein d'objections, dont certaines ont été faites à la tribune par les représentants du NPA : Est-ce qu'il n'y a pas urgence à chercher plus d'efficacité tout de suite, par exemple pour combattre les attaques contre la retraite ?
Plus d'efficacité, c'est quoi ?
Que l'urgence soit toujours plus flagrante, c'est certain...
Mais ça ne veut pas dire que la solution qui consiste à passer des accords entre appareils (de taille minuscule, moyenne ou importante peu importe, ce sont toujours des "appareils") remplacera moindrement ou accélèrera l'intervention des masses sur la scène politique.
J'imagine que c'est cela que tu mets derrière le mot "efficacité"... L'histoire de la LCR comme du NPA semble indiquer le peu d'efficacité de cette politique non ?
C'est un peu le sens des interventions de Pierre Vandrille à la fin, si j'ai bien pigé.
a écrit :
Quelle est la place de la démocratie dans un tel noyau dur ? N'y a-t-il pas un risque de se couper des autres militants, y compris des autres communistes révolutionnaires ? Et puis c'est bien beau de répéter que le parti se formera "à la vitesse de la lumière" à un moment donné mais ça ressemble à un vœu pieu, sans rapport avec l'Histoire...
Le problème encore une fois, c'est que tous les militants, de par la petite taille de notre organisation ou le peu de politisation de la période, sommes un peu trop "coupés des masses" à notre goût. "Se couper des autres militants", ne serait pas le plus grave. Car dans la période actuelle, se retrouver entre militants pour se tenir chaud, c'est sans doute ce qu'il y a de plus tentant, et qui rend un peu moins douloureux le fait que l'on est un peu trop coupés des masses, ou pour le dire plus positivement, pas assez immergés et influents dans la classe ouvrière, dans les quartiers populaires. Les réunions entre petits comités, petits appareils, bref, entre militants sont bien plus rassurantes que de tenir des activités publiques dans lesquelles on peut parfois avoir l'impression de prêcher dans le désert.
On peut toujours se raconter des tas d'histoires pour se consoler entre militants, mais c'est le problème des groupes "à la gauche de la gauche" pour parler très très large.
Pour "le parti se formera à la vitesse de la lumière", je ne sais pas si tes guillemets font référence à une expression textuelle ou juste pour signaler une formulation de ton cru pour aller vite (c'est toujours le problème du double sens des guillemets), en tout cas, je crois que ce n'est pas juste. Le parti se formera, dans l'analyse de LO qui ne va chercher ses hypothèses que dans l'histoire passée du mouvement ouvrier (y a-t-il moyen de faire autrement sans parler totalement dans le vide ?), le parti se formera disais-je, sur plusieurs années sans doute de remontée des luttes, et si les luttes sont suffisamment larges et profondes pour que les masses puissent remettre totalement en question la suprématie des syndicats et partis qui parlent en son nom (mais pas dans ses intérêts forcément), depuis "toujours".
Là, c'est le genre de période où une voie s'ouvre de développement d'un embryon révolutionnaire vers un parti révolutionnaire.
Nous n'y sommes pas.
a écrit :
Mais y a-t-il seulement deux options : faire un parti ouvert à tous les vents même ceux qui sentent mauvais, ou bien faire un noyau dur en attendant une situation favorable ? Bien entendu un parti qui réunirait des militants de divers horizons mais tous se revendiquant du communisme et se plaçant dans une perspective révolutionnaire, ne serait pas encore "le" parti communiste révolutionnaire, mais il me semble qu'il est possible et que certaines objections des deux camps ne s'appliqueraient pas à un tel projet. Après, qui avait la volonté de faire ça, pas grand monde...
J'insiste, dans la période actuelle.
Dans une période comme je décris ci-dessus, ou plusieurs petits embryons révolutionnaires gagneraient l'oreille d'une partie des masses, il faudrait sérieusement songer à des alliances, et pas seulement électorales ou de façade... un véritable front sur des objectifs communs essentiels, qui convaincrait les masses que les "gauchistes" ne sont pas que des bavards impuissants.
PS : je m'aperçois que j'ai été très longue, pardon. Mais je pense que d'autres camarades auront encore beaucoup de choses à dire... ou à rectifier par rapport à ce que je peux dire...