(colbleu @ mercredi 26 janvier 2011 à 22:25 a écrit :J’ai lu nombres de tracts et article sur la situation en Tunisie et je trouve qu’il manque a beaucoup d’entre eux de replacer ce qui se passe en Tunisie dans le contexte international. A savoir le développement de la crise mondial avec son lot d’attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière et le développement de la lutte à l’échelle internationale dont le mouvement social en Tunisie fait partie. A mon avis mettre ça en avant, permet de ne pas faire du mouvement social en Tunisie un cas spécifique, national, comme le martèle la presse bourgeoise en France, et certainement ailleurs.
... Ou comment tirer une conclusion fausse de banalités. Que ce qui se passe en Tunisie en ce moment est lié à la crise mondiale, certes. Mais ça se passe en Tunisie, et pas en France ni aux États-Unis. Donc oui, c'est un "cas spécifique, national", et ce n'est pas parce que la presse bourgeoise le dit que c'est forcément faux. D'ailleurs c'est bizarre, tu commences ton message par ces mots très généraux et faux, et par la suite tu n'en tiens aucun compte, et tu continues d'analyser ce qui se passe en Tunisie de façon spécifique... Comme quoi tu dois bien être conscient que c'est une énormité.
Au passage, et là c'est aussi à MajnûnLayla et polo2001 que je m'adresse, ce mot magique "presse bourgeoise" est bien facile pour évacuer tout recul critique sur les sources. C'est certes vrai que les journalistes ne sont pas libres d'écrire ce qu'ils veulent, et que les rédactions des grands journaux obéissent de façon générale à d'autres intérêts que l'objectivité de l'information. Mais il existe cependant un métier du journalisme, une méthode : la vérification et le recoupement des sources, ou bien le reportage, etc... Facebook, Twitter, et pas mal de nouveaux médias participatifs (indymedia par exemple) y sont totalement étrangers. Du coup quand on trouve une info sur ces sites, il faut faire soi-même le travail de vérification et de recoupement des sources.
a écrit :MajnûnLayla le mieux c’est de te dire comment je vois la situation. Pour ma part, après le départ de Ben Ali, (certainement poussé en sous main par l’impérialisme US ,qui a pris semble t-il un coup d’avance vis-à-vis de l’impérialisme français, qui avait complétement sous estimé la situation), le gouvernement mis en place avait pour but d’assumer une continuité avec le gouvernement précédent et dans le même temps pour calmer la rue de mettre des ministres issu de l’opposition. Certainement que cette organisation du gouvernement a du recevoir l’aval de l’impérialisme US. Mais voilà, la rue (la classe ouvrière) n’a pas voulu de cela. D’où démission des ministres etc…. Ça a posé problème à la bourgeoisie. Depuis, (et dans ce tu dis) j’ai l’impression que c’est l’ensemble de la bourgeoisie (armée, police, parti de gauche, syndicat, extrême gauche), qui met le paquet (aidé certainement par les USA. Présence indispensable, a mon avis, car après n’avoir connu qu’un Parti unique, la bourgeoisie tunisienne a peu d’expérience du processus démocratique comme l’ont les démocraties en Europe) pour tenter de faire accepter à la classe ouvrière un processus démocratique.
Que c'est schématique, illogique et mal assuré... Et bêtement antidémocratique en plus... Je ne vais discuter que deux points :
Commençons par le rôle de l'impérialisme US... Que je ne nie pas, mais pour lequel j'aimerais bien avoir des éléments concrets. Encore une fois, répéter "certainement" à longueur de phrases ne donne pas de consistance à cette info. Quelles preuves as-tu du rôle de l'impérialisme US ? Et quel est précisément son rôle selon tes sources ? Qu'est-ce que tu peux prouver ? J'insiste parce que ce rôle des USA est invoqué vaguement par bon nombre de commentateurs, avec des "preuves" plutôt maigres : les déclarations de l'administration américaine ont été tout de suite plus anti-Ben Ali que celles de Paris. Cela n'éclaire pas du tout comment concrètement les USA ont fait...
Passons à "la rue (la classe ouvrière)" contre "l’ensemble de la bourgeoisie (armée, police, parti de gauche, syndicat, extrême gauche)". Ce n'est pas sérieux, ça fait fi de toute observation des faits pour plaquer un schéma tout fait. Et quel schéma... Je retiens qu'un "lecteur de Révolution Internationale" considère a priori que les syndicats et l'extrême gauche font partie de la bourgeoisie alors que la classe ouvrière c'est la rue. Ben voyons. Dans la rue, dans la semaine qui a précédé le renversement de Ben Ali, il y avait notamment des avocats, des artistes, des chefs d'entreprise... tous les journalistes sur place l'ont observé, et si on sait lire Facebook ou les blogs on le constate aussi ! Je veux bien concéder que la composition sociale des manifestants a sans doute évolué une fois Ben Ali enfui (encore qu'il faudrait le prouver). Mais prétendre qu'aujourd'hui "les partis de gauche, le syndicat, l'extrême gauche" voudraient "faire accepter à la classe ouvrière un processus démocratique"... Mais c'est ce que la rue demande, la démocratie ! Plus précisément, pour le moment ce qu'elle demande c'est que l'on vire les ministres issus de la dictature. Alors peut-être que par "processus démocratique" tu entends la caricature de démocratie qu'est le gouvernement "provisoire" d'union nationale formé par des caciques du RCD et quelques "opposants" pas trop regardants ? Mais même alors c'est faux de dire que syndicats, partis de gauche et d'extrême gauche tentent de le faire accepter à la classe ouvrière. Les ministres qui ont démissionné sont justement ceux issus du syndicat UGTT. Combien de faits faut-il oublier pour pouvoir plaquer un schéma aussi faux ?