par Puig Antich » 01 Fév 2011, 20:52
Parti communiste ouvrier ?
Tu parles du parti communiste des ouvriers de Tunisie peut-être ? Son option va à une démocratie parlementaire, mais il reste ferme sur la question de l'appareil d'état de la dictature, autour du mot d'ordre constituante. Si il s'agit de camarades qu'il faut soutenir dans cette lutte, on peut douter qu'ils soient un parti qui se base sur le programme révolutionnaire du marxisme, qui condamne le parlementarisme bourgeois. Il s'agit d'un parti qui puise ses origines dans les scissions pro-albanaises du stalinisme, comme le PCOF qui en France fait partie du front de gauche et plaide pour un front "antilibéral" contre les monopoles.
Il existe aussi la Ligue de la gauche ouvrière, qui, je pense, est la continuation de l'OCR, membre du Secrétariat Unifié. En Egypte aussi apparemment des noyaux existent qui se réclament du trotskisme. Et là bas comme dans les autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient, je pense pas qu'il faille préjuger dans un sens ou dans l'autre de l'influence que les uns et les autres pourraient conquérir, car il est faux de croire que les militants révolutionnaires là bas n'ont pas de bilan de lutte, même si dans aucun pays du monde, et pas plus ici, la question du Parti n'est résolu. Peut-être aussi, soyons humbles dans le débat, plutôt qu'effectivement se faire croire que ce que nous disons ici derrière un clavier d'ordinateur ainsi que les virgules des éditios d'Arlette ou de CPS sont l'aspect déterminant. Moi ce que je retiens d'ailleurs de cet édito c'est qu'il explique toute la défiance que les masses doivent avoir pour l'ensemble de l'appareil d'état, et que c'est en s'organisant sur un terrain de classe qu'on peut avancer. Son mérite est aussi qu'il sera diffusé auprès d'un certain nombre de travailleurs, qui pourront réfléchir à cette question. Et si on peut discuter sans s'exciter qu'il n' y ait pas mentionné la nécessaire solution ouvrière à la question du pouvoir, mais il faut aussi reconnaître que pour la poser, mais que surtout pour y répondre, la classe ouvrière aura besoin de passer encore par toute une série de luttes aussi bien politiques qu'économiques, au cours de toute une période d'instabilité, car un pouvoir ouvrier ne surgira jamais du ciel ni uniquement de mots d'ordre, aussi justes soient ils. L'organisation sur un terrain de classe c'est aussi une expérience vivante, centralisée dans une avant-garde qui se dégage et fait ses preuves aussi bien dans les grands moments de l'histoire que dans la lutte quotidienne pour le pain - car c'est bien le pain que devra apporter le socialisme pour apporter avec lui la liberté.