(artza @ vendredi 19 août 2011 à 07:18 a écrit : Quand à l'histoire "il n'y a pas de mouvement trotskyste" c'est à peu près ce que pensait un pabliste justement.
Alors que nous venions de lui avoir évité un mauvais sort par les staliniens le 1er mai 63, il nous demanda qui nous étions?
A notre réponse, "trotskyste de VO", ce con, oui ce con eut cette phrase magnifique "en dehors de la IVème inter., il n'y a pas de trotskystes".
1°) Juste pour la compréhension : il semble que dans cette anecdote, Artza parle de "un pabliste" et non de Pablo (Michel Raptis) himself.
2°) Je ne dis pas «en dehors de... [tel ou tel groupe], il n'y a pas de mouvement trotskyste», je dis : il n'y a pas de mouvement trotskyste, point barre. Aucun groupe, petit ou "gros" ( :altharion: ) ne peut prétendre incarner la continuité de la quatrième internationale fondée en 1938 par Trotsky. Le programme communiste dont Trotsky et la quatrième internationale (à sa fondation) ont tenté de maintenir la continuité, n'a survécu qu'à travers le COMBAT pour la reconstruction de la 4ème internationale, et aujourd'hui, pour construire une internationale ouvrière révolutionnaire nouvelle (rien à voir, faut-il le préciser, avec les aventures style Chavez et compagnie, qui sont totalement étrangers au mouvement ouvrier, au socialisme, fût-il étiqueté "du 21ème siècle"), une internationale, un parti qui s'appuie sur les acquis théoriques, politiques et d'organisation des quatre expériences internationales précédentes, mais qui reste entièrement à édifier, et dont nous n'avons jamais été aussi éloignés, à vrai dire. C'est un combat pratique de clarification et de regroupement qui n'a jamais été aussi difficile, pas tant du point de vue pratique que du point de vue politique, tant l'ignorance, la confusion, la dislocation et la décomposition n'ont jamais été aussi grandes au sein du mouvement ouvrier, et des organisations que les travailleurs avaient mis tant de temps et d'efforts à construire. Il faut tout reprendre d'un point qui a rarement été aussi bas, du point de vue de l'état de conscience de la masse des prolétaires, des ouvriers, des jeunes.
3°) C'est justement un des symptômes certains du "pablisme" que d'avoir réduit la 4ème internationale à une espèce d'«institution» prétendant parler, voire traiter, «de puissance à puissance» avec les appareils du mouvement ouvrier, voire avec tel ou tel "leader" plus ou moins auto-proclamé, plus ou moins révolutionnaire, et en qui Pablo voulait voir autant de "marxistes inconscients" (qui s'ignoraient), et toutes sortes de substituts à la tâche opiniâtre et obscure de regroupement des ouvriers et des prolétaires autour du programme (donc processus de conscience, par définition, bien évidemment). «Pas de trotskysme en dehors de la 4ème internationale», oui... sauf que la 4ème internationale n'existait plus...
Nul besoin dans cette histoire de diaboliser qui que ce soit. Mais lorsqu'un courant prétend parler au nom du marxisme et de la continuité et qu'il révise indûment le programme dans un sens d'adaptation à la société bourgeoise et aux appareils bureaucratiques du mouvement ouvrier, il faut le dire clairement, l'analyser, et en tirer les conclusions politiques et pratiques.
Inutile de préciser que le NPA est aujourd'hui bien loin de Pablo (bien loin sur sa droite : refusant le marxisme, le communisme, le socialisme, la perspective révolutionnaire, et bien entendu ne se réclamant surtout pas du trotskysme, pas même en paroles...), même si les origines, la filiation politique lointaine de ses initiateurs (et de beaucoup de ses dirigeants) se trouvent bel et bien dans le révisionnisme introduit par Michel Raptis, dit Pablo.