Crise et NPA

Dans le monde...

Message par clavez » 18 Août 2011, 15:38

je suis entrain de lire des choses sur le chartisme anglais qui avait ce principe: les dettes de l'Etat ne sont pas nos dêtes mais celles de l'Etat et de son gouvernement.

Mais à l'époque un opuvrier anglais ne pouvait pas considérer que l'Etat c'était lui!
clavez
 
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Message par quijote » 19 Août 2011, 01:27

(meichler @ jeudi 18 août 2011 à 06:42 a écrit :
(quijote @ jeudi 18 août 2011 à 01:04 a écrit : (...) ce qui manque  à notre mouvement c'est de la crédibilité (...)

«Notre mouvement» ? Je ne connais que le mouvement ouvrier, le mouvement historique du prolétariat. Il n'y a pas (et moins que jamais aujourd'hui) de "mouvment trotskyste". Il y a des organisations qui se réclament (plus ou moins) d'une histoire, d'un programme, d'acquis théoriques, politiques, voire organisationnels. Le NPA ne s'en réclame surtout pas. Son principal souci tient dans son premier mot : apparaître "nouveau", ce qui est déjà une concession majeure à "l'air du temps" de la société capitaliste. Il veut avant tout "faire table rase" du passé du mouvement ouvrier, du programme communiste, du marxisme, de l'histoire politique ouvrière.

«Ce qui manque» avant tout au mouvement ouvrier, et plus que jamais en ce moment, c'est UN PARTI, un parti qui renoue avec les acquis de l'histoire de notre classe et qui les réinvestisse à la lumière des événements récents de la lutte des classes, dans une pratique conforme à l'objectif révolutionnaire, armé du programme historique du communisme, tel que le marxisme l'a fécondé et nous l'a légué.

Quant à la "crédibilité", que s'agit-il de faire croire et à qui ? Si être "crédible" c'est faire croire qu'il peut exister une "alternative" tout en maintenant en place les lois de la société capitaliste, nous ne rendrons crédible qu'un mensonge, un mensonge que la crise actuelle d'ensemble du système du capital révèle de plus en plus pour ce qu'il est. Le capital il faut le renverser, il n'est plus temps de l'aménager, sinon c'est lui qui nous détruira. Il a déjà commencé à le faire.

D 'accord sur ce que tu dis à propos du NPA .Sur le reniement qu 'il représente. . mais , on est appelé à les rencontrer au cours de luttes et de manifs .Dans notre milieu . autour de nous . où ils se trouvent .. que faire ? se contenter de les traiter de sales "pablistes" "Je ne partage pas cette attitude sectaire .Que dire à leurs jeunes "? Vade retro "pabliste" ! C 'est un peu court . Je ne refuse pas moi la discussion en espérant sinon convaincre du moins influencer . Quant à notre "crédibilité" , je croyais que tu avais compris . C'est aux travailleurs à qui je pensais , à qui je m'adresse. Pas à l 'opinion bourgeoise dont je n'ai que faire.
quijote
 
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Message par meichler » 19 Août 2011, 06:14

1°) Pabliste n'est pas une insulte, mais une carctérisation politique. D'un courant politique (dont l'histoire a déjà été dite en d'autres lieux et autres temps, histoire qu'il faut connaître, pour tenter de comprendre), qui a toujours recherché des raccourcis, des substituts à la tâche de construction du parti révolutionnaire. Ce qui a conduit les organisations qui en sont issues à s'adapter aux appareils bureaucratiques et à la société bourgeoise en général (schématique évidemment : mais on peut concrétiser hélas sans difficulté et en maintes circonstances). Pas de diables ni d'anges, mais des chemins suivis, dont certains éloignent du programme du marxisme, de façon irrémédiable.

2°) Dialogue avec les militants du NPA : bien évidemment, là où on les rencontre quand on les rencontre (encore que, là aussi, il faudrait différencier, et voir au cas par cas...). Mais une fois que l'on a décidé de dialoguer, le tout est de savoir qu'est-ce que l'on leur dit, qu'est-ce que l'on fait, jusqu'où on peut aller ensemble, ou pas ? Sur quoi on est d'accord, où on n'est pas d'accord, et d'où viennent les désaccords, quelle en est l'origine dans le parcours et les idées de celui qui est en face ? (incidente : "les jeunes du NPA", je ne suis pas sûr qu'il y ait plus de jeunes aujourd'hui au NPA que dans d'autres organisations, même LO - si ! si !... - Mais je ne demande qu'à être contredit sur ce point). Il faut donc connaître et analyser le contenu réel du discours actuel du NPA et l'histoire du courant qui en est à l'origine.

3°) "crédibilité" : Malheureusement il n'est pas si facile de séparer l'«opinion publique bourgeoise» de ce que les travailleurs ont dans la tête. La destruction de l'Etat ouvrier en Russie et à l'est européen a considérablement renforcé le poids de l'idéologie capitaliste, notamment chez les travailleurs, prolétaires, jeunes. Et ce, dans un contexte de domination écrasante des "médias" du capital, de décomposition générale des organisations du mouvement ouvrier, de dislocation et d'atomisation des modes de vie, du travail..., induites par les développements récents du capital, etc... Même si, bien évidemment, il s'agit de s'adresser d'abord aux travailleurs, je crains bien que le mot crédibilité ait pour eux sensiblement le même sens que pour la société bourgeoise en général : "rendre le capitalisme acceptable", sinon "durable". La tâche de faire comprendre qu'il n'en est rien, que cela n'est pas possible, et que l'issue ne peut être que le communisme, est d'autant plus ardue. (Mais c'est la seule qui vaille : regrouper autour de cette idée. Plus : de ce programme).
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Message par artza » 19 Août 2011, 07:18

(meichler @ vendredi 19 août 2011 à 07:14 a écrit :1°) Pabliste n'est pas une insulte

Tu parles Charles!

C'était quand même une appellation qui autorisait tous les propos... et tous les coups contre ceux qui en étaient taxés.

Quand à l'histoire "il n'y a pas de mouvement trotskyste" c'est à peu près ce que pensait un pabliste justement.

Alors que nous venions de lui avoir évité un mauvais sort par les staliniens le 1er mai 63, il nous demanda qui nous étions?

A notre réponse, "trotskyste de VO", ce con, oui ce con eut cette phrase magnifique "en dehors de la IVème inter., il n'y a pas de trotskystes".

Allez, bonne journée!
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Message par Ottokar » 19 Août 2011, 13:03

(meichler @ vendredi 19 août 2011 à 06:14 a écrit : 1°) Pabliste n'est pas une insulte, mais une carctérisation politique. D'un courant politique (dont l'histoire a déjà été dite en d'autres lieux et autres temps, histoire qu'il faut connaître, pour tenter de comprendre), qui a toujours recherché des raccourcis, des substituts à la tâche de construction du parti révolutionnaire. Ce qui a conduit les organisations qui en sont issues à s'adapter aux appareils bureaucratiques et à la société bourgeoise en général

Si on va par là, ce n'est pas "pabliste" qu'il faudrait dire, du nom de Pablo, militant oublié de la IVème des années 50, mais Moliniériste ou Frankiste, du nom de ces militants d'avant guerre (pour Frank, jusqu'aux années 70) qui ont cherché ce genre de raccourcis depuis l'expérience du journal "La commune" en 36... Lambert, grand détracteur du "pablisme" faisait partie de la même bande et a contracté les mêmes déplorables habitudes, celles que les camarades à l'origine de LO dénonçaient dans une lettre ouverte à la "Libération", sous le titre "Non à la contrebande pivertiste dans le mouvement trostyste".

On peut donc s'amuser à se balancer des noms d'oiseaux et remonter à Mathusalem et son grand père, mais cela ne nous fait pas avancer d'un pouce... au lieu de se contenter de semi-insultes et de ressasser des histoires d'avant guerre (de 39, de Corée ou du Vietnam, selon les goûts) , prenons les gens tels qu'ils sont et voyons ce qu'on peut leur dire.
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Message par meichler » 20 Août 2011, 19:41

D'accord, mais ce serait une grave erreur que d'oublier l'histoire et le sens des mots. Même si les mots ne suffisent évidemment pas à exprimer la réalité, bien loin de là. [fin du mode : rappels historiques, en ce qui me concerne]
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Message par Ian » 21 Août 2011, 12:49

(Ottokar @ vendredi 19 août 2011 à 14:03 a écrit :
(meichler @ vendredi 19 août 2011 à 06:14 a écrit : 1°) Pabliste n'est pas une insulte, mais une carctérisation politique. D'un courant politique (dont l'histoire a déjà été dite en d'autres lieux et autres temps, histoire qu'il faut connaître, pour tenter de comprendre), qui a toujours recherché des raccourcis, des substituts à la tâche de construction du parti révolutionnaire. Ce qui a conduit les organisations qui en sont issues à s'adapter aux appareils bureaucratiques et à la société bourgeoise en général

Si on va par là, ce n'est pas "pabliste" qu'il faudrait dire, du nom de Pablo, militant oublié de la IVème des années 50, mais Moliniériste ou Frankiste, du nom de ces militants d'avant guerre (pour Frank, jusqu'aux années 70) qui ont cherché ce genre de raccourcis depuis l'expérience du journal "La commune" en 36... Lambert, grand détracteur du "pablisme" faisait partie de la même bande et a contracté les mêmes déplorables habitudes, celles que les camarades à l'origine de LO dénonçaient dans une lettre ouverte à la "Libération", sous le titre "Non à la contrebande pivertiste dans le mouvement trostyste".

On peut donc s'amuser à se balancer des noms d'oiseaux et remonter à Mathusalem et son grand père, mais cela ne nous fait pas avancer d'un pouce... au lieu de se contenter de semi-insultes et de ressasser des histoires d'avant guerre (de 39, de Corée ou du Vietnam, selon les goûts) , prenons les gens tels qu'ils sont et voyons ce qu'on peut leur dire.

Je vois effectivement souvent l'insulte "pabliste" revenir en boucle chez un certain courant, mais je n'en comprends pas vraiment le sens : Pablo avait rompu avec la IV et le courant que ceux-ci appellent "pabliste".
A la limite, "mandeliste" ou "bensaïdien" serait sans doute plus juste, si l'on voulait caractériser la ligue et le NPA, non? (si tant est qu'il y a besoin d'étiquettes)
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Message par yannalan » 21 Août 2011, 15:22

Au moment de la scission en 52, les gens qui quittaient le SI de la IV étaient dirigés par Pablo, donc leurs adversaire les ont traités de "pablistes" et comme cette politique n'a jamais été vraiment dénoncée, c'est resté
Sinon
@Artza : tu es sûr que c'est en 63 que tu as sauvé Pablo? Ca m'étonne qu'il n'ait pas été à Alger avec son copain Ben Bella ce jour-là...
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Message par Ian » 21 Août 2011, 18:33

(yannalan @ dimanche 21 août 2011 à 16:22 a écrit :Au moment de la scission en 52, les gens qui quittaient le SI de la IV étaient dirigés par Pablo, donc leurs adversaire les ont traités de "pablistes" et comme cette politique n'a jamais été vraiment dénoncée, c'est resté

Je suis au courant de ça. Mais pour utiliser un mot en -isme, ça sous-entendrait au minimum une continuité politique avec la personne (voire qu'il soit le théoricien de référence). Continuité politique qui n'a jamais existé. Encore moins comme "théoricien de référence", contrairement à Mandel ou Bensaïd (ou Marx, Lénine, Trotsky bien-sûr...).

C'est pour ça que l'insulte me paraît assez étrange et décalée...
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Message par meichler » 21 Août 2011, 18:46

(artza @ vendredi 19 août 2011 à 07:18 a écrit : Quand à l'histoire "il n'y a pas de mouvement trotskyste" c'est à peu près ce que pensait un pabliste justement.

Alors que nous venions de lui avoir évité un mauvais sort par les staliniens le 1er mai 63, il nous demanda qui nous étions?

A notre réponse, "trotskyste de VO", ce con, oui ce con eut cette phrase magnifique "en dehors de la IVème inter., il n'y a pas de trotskystes".

1°) Juste pour la compréhension : il semble que dans cette anecdote, Artza parle de "un pabliste" et non de Pablo (Michel Raptis) himself.

2°) Je ne dis pas «en dehors de... [tel ou tel groupe], il n'y a pas de mouvement trotskyste», je dis : il n'y a pas de mouvement trotskyste, point barre. Aucun groupe, petit ou "gros" ( :altharion: ) ne peut prétendre incarner la continuité de la quatrième internationale fondée en 1938 par Trotsky. Le programme communiste dont Trotsky et la quatrième internationale (à sa fondation) ont tenté de maintenir la continuité, n'a survécu qu'à travers le COMBAT pour la reconstruction de la 4ème internationale, et aujourd'hui, pour construire une internationale ouvrière révolutionnaire nouvelle (rien à voir, faut-il le préciser, avec les aventures style Chavez et compagnie, qui sont totalement étrangers au mouvement ouvrier, au socialisme, fût-il étiqueté "du 21ème siècle"), une internationale, un parti qui s'appuie sur les acquis théoriques, politiques et d'organisation des quatre expériences internationales précédentes, mais qui reste entièrement à édifier, et dont nous n'avons jamais été aussi éloignés, à vrai dire. C'est un combat pratique de clarification et de regroupement qui n'a jamais été aussi difficile, pas tant du point de vue pratique que du point de vue politique, tant l'ignorance, la confusion, la dislocation et la décomposition n'ont jamais été aussi grandes au sein du mouvement ouvrier, et des organisations que les travailleurs avaient mis tant de temps et d'efforts à construire. Il faut tout reprendre d'un point qui a rarement été aussi bas, du point de vue de l'état de conscience de la masse des prolétaires, des ouvriers, des jeunes.

3°) C'est justement un des symptômes certains du "pablisme" que d'avoir réduit la 4ème internationale à une espèce d'«institution» prétendant parler, voire traiter, «de puissance à puissance» avec les appareils du mouvement ouvrier, voire avec tel ou tel "leader" plus ou moins auto-proclamé, plus ou moins révolutionnaire, et en qui Pablo voulait voir autant de "marxistes inconscients" (qui s'ignoraient), et toutes sortes de substituts à la tâche opiniâtre et obscure de regroupement des ouvriers et des prolétaires autour du programme (donc processus de conscience, par définition, bien évidemment). «Pas de trotskysme en dehors de la 4ème internationale», oui... sauf que la 4ème internationale n'existait plus...

Nul besoin dans cette histoire de diaboliser qui que ce soit. Mais lorsqu'un courant prétend parler au nom du marxisme et de la continuité et qu'il révise indûment le programme dans un sens d'adaptation à la société bourgeoise et aux appareils bureaucratiques du mouvement ouvrier, il faut le dire clairement, l'analyser, et en tirer les conclusions politiques et pratiques.

Inutile de préciser que le NPA est aujourd'hui bien loin de Pablo (bien loin sur sa droite : refusant le marxisme, le communisme, le socialisme, la perspective révolutionnaire, et bien entendu ne se réclamant surtout pas du trotskysme, pas même en paroles...), même si les origines, la filiation politique lointaine de ses initiateurs (et de beaucoup de ses dirigeants) se trouvent bel et bien dans le révisionnisme introduit par Michel Raptis, dit Pablo.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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