mouvement populaire et répression à Mayotte

Dans le monde...

Message par com_71 » 12 Oct 2011, 13:40

(yannalan @ dimanche 9 octobre 2011 à 11:40 a écrit : On a un gouvernement qui achète des populations et leurs votes à coups de primes et d'allocs, qui les formate à la métro, j'en passe et des meilleures.
Sans commentaire (pour respecter la charte).
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par isao » 16 Oct 2011, 05:51

Communiqué du NPA sur la situation à Mayotte (enfin !)

Communiqué du NPA. La grève est générale à Mayotte.
vendredi 14 octobre 2011

Trois semaines après le début de la lutte contre la vie chère, la situation est bloquée à Mayotte et la violence de la répression ne se dément. Il y a quelques jours, une fillette de 9 ans a perdu un oeil suite à un tir de flash-ball d'un gendarme.

La grève est générale. Plus rien ne fonctionne. Les magasins sont fermés. Le ministère de l'Outre-Mer ne semble pas avoir pris conscience de la gravité de la situation.

A Mayotte, devenu département français le 31 mars dernier, la population souffre tous les jours de la vie chère, de la faiblesse de ses revenus et de l'importance du chômage.

Alors que le coût de la vie a augmenté de 60%, le chômage touche 30 000 personnes pour une population totale de 186 000 habitants, le revenu moyen s'élève à 370 euros, le Smic ne représente que 80% de la valeur fixée et que le RSA, prévu pour 2012, pointera à 25% de son taux.

Le 13 octobre, une grande manifestation organisée par l'intersyndicale a regroupé plusieurs dizaines de milliers de manifestants à Mamoudzou.

Le NPA renouvelle tout son soutien à la population qui mène une lutte courageuse contre la vie chère.

Il faut que le gouvernement, les pouvoirs publics locaux mettent un terme à la répression.

L'urgence c'est d'accepter les exigences formulées et de baisser les prix des produits de consommation courante.

Le 14 octobre 2011
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Message par Vania » 21 Oct 2011, 18:21

Mayotte semble entrer en ébullition

a écrit :A Mayotte, la fin de l'illusion départementale

Maintenant que l'île a obtenu le statut de département, les Mahorais n'hésitent plus à revendiquer l'égalité avec la métropole. Depuis près d'un mois, ils manifestent contre la vie chère.

Après 25 jours de conflit, la tension est vive à Mayotte et a passé un seuil critique avec la mort d'un homme de 39 ans, mercredi 19 octobre, au beau milieu d'un cortège. "Si aucune solution n'est trouvée avant lundi, tout va dégénérer", redoute un cadre du conseil général.

Jusqu'à quel point? Déjà, la situation est critique: les magasins, qui ne peuvent pas ouvrir leurs portes depuis bientôt un mois, ont été pillés, saccagés et incendiés. La voiture du préfet a été caillassée alors que le représentant de l'Etat sortait des studios de Mayotte Première, où il venait de faire une intervention télévisée. Et quotidiennement, des heurts opposent les forces de l'ordre aux manifestants. Un jeune chef d'entreprise nous explique partir "pour quelques jours à Madagascar. Mon frigo est vide, et de toute façon, on ne peut pas travailler". Selon une source bien informée, le mouvement aurait déjà entraîné au moins quatre cents licenciements. "Mayotte va se réveiller avec une énorme gueule de bois."

Dans les manifestations, on ne parle que de la vie chère, pas du département

La situation est donc explosive sur ce territoire devenu département en avril, au terme de cinquante ans de combat pour obtenir cette évolution statutaire. Faut-il y voir un lien direct, notamment lorsque les symboles de l'Etat sont à ce point visés? Au ministère de l'Outre-mer, on estime qu'il s'agit de deux choses différentes: "Cette départementalisation, le gouvernement l'avait promise et il a tenu ses engagements. Mais là, on parle d'un autre problème, celui de la vie chère". Une version relayée sur place: " Dans les manifestations, on ne parle que de la vie chère, pas du département", assure aussi Ansoir Abdou, porte-parole du collectif des citoyens perdus. 

Pourtant, si personne ne parle de département, c'est bien la raison profonde qui explique un mouvement aussi massif. Débarrassée de cette question, qui monopolisait tous les débats et les programmes politiques, la population se tourne vers de nouvelles préoccupations. "L'explosion sociale était latente depuis plusieurs années. Mais l'attente du département en retardait le déclenchement, explique le nouveau sénateur (DVG) de l'île, Mohamed Thani. Dans la tête des gens, ce statut était le seul à même d'ancrer définitivement Mayotte dans la République."

Il existe désormais de véritables banlieues, des bidonvilles avec des jeunes sans perspectives d'avenir 

En 2009, alors que le mouvement antillais s'était propagé à l'ensemble de l'outre-mer, Mayotte n'avait pas bougé une oreille. A cette époque, tous les esprits étaient tendus vers la consultation populaire sur la départementalisation de l'île organisée en mars. Le "oui" l'avait remporté à plus de 95%. "Longtemps, les Mahorais n'ont pas voulu avancer ce type de revendications pour ne pas contrecarrer l'évolution institutionnelle", analyse un cadre du conseil général. "Après avoir tourné la page départementale, l'étendue de la misère sociale est en train de se révéler. D'où l'ampleur de la manifestation, mais aussi des violences: autour de Mamoudzou, il existe désormais de véritables banlieues, des bidonvilles avec des jeunes sans perspectives d'avenir qui veulent en découdre". 

Pour Ansoir Abdou, "Maintenant que nous sommes le 101e département, nous nous battons pour l'égalité avec la France métropolitaine". Vendredi, les grandes surfaces étaient toujours fermées pendant que les négociations se poursuivaient. Au ministère, on prône le dialogue et on se montre plutôt optimistes pour les jours qui viennent. Sur place, en revanche, deux solutions sont avancées: un essoufflement du conflit ou, au contraire, une explosion de violence dès lundi.


Le lien : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/a...tml#xtor=AL-447
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Message par Ottokar » 25 Oct 2011, 13:03

dépêche AFP reprise par le site du Figaro
a écrit :L'extrême-gauche solidaire de Mayotte
AFP Mis à jour le 24/10/2011 à 17:38 | publié le 24/10/2011 à 17:33 Réactions (30)

La députée Martine Billard (Parti de gauche), la sénatrice Esther Benbassa (EELV), Arlette Laguiller (LO) et Olivier Besancenot (NPA) se sont rendus ce lundi au ministère de l'Outre-mer pour manifester leur solidarité aux habitants de Mayotte qui protestent contre la vie chère.

"Vu d'ici, l'indifférence a des limites" par rapport à des "choses répressives et violentes sur un mouvement légitime" contre la vie chère, a expliqué à des journalistes M. Besancenot, resté à l'extérieur pour cette action "symbolique" de "solidarité". "On veut la transparence intégrale sur ce qu'il s'est passé et que les forces de l'ordre se retirent au plus vite", a-t-il dit, faisant allusion au manifestant mort mercredi dernier.

Selon lui, "plus il y aura de bruit ici, plus il y aura de personnes informées (sur ce qu'il se passe là-bas) et donc plus il y aura de garanties pour les manifestants".

Pour Mme Laguiller, qui a fait le lien avec les "luttes en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion" en 2009, "les forces de répression se comportent (dans ces territoires) comme si c'était encore des colonies".  "Des manifestations contre la vie chère pourraient arriver vite ici", a aussi prédit la responsable trotskiste..
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Message par louis panier » 27 Oct 2011, 14:28

Lutte Ouvrière n°2256 du 28 octobre 2011

a écrit :Depuis quatre semaines, les grèves et les manifestations qui se déroulent dans l'île de Mayotte ne faiblissent pas. C'est le 27 septembre qu'a été lancée une grève générale, à l'appel d'un collectif contre la vie chère regroupant les principaux syndicats et diverses associations de consommateurs.

Depuis, tous les jours ou presque, des barrages sont érigés sur les routes du pays et des manifestations ont lieu, dont certaines ont regroupé jusqu'à 10 000 participants, ce qui est beaucoup pour une île qui compte moins de 200 000 habitants.

Les affrontements avec la police sont nombreux et souvent violents. Un enfant de 8 ans a été grièvement blessé à l'œil par un tir de flash-ball. Envoyé à La Réunion pour se faire opérer (le voyage ayant été payé par la solidarité des Mahorais), il perdra finalement l'usage de son œil. Le préfet de La Réunion voulut alors obliger le jeune garçon et sa famille à repartir à Mayotte immédiatement après l'opération. Finalement, ils purent rester jusqu'à la fin de ses soins, suite aux protestations des organisations mahoraises présentes à La Réunion.

Le 19 octobre un manifestant de 39 ans est mort lors d'un rassemblement qui s'est tenu à Mamoudzou, la capitale. Il aurait été victime d'un crise cardiaque, se sont empressées de conclure les autorités locales. En désaccord avec les conclusions du rapport médico-légal, la famille a demandé une contre-expertise, appuyée par le président du Conseil général qui s'est publiquement étonné que « le ministre de l'Intérieur n'ait pas diligenté dans les plus brefs délais une inspection générale des services de la police nationale ». Une telle inspection aurait alors pu constater que, sur les lieux mêmes des incidents, la police avait empêché une infirmière de porter secours à la victime.

La population de l'île se révolte contre les prix élevés des produits indispensables : aliments, gaz, ciment, sable, etc. Aucun accord n'est actuellement intervenu entre l'intersyndicale, les patrons des grandes enseignes et le préfet sur l'indexation des onze produits de base par rapport aux prix pratiqués dans l'île voisine de La Réunion, où ils sont déjà bien plus élevés qu'en France métropolitaine.

Lors de sa venue express à Mayotte, Marie-Luce Penchard, la secrétaire d'État à l'Outre-mer, n'a rien eu de satisfaisant à proposer. Elle a au contraire soufflé sur les braises en proposant des bons de réduction de 5 euros sur les produits de première nécessité pour les 16 500 familles les plus pauvres. Cette proposition a été ressentie comme une provocation par beaucoup, une aumône qui ne réglait rien et n'écornait absolument pas les bénéfices faramineux des patrons de la grande distribution.

Le gouvernement a finalement nommé un médiateur qui, à pas de sénateur, entend étudier la situation, établir un diagnostic, prendre son temps donc pour rencontrer, discuter, réfléchir, des jours si ce n'est des semaines. À peine la première réunion entamée, les syndicats ont d'ailleurs précipitamment quitté les lieux, refusant de siéger dans une assemblée de notables où le temps ne peut que jouer en défaveur des grévistes.

À la cherté des prix s'ajoute pour la population de Mayotte un chômage élevé, puisque le tiers de la population en âge de travailler n'a pas d'emploi et qu'un jeune sur deux est privé de profession. La plupart des salaires y sont bas et les droits sociaux inférieurs à ceux pratiqués dans les autres départements du pays. Depuis le 31 mars dernier Mayotte est devenu le 101e département français : un département au rabais, disent de nombreux manifestants, pour qui de telles situations justifient leur colère.

Émile GRONDIN
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Message par com_71 » 03 Nov 2011, 16:21

Sur le mensuel Lutte Ouvrière - Réunion de novembre 2011

a écrit :MAYOTTE : LA LUTTE CONTRE LA VIE CHÈRE CONTINUE !

La grève commencée le 27 septembre à Mayotte contre la vie chère continue. Les négociations pour obtenir la baisse des prix de première nécessité n’ont pas satisfait les travailleurs et la quasi-totalité des syndicats, sauf FO qui a accepté de signer l’accord proposé par la ministre de l’Outre mer, Marie-Luce Penchard.

Le prix de la bouteille de gaz par exemple n’a pas trouvé de solution. Il est de 31 euros à Mayotte contre 21 euros à la Réunion, alors même que les salaires sont nettement inférieurs à Mayotte et qu’une grande partie des prestations sociales et familiales n’y sont pas appliquées.

Marie Luce Penchard qui ne s’est pas attardée plus de deux jours sur place a déclaré que le gouvernement appliquerait finalement le RSA à Mayotte en 2012, ajoutant que « Tous les ministères sont mobilisés pour poursuivre la départementalisation que vous avez tant attendue : droit syndical, formation, enseignement supérieur, accès à internet ». L’accès à internet quand la population ne dispose pas d’assez d’argent pour manger des ailes de poulet, voilà le genre de déclaration qui ne peut que mettre le feu aux poudres.

C’est d’ailleurs parce qu’elle n’avait été ni entendue, ni satisfaite sur ses revendications que la population a continué à manifester, à bloquer les routes et à obliger les magasins à fermer. Vendredi 11 octobre, un groupe de gardes mobiles tirait sur un groupe d’enfant avec un flash-ball blessant grièvement l’un d’eux âgé de neuf ans à l’œil gauche. Envoyé à la Réunion pour se faire opérer (le voyage ayant été payé par la solidarité des Mahorais), il perdra finalement l’usage de son œil. Le préfet de la Réunion voulut alors obliger le jeune garçon et sa famille à repartir à Mayotte immédiatement après l’opération. Finalement ils purent rester jusqu’à la fin de ses soins, suite aux protestations des organisations mahoraises présentes à la Réunion.

Le 19 octobre, c’est un homme de 39 ans qui, lors d’une charge policière dans le village de M’Tsapéré, a trouvé la mort. Le lendemain, des milliers de manifestants défilaient dans la capitale Mamoudzou pour crier leur colère et dénoncer ce crime d’Etat.

Si le gouvernement n’est pas pressé d’appliquer les lois sociales françaises dans ce nouveau département, il se montre beaucoup plus réactif quand il s’agit de mater la population. Il a ainsi envoyé sur place pas moins de 400 gardes mobiles venant de France et de la Réunion !

Protéger, y compris par la violence, les intérêts des capitalistes de la grande distribution et de l’import-export voilà la tâche que s’est fixé le gouvernement de Sarkozy. Mais la mobilisation, le courage, la détermination et la solidarité dont font preuve les travailleurs et la population de Mayotte devraient leur donner gain de cause.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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