Bonjour,
Selon une dépêche AFP publiée à 11h16 ce jour, l'Assemblée Nationale a rejetée l'amendement déposé par Christine Boutin (UMP), cosigné avec Rodolphe Thomas (UDF) et Maxime Gremetz (PCF), et soutenu aussi par le PS. Autrement dit, le patronat n'aura pas de limites pour bénéficier de cette main-d'oeuvre corvéable à merci qu'on lui offre pieds et poings liés. Selon Reuters, l'examen du projet de loi devrait s'achever dans la journée et les députés voteront sur ce texte mardi. Rappelons que ce texte a déjà été voté en première lecture par le Sénat le 27 mai 2003. Mais étant donné que plusieurs amendements ont été apportés par l'Assemblée Nationale, rien n'est perdu et nous pouvons encore nous mobiliser pour faire reculer le gouvernement.
Un amendement de Mme Boutin empêche ainsi les entreprises d'embaucher une personne en RMA à la suite d'un licenciement, pour éviter aux entreprises d'utiliser le RMA au lieu d'un "emploi classique". Un autre amendement de l'UMP Anne-Marie Montchamp rétablit l'obligation pour les départements, qui se verront désormais confiés la charge du RMI/RMA, de consacrer 17 % des sommes consacrées l'année précédente au financement de l'allocation du RMI au financement d'actions d'insertion en faveur des allocataires, mais ceci pour une année seulement.
Plus grave, cette après-midi, l'Assemblée Nationale, a adoptée un amendement de Christine Boutin qui permet aux sociétés d'intérim de bénéficier de cette mesure pour exploiter le prolétariat. Comme l'a souligné Martine Billard (Verts), "c'est une aide publique aux entreprises d'intérim", et "on revient vraiment au 19e siècle". Pour Maxime Gremetz (PCF), "nous y voyons plus clair, et la réalité est conforme à ce que nous pensions: l'objectif de rendre aux exclus la dignité par l'emploi s'éloigne", car "le retour à l'emploi ne passe certainement pas par l'intérim".
Autrement dit, c'est l'inscription dans la loi, de l'esclavage moderne. Le RMA va mettre en concurrence déloyale les travailleuses et travailleurs entre eux, ce qui est donc tout sauf du libéralisme, la liberté supposant l'égalité sociale et politique des citoyen-ne-s, comme les RMAstes seront employé-e-s pour vingt heures hebdomadaire, payées au SMIC horaire, et le RMI sera versé au patronat qui pourra ainsi accumuler encore plus de Capital sur le dos de "la France d'en-bas", donc exercer encore plus sa domination et son diktat financier. Mais comme cela, les choses sont claires : on voit très bien que l'Etat est au service du patronat et fait tout pour préserver le capitalisme.
Il est grand temps de mettre un coup d'arrêt à ce gouvernement de casse sociale. Pourquoi ne pas se joindre au mouvement de grève des étudiant-e-s puisque nous sommes tous victimes de cette même logique de domination, d'oppression et de régression sociale qui n'a que trop durée ? Nous ne pouvons pas attendre sagement 2007 pour nous faire avoir encore une fois par les politiciens. C'est le peuple qui doit diriger et non pas ces manipulateurs et ces traîtres qui entretiennent de fausses illusions. Une grève générale française, européenne puis internationale est donc plus que nécessaire si nous voulons sortir de ce carcan capitaliste.
Vive la Révolution Sociale !
Fraternellement,
Maël Monnier