a écrit :premièrement je ne sais pas ce que c'est que ce sous-entendu sur les enseignants, mais penses-tu également qu'ils soient nantis et dépensiers? Pendant la grève du printemps soutenais-tu leurs revendications, ou trouves-tu que de toutes façons les enseignants sont une espèce nuisible car polluante?
Soutiens-tu l'augmentation du prix du gazole? Non parce que la justificxation des gouvernements est bin de réduire la pollution; Alors que je pense que s'ils voulaient réellement le faire, ils s'attaqueraient aux boîtes, qui refusent de dépolluer(metaleurop, Comilog).
Bon je sens que je vais arrêter ce fil car les réponses tournent tristement en rond. Non je ne pense pas de mal des enseignants ni des travailleurs qui ont des revenus du même ordre de grandeur qu'eux. Oui je soutiens leurs revendications, je vais à leurs manifs etc. Moi-même j'ai ce type de revenu, et quand mes employeurs s'efforcent de l'abaisser je m'efforce de ne pas me laisser faire.
Je pose simplement le problème qu'en France, nous sommes des millions de travailleurs à avoir des revenus de cet ordre de grandeur. Et à l'échelon planétaire, des centaines de millions. Sommes nous des nantis ? La question se pose à plusieurs niveaux.
- Niveau 1. C'est le niveau où se mène la lutte de classe. Non - nous vivons des fruits de notre travail, nous n'exploitons personne, les bourgeois ont un pouvoir d'achat 1000 fois plus élevé que le nôtre, ils ne sont pas prêts à en céder une miette, nous non plus. Lorsque la presse bourgeoise nous traite de nantis et suggère de diminuer nos revenus, on dénonce les journalistes payés 25 000 balles qui tiennent la plume du patronat et on a raison.
-Niveau 2. C'est un niveau historique, plus général. Jamais dans l'histoire de l'humanité pareil niveau de confort et de consommation n'a été atteint. Nous vivons mieux non seulement mieux que les aristocrates de l'époque féodale mais que les bourgeois du début du 20ème siècle. Nous n'avons pas de domesticité, certes, mais l'électroménager en tient lieu, la hi-fi et la télévision tiennent lieu de concerts et de spectacle, et nous voyageons facilement jusqu'à des pays lointains et exotiques où nous pouvons passer des semaines dans les grands hôtels et acheter tout un tas de cochonneries inutiles et décoratives. Ceci est un constat. Ca ne justifie pas l'ordre social actuel !
Il n'est pas pensable que cet état de choses soit durable. Je ne parle pas de 20 ou 30 ans (encore que) je parle à long terme. Comme projet social. Comme disait l'autre, "celui qui pense qu'une consommation exponentielle est compatible avec un monde fini est soit un illettré soit un économiste". N'ajoutons pas "ou un marxiste" à cet aphorisme !
Personnellement, comme je l'ai dit, je refuse qu'on touche à mon pouvoir d'achat. Pourquoi ? Parce que dans la société actuelle, si on y touche, c'est pour le filer aux bourgeois. Je refuse de ne pas prendre l'avion et de restreindre ma consommation (contrairement à Dolmancé et à un certain nombre d'autres) car je ne vois pas pourquoi moi je devrais être le seul à être responsable dans un monde où les gâchis et les pollutions de toutes sortes sont institutionnalisés. Je ne crois pas à l'exemplarité comme mode de résistance au capitalisme.
Donc quand le gouvernement augmente le prix du gazole je gueule et je dénonce son hypocrisie. Néanmoins dans une société autre, où tout le monde ferait des efforts, et particulièrement les plus favorisés, les bourgeois les cadres etc., j'en ferais aussi et avec plaisir. J'aurais alors le sentiment d'oeuvrer pour l'avenir, et pour que les générations futures aient une vie aussi riche que la mienne. Et je pense que l'avenir de l'humanité, c'est en partie ça: une façon collective et solidaire de gérer la planète, y compris en restreignant nos prélèvements quand techniquement il n'y a pas d'autre solution.
Même en consommant moins et parfois en bossant plus. Car si on supprime les carburants fossiles, il est peu probable que l'agriculture reste aussi productive et il faudra peut être mettre un peu plus de monde au boulot pour nourrir la planète. Et ça ne me choque pas, si c'est dans un tissu social riche, humain et harmonieux.