Sur l'exclusion d'Heloisa Helena du PT

Dans le monde...

Message par Mariategui » 22 Déc 2003, 18:41

Surtout, c'est un énorme recul par rapport aux anciennes politiques de redistribution de la terre. Désormais, le nouveau modèle pour l'accession à la propriété rurale implique le passage par le crédit (et donc par l'endettement, même s'il y a des facilités) et donc par le marché. Magnifique opportunité pour redynamiser le marché du foncier au Brésil et pour permettre aux grands propriétaires d'engranger des sommes rondelettes. Car passer par le marché implique nécessairement accepter ces dissymétries, et un propriétaire de 10000 ha aura bien plus de chances d'imposer son prix que le petit paysan qui veut en acheter 20.
Mais la régression la plus importante réside dans la question de la redistribution et de la transfrmation de la structure agraire brésilienne. L'ancien système reposait sur l'expropriation des terres des grands propriétaires pour la transférer vers les petits paysans. Le nouveau système ne touche pas la grande propriété et elle endette le petit paysan. Du coup, elle n'affecte que très marginalement les inégalités au Brésil.

Je croyais au début que tu rigolais quand tu disais qu'il fesait son travail ... déjà, il pourrait protéger les paysans , selon Comisión Pastoral de la Tierra (CPT) il y a eu 77 assassinat de travailleurs ruraux cette année, +77,5% par rapport à l'année dernière et même chiffre qu'en 1991. Les occupations de terrain ont augmenté de 86,3% et les campements de 209% cette année, preuve que la victoire de Lula a été vu par les masses comme une conjoncture fvorable à une nouvelle offensive. Helas, ils se sont trompés parce que les expulsions de familles par ordre judiciaire ont augmenté de 227%!!!!!

Rossette doit être très satisfait de son travail comme ministre en effet ... bon, j'arrête, sinon on va me taxer à nouveau de sousmarin du PT.

Fraternellement, Mariategui
Mariategui
 
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Message par Screw » 22 Déc 2003, 18:53

Euh... eh bien... euh! C'était (ou ça se voulait) de l'ironie. :emb:
Screw
 
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Message par pelon » 22 Déc 2003, 19:26

(Screw @ lundi 22 décembre 2003 à 18:53 a écrit : Euh... eh bien... euh! C'était (ou ça se voulait) de l'ironie. :emb:
Je n'ai aucun humour et d'ailleurs c'est à cela que l'on me reconnait.
Pelon, de la tendance social-triste.
pelon
 
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Message par Barnabé » 24 Déc 2003, 00:32

Dans le dernier numéro de débat militant:
a écrit :Brésil : tirer les leçons des quatre exclusions du Parti des Travailleurs et des douze mois de gouvernement Lula
Le 14 décembre 2003, la Direction nationale du Parti des Travailleurs a approuvé les mesures disciplinaires visant les quatre élus qui avaient publiquement dénoncé le projet de contre-réforme libérale défendue par le gouvernement Lula sur les retraites. Trois jours seulement après l’adoption définitive de cette loi anti-ouvrière par le sénat, les député(e)s João Batista Araujo dit « Babá », João Fontes et Luciana Genro ainsi que la sénatrice Heloísa Helena ont été exclus du PT par 55 voix contre 27.
Le 15 décembre, au lendemain de cette purge des « radicaux » du parti, la direction du Fonds monétaire international ratifiait le prolongement de quinze mois de l’emprunt de 30,4 milliards de dollars négocié avec le Brésil en septembre 2002, et que Lula s’était, par écrit, engagé à honorer, avant même sa victoire à l’élection présidentielle. Pure coïncidence ? Sûrement. Le geste du FMI n’en fait pas moins sens. Il témoigne des relations de confiance nouées par le PT avec les institutions financières internationales sur le dos du prolétariat des villes et des campagnes.
Les représentants du FMI et de la Banque mondiale ne peuvent, en effet, que saluer le remplacement de Fernando Henrique Cardoso par Luiz Inacio « Lula » da Silva à la tête du Brésil le 1er janvier 2003 : l’ancien métallo et son équipe ont réussi à imposer, en douze mois, trois réformes auxquelles le Fonds tenait particulièrement : celle des retraites, de la sécurité sociale et de la fiscalité. De surcroît, la direction « pétiste » a imposé l’austérité. Le gouvernement Lula devait dégager un excédent budgétaire permettant de régler les intérêts de la dette publique s’il voulait toucher les 80 % restant du prêt accordé par le FMI. Il fallait que le Brésil comptabilise un solde primaire de 3,75 % du PIB en 2003. Au cours des neuf premiers mois de l’année, son excédent budgétaire dépasse les 5 %… Inversement, la réforme agraire et l’opération « Faim zéro » qui figuraient parmi les priorités « sociales » du nouveau pouvoir accouchent d’une souris faute de crédit.
Les quatre exclusions sont en cohérence avec le ralliement du gouvernement Lula et de la direction du PT aux diktats du FMI et de la Banque mondiale. Nul ne peut s’en étonner. Et aucun courant révolutionnaire ne peut s’affranchir d’un débat public sur la situation au Brésil un an après la victoire « pétiste ».
Le président du PT, José Genoino, a invoqué le 14 décembre « Un intolérable manque de respect à la discipline du parti » pour justifier les sanctions. Se soumettre ou se démettre : le message est explicite. D’autres exclusions pourraient donc suivre… Les quatre pourraient ne pas être les derniers. Ce faisant, José Genoino révèle implicitement l’élément principal que l’on oublie trop facilement : sur les quatre-vingt-dix parlementaires « radicaux » que compte le PT, seuls quatre sont inquiétés. Et pour cause : l’écrasante majorité d’entre eux, à la différence de Babá, João, Luciana et Heloísa, ont justement respecté « la discipline du parti » et se sont résolus à voter, dans les deux chambres, avec les partis de droite, les projets gouvernementaux. C’est notamment le cas de parlementaires de la tendance Démocratie socialiste, courant lié à la Quatrième internationale et à la LCR, dont un des dirigeants, Miguel Rosseto, participe au gouvernement.
La position de DS était déjà intenable il y a un an, alors que le candidat du PT à la Présidentielle misait sur un compromis avec les représentants des couches les plus réactionnaires de la bourgeoisie brésilienne plutôt que de s’en remettre à la mobilisation des masses. Aujourd’hui, les camarades doivent se rendre à l’évidence : on ne peut être solidaire du gouvernement Lula et lutter aux côtés de ceux qui en combattent la politique. Le débat sur « les deux âmes du gouvernement Lula » est tranché, et ce, plutôt deux fois qu’une. Si une contradiction existe bel et bien au Brésil, elle ne traverse pas un gouvernement dont les intentions ne faisaient aucun doute avant même sa constitution. La contradiction se situe entre les aspirations de ceux qui ont porté Lula au pouvoir et la politique anti-sociale d’ajustement structurel commandée par le FMI et la Banque mondiale que le PT et de ses alliés défendent. C’est aux côtés des masses qu’il faut se ranger, sans redouter que la nécessaire rupture politique avec Lula s’accompagne d’une rupture organisationnelle avec le PT.
Déjà, des militants du Parti des Travailleurs, pour une part issue de Démocratie socialiste, ont annoncé qu’ils « n’acceptent pas de rester une minute de plus dans le parti ». Des dirigeants historiques appellent également à la création d’un nouveau parti. Il faut se tourner vers eux, miser sur l’effet d’entraînement que cela pourrait avoir, sans craindre les risques de la marginalisation qui pourrait en découler dans un premier temps. Il n’y a pas d’alternative. S’engager à la manière de la direction de DS dans une bataille démocratique pour obtenir la réintégration de Heloísa Helena est vain. C’est de plus faire peu de cas des député(e)s João Batista Araujo, João Fontes et Luciana Genro également exclus. « L’expulsion de la camarade Heloísa Helena, membre de la Direction nationale du PT et de sa Commission exécutive, est la plus absurde », estime DS dans une déclaration le 15 décembre. À nos yeux, les quatre exclusions sont condamnables, sans distinction ni hiérarchie. Ce qui est absurde, c’est d’instiller l’idée que certaines seraient plus légitimes que d’autres, c’est de laisser croire que la décision de la Direction nationale du PT n’est pas cohérente avec la politique conduite ces douze derniers mois par le gouvernement Lula.
« L’expulsion de parlementaires qui défendent les positions historiques du Parti des Travailleurs, y compris les positions adoptées lors de la dernière Rencontre nationale (congrès) réalisée en décembre 2001, qui refusent les changements d’orientation politique qui n’ont jamais été amplement débattues au sein du parti, n’a pas de légitimité démocratique », surenchérit DS. Le temps n’est plus à faire la démonstration des renoncements de la direction du PT, moins encore après un vote « légitime » au Parlement engageant les élus de DS comme les autres. Chercher à convaincre Lula et le PT de changer leur politique revient à nier ce qui l’a motivée, à s’illusionner sur la possibilité d’une autre voie que celle de la rupture avec la bourgeoisie. L’évolution du Parti des Travailleurs s’assimile à la trajectoire de toutes les organisations réformistes ; le PT a connu une transformation accélérée faute de marges de manœuvres économiques suffisantes pour entretenir l’illusion sur laquelle ont longtemps prospéré les sociaux-démocrates et leurs alliés staliniens un peu partout sur la planète au XXe siècle.
L’heure est à la création d’un cadre militant pouvant armer la classe ouvrière face à la politique de Lula, un outil qui assure l’indépendance de classe du mouvement ouvrier brésilien. Unifier l’action des masses autour d’un plan d’urgence : c’est l’unique perspective pour toutes celles et ceux qui n’entendent pas que Lula finisse le travail de Cardoso. La leçon vaut pour ici aussi. Et plus encore au moment où l’extrême gauche rencontre un écho grandissant.
Les militants du mouvement ouvrier doivent veiller à préserver leur indépendance de classe, leur liberté d’action. L’intégration progressive du PT à l’appareil d’État brésilien nous le rappelle, comme sa volonté de soumettre les consciences des militants ouvriers qui, au péril de leur vie, avaient participé avec Lula sous la dictature militaire à la construction d’un parti indépendant qui l’a accompagné.
Serge Godard
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 24 Déc 2003, 00:54

Encore trouvé sur le site "à l'encontre":
a écrit :Expulsion du Parti des travailleurs
Un coup porté à l'unité de la gauche et aux luttes sociales

Nous publions ci-dessous la résolution du Courant de gauche du Front ample d'Uruguay. Le Front ample réunit l'ensemble des forces de la gauche uruguayenne et a traduit, à sa façon, la rupture du système bipartidaire bourgeois (blancos et colorados). Le Front ample est né dans le cadre de la lutte contre la dictature (installée en 1976) et a pris son essor dès  1984. Le candidat à la présidence du Frente Amplio, le médecin Tabare Vazques, a toutes les chances de s'imposer, en 2004, à la présidence de la république.

Le Courant de gauche représente une force qui met en question l'orientation de la diretion du Frente Amplio vers une option d'unité nationale et de projet «de développement dans le cadre d'une alliance productive». La crise économique qui frappe l'Uruguay est des plus brutales. Cette crise est utilisée pour jouer la carte d'une unité nationale et d'une alliance avec des secteurs du capital uruguayen. Or, une perspective sociale et politique pour les masses paupérisées d'Uruguay repose non seulement sur leur propre mobilisation, mais sur une jonction organique avec les forces et mouvements qui remettent en question aussi bine la domination impérialiste que les structures de pouvoir de bourgeoisies nationales qui sont, au mieux, des partenaires juniors du capital international.

Le vote contre le projet de privatisation de l'entreprise publique d'énergie (ANCAP) a manifesté l'ampleur de la résistance populaire. 62,15% des votants se sont prononcés contre la privatisation; le taux de participation, le dimanche 7 décembre, a été de 80%.  Cette victoire dessine la défaite politique des deux partis bourgeois (Partido colorado et Partido nacional) et de leur représentant à la présicence, Jorge Batlle.

Etant donné la structure pluraliste du Frente Amplio et les perspectives d'une victoire du FA à l'élection présidentielle, les débats stratégiques au Brésil, les décisions du PT et la politique du gouvernement Lula ont un impact immédiat dans ce pays. CAU
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1.Le dimanche 14 décembre 2003, le Conseil national du PT (Parti des travailleurs) s'est érigé en tribunal suprême de l'Inquisition. Par 55 voix pour et 27 contre, le Conseil (directoire) national a décidé d'expulser les camarades Heloisa Helena et Luciana Genro [qui sont respectivement sénatrice de l'Etat d'Alagoas et membre du courant Démocratie socialiste; députée fédérale, Rio Grande do Sul, membre du mouvement La gauche socialiste], ainsi que les camarades Joao Batista Araujo «Baba» et Joao Fontes. Ils ont été sanctionnés pour s'être montrés fidèles à l'histoire de lutte du parti [PT] né dans le sein de la classe ouvrière [référence aux luttes ouvrières du Grand Sao Paulo qui ont formé l'humus sur lequel le PT s'est développé]; pour ne pas avoir capitulé devant les ordres du FMI et devant les diktats des «marchés financiers»; et pour avoir refusé de voter contre les droits légitimes des masses laborieuses brésiliennes.

2. Cet acte bureaucratique d'intransigeance mesquine adresse, à la fois, un message à tous les non-conformistes et les rebelles à l'intérieur et à l'extérieur du Brésil. Pour cette raison, la presse de droite, y compris en Uruguay, a salué la mesure «responsable» prise par la direction du PT. Une mesure qui ne fait pas autre chose que de confirmer l'abandon de tout principe démocratique et de toute conception pluraliste de la part du PT. La purge politique qui vient d'être appliquée constitue un coup sournois à la gauche.  Ses conséquences vont bien au-delà des frontières dans la mesure où le PT a été, au cours de plus de vingt ans, une référence politique incontournable pour les militant.e.s classistes, révolutionnaires et socialistes d'Amérique latine et du monde.

3.C'est aussi une décision qui affecte la lutte des mouvements sociaux et politiques au Brésil même ainsi qu'en Amérique latine et dans la Caraïbe. Et cela au moment même où se renforcent les résistances sociales anti-néolibérales, comme le démontrent l'insurrection bolivienne [voir sur ce site les articles ayant trait à la Bolivie], la mobilisation démocratique et bolivarienne au Venezuela, la victoire du référendum en Uruguay [en décembre 2003, contre la privatisation de la société de raffinage et distribution du pétrole et du gaz - ANCAP], les grèves à Panama et en République dominicaine, la marche de centaines de milliers de manifestants au Mexique, les campagnes et les plébiscites populaires [un référendum populaire parallèle a un réel impact actuel en Argentine] contre le projet recolonisateur de l''ALCA placé sous la direction de l'impérialisme nord-américain.

4.La conversion social-libérale du PT et son alliance avec la bourgeoisie industrielle, financière et propriétaire terrienne représente la victoire idéologique principale de la droite et des réactionnaires de tout poil. Pour cette raison, ces derniers saluent le comportement «exemplaire» du gouvernement Lula et l'application des «réformes» qu'imposent le FMI, la Banque mondiale et les entreprises transnationales. Cette soumission a été confirmée par le paiement ponctuel des intérêts d'une dette extérieure scandaleuse et par les «réformes» de la prévoyance sociale ainsi que du régime fiscal; et enfin, par le décret qui donné la voie libre à la production de soja transgénique.

5.Le Courant de gauche [du Front ample d'Uruguay, front qui obtiendra sans doute la présidence de l'Uruguay] manifeste son rejet catégorique des expulsions du PT. Il continuera à s'exprimer pour le principe de l'unité sans exclusion dans la gauche. Il appelle toutes les organisations du camp populaire, la gauche démocratique, radicale, révolutionnaire et socialiste à exprimer de manière inconditionnelle leur solidarité avec les camarades Heloisa Helena, Luciana Genro, Joao Batista Araujo «Baba» et Joao Fontes; ainsi qu'avec les forces politiques et sociales comme avec les intellectuels et militants qui, au Brésil, se sont engagés en faveur de la construction d'une alternative anticapitaliste et anti-impérialiste.

Commission politique du Courant de gauche

Montevideo, 15 décembre 2003
Barnabé
 
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Message par tk2003 » 27 Déc 2003, 12:26

dans LO du 26 décembre :


a écrit :Brésil : un an de gouvernement Lula

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Le PT exclut des parlementaires de gauche

Le 14 décembre, la direction du Parti des Travailleurs (PT) du Brésil a exclu les quatre parlementaires qui avaient voté contre la «réforme» des retraites proposée par le gouvernement Lula.

Les députés fédéraux Baba Araujo, Luciana Genro, Joao Fontes et la sénatrice Heloisa Helena se retrouvent donc en dehors du parti qu’ils ont contribué à amener au pouvoir.

Trois de ces quatre députés, qui dans la gauche du PT appartenaient à deux courants proches, s’orienteraient vers la proclamation d’un nouveau parti. Heloisa Helena, elle, fait partie de Démocratie Socialiste, tendance liée au Secrétariat Unifié de la IVe Internationale, qui fait appel de cette expulsion et déclare: «Heloisa Helena continuera à militer au sein de DS. Sa présence dans le PT et dans DS est une raison de fierté pour nous tous et nous ne nous séparerons pas d’elle.» Sont-ils aussi fiers du ministre de la Réforme agraire Miguel Rossetto, qui appartient lui aussi à Démocratie Socialiste?

Le Parti Socialiste des Travailleurs Unifié (PSTU), formation trotskyste qui est sortie du PT en 1992, propose de discuter de la formation d’un nouveau parti, un parti de transformation sociale, qui serait une alternative au PT, en formant un Mouvement pour un Nouveau Parti largement ouvert à tous les travailleurs et les militants qui rompent ou ont rompu avec le PT. Pour le moment, les exclus ne semblent pas disposés à reprendre cette proposition.

En tout cas, quels que soient les choix faits par les quatre parlementaires et par les militants qui, comme eux, prendraient leurs distances d’avec le PT, la politique menée par Lula ne peut qu’éloigner de lui les travailleurs les plus conscients. En un an, les «réformes» ont mis à mal les retraites et la Sécurité sociale, le pouvoir d’achat de la classe ouvrière a chuté de 16%, il y a un demi-million de chômeurs en plus. On dit de plus en plus au Brésil que le gouvernement Lula est le plus à droite que le pays ait connu depuis la dictature militaire. En contrepartie, des sommes croissantes ont été consacrées au remboursement de la dette et la Bourse de Sao Paulo bat des records.

Lula et le PT se sont débarrassés de quatre élus gênants. Ils ont agi en «hommes d’État». Espérons que le refus des quatre de cautionner la politique antipopulaire du gouvernement trouve un large écho dans la classe ouvrière et dans les couches populaires.

Vincent GELAS


tk2003
 
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Message par Barnabé » 02 Jan 2004, 17:00

Et dans Rouge:
a écrit : Heloísa Helena vient d'être exclue du Parti des travailleurs du Brésil, pour avoir critiqué la politique sociale du gouvernement Lula.

Le 15 décembre, notre camarade sénatrice, Heloísa Helena, a été exclue du Parti des travailleurs (PT) du Brésil par la direction nationale (55 voix pour, 2 contre) en même temps que trois autres députés - Luciana Genro, Baba et Joao Fontes - accusés d'avoir rompu la discipline du parti lors des débats parlementaires sur la réforme des retraites. Ce verdict est le dénouement d'un interminable procès, commencé il y a plus de huit mois. Du point de vue formel, la procédure est illégitime.
Substantiellement, l'affaire va bien au-delà d'une question disciplinaire. Heloísa fut, sous les gouvernements précédents, la porte-parole du groupe pétiste au Sénat, chargée de combattre les réformes de la protection sociale du président Fernando Henrique Cardoso. Elle pouvait difficilement, sans se renier, approuver une réforme pire encore (c'est aussi le cas de notre camarade député de Bahia, Walter Pinheiros, ancien porte-parole du groupe parlementaire, qui a également voté contre la loi, lors du vote définitif). C'est le gouvernement qui est, sur ce point, comme sur bien d'autres, en rupture "radicale" avec les résolutions et les orientations adoptées en 2001 par le dernier congrès du PT.
Il s'agit donc bien d'un test et d'un avertissement. Au lieu de représenter les aspirations des mouvements sociaux en direction du gouvernement, le parti doit devenir la courroie de transmission du gouvernement dans la société, à tel point que des intellectuels critiques qualifient aujourd'hui son président, José Genoino, d'"interventor" (1) du gouvernement dans les instances du parti. Cette exigence sera de plus en plus incompatible avec les traditions démocratiques et pluralistes de ce parti. D'autant que la composition du parti connaît une mutation sensible : des militants de la première heure en sont exclus ou le quittent, alors qu'arrive une promotion de carriéristes attirés par l'odeur des postes.
Les conditions de l'exclusion illustrent la détermination bureaucratique de la direction et sa faiblesse relative. Pour la première fois en vingt ans, la réunion a été transférée à la dernière minute de São Paulo à Brasília, pour éviter le risque de manifestations de la base. Une association des amis d'Heloísa s'est créée, à l'initiative d'intellectuels. Une pétition internationale signée par quantité de députés européens et de personnalités, telles que Noam Chomsky ou Ken Loach, a été adressée à la direction du PT. Dès le lendemain de l'exclusion, des intellectuels prestigieux, fondateurs du PT, ont rendu publique leur démission. Le ministre de la Ville, Olivio Dutra, a manifesté publiquement son désaccord.
Nos camarades de la tendance Démocratie socialiste comptent faire appel devant le congrès du parti, convoqué pour 2005.

Daniel Bensaïd

1. Les interventors étaient nommés sous la dictature par le pouvoir politique pour "intervenir" dans les syndicats trop indépendants.

Barnabé
 
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Message par stef » 02 Jan 2004, 17:06

Evidemment s'ils "comptent faire appel devant le congrès du parti, convoqué pour 2005"... Lula doit trembler...
stef
 
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