Côte d'Ivoire

Dans le monde...

Message par Andreas » 25 Déc 2002, 01:03

Difficile de s'y retrouver dans l'imbroglio des intérêts impérialistes en Côte d'Ivoire et de savoir qui tire les ficelles dans la guerre actuelle.
Impossible de savoir exactement le rôle d’Anthony Ward dans tout ça par contre il observe assurément tout cela de très près car pour lui l’enjeu est immédiat et se chiffre en sommes gigantesques.

Tout commence par un petit entrefilet dans les journaux qui nous révèle qu’un mystérieux spéculateur s’est emparé en juillet 2002 de 7 % de la production mondiale de cacao. Le 2 septembre un article, publié dans Libération reprenant les informations parues le 6 août dans le Guardian et le 7 août dans le Financial Times révèle son identité : Anthony Ward.

Ward, dirigeant de la maison de courtage en matières premières Armajaro affirmait posséder plus de 148 000 tonnes de fèves, soit 9 250 sacs.
Suite aux achats massifs de Ward, le cacao devint artificiellement une denrée rare sur le marché et par le jeu de l’offre et la demande son prix grimpa en flèche. Grâce à son coup Ward peut donc revendre quand il le jugera bon en faisant une opération très juteuse.
Dans le cadre du système capitaliste ces formes de spéculations sont tout à fait normales. D’ailleurs l'Icco (International Cocoa Organization) n’y vit rien à redire au contraire, selon elle l’opération a le mérite de réguler le marché et correspond à un réajustement des prix du cacao qui étaient trop bas ces dernières années.
Jusque là donc rien que de très normal…
Mais évidemment la guerre en Côte d’Ivoire (le premier producteur de Cacao du monde) a des répercussions sur le cours du cacao et incontestablement profite à Ward…. de la à dire qu’il la voulu et y a contribué… en tout cas il aurait un mobile valable. On ne peut aussi que constater l’importance que revêt le contrôle de la route du cacao dans les combats qui se déroule actuellement.
Pour l’instant il est difficile de savoir ce qu’il en est véritablement. Je vous propose toutefois un article proche du pouvoir ivoirien qui accuse Ward et un second article qui commente le premier (il est certainement assez proche de ce que pourrait dire ATTAC)
et enfin un article payant sur le site Africa Intelligence

Quand la réalité dépasse la fiction ou seulement un bon scénario de polar, personnellement je me prononcerais pas et on ne le saura sans doute jamais…
Une chose, par contre est certaine le spéculateur assoiffé de profit M. Anthony Ward après avoir rempli ses coffres forts sur la faim (faute de cultures vivrières) et la sueur (des travailleurs des plantations et des docks), accroît à présent son capital avec le sang des travailleurs des villes et des campagnes de Côte d’Ivoire.

Pour finir un site avec des liens sur la Côte d'Ivoire mais qui ne remplacera pas la lecture de "Le pouvoir aux Travailleurs" : http://www.izf.net/izf/Guide/CoteIvoire/Default.htm
Andreas
 
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Message par pelon » 03 Jan 2003, 10:33

(discufred @ vendredi 3 janvier 2003 à 10:15 a écrit :A propos de la présence française en Afrique, Alpha Blondy, le pape du reggae ivoirien, a fait, il y a quelques années une chanson intitulée "armée française" dans laquelle il dit :

a écrit :Armée française allez-vous en
Allez-vous en de chez nous…

Nous ne voulons plus d’indépendance sous haute surveillance
(…)
Les enfants des tirailleurs vous disent d’aller voir ailleurs
Les enfants des immigrés vous disent d’aller voir ailleurs


Je n'ai malheureusement pas les paroles complètes. Il est sûr qu'il n'était pas le seul à penser ainsi. J'ignore s'il a changé d'opinion à ce sujet depuis quelques mois et j'ignore d'ailleurs ce qu'en pensent les Ivoiriens en général. Mais il est sûr que la France entend maintenir ses anciennes colonies "sous haute surveillance", avec ou sans prétexte humanitaire.

Dans les manifs de jeunes contre l'armée française, il n'y avait pas (ou alors je n'ai pas vu) de slogans ou d'attaques contre le gouvernement ivoirien. Il peut donc s'agir de manifestations contre les rebelles et pour l'ivoirité. Des jeunes qui reprochaient à l'armée française de protéger les rebelles. Pas tous, je ne sais pas.
En tout cas, on n'a pas vu de manifs contre les exactions sur les burkinabés par exemple.
Donc, nous sommes pour que l'armée française parte de la COI mais aussi d'Afrique mais attention de ne pas prendre des manifs de clans etniques pour des manifs anti-impérialistes.
La position actuelle de Blondy, je ne la connais pas.
pelon
 
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Message par Screw » 03 Jan 2003, 10:53

Alpha Blondy soutenait l'intervention française en Côte d'Ivoire. En décembre, dans une interview à France Inter diffusée dans pratiquement tous les flashs, il disait que la CdI était victime des machinations des états voisins et qu'il était normal et bienvenu que le "patron de la francophonie(sic)" intervienne.
Je crois avoir lu la même chose dans Libération.
Screw
 
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Message par Louis » 03 Jan 2003, 12:50

bof, ça fait penser a tous ces gugusses qui sont allé chanter sur notre glorieux porte avion

N'empèche qu'il y a urgence a contrer notre impérialisme bien a nous sur ce terrain Pas vu beaucoup de manif contre l'intervention coloniale en cote d'ivoire ces derniers temps, moi...
Louis
 
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Message par pelon » 03 Jan 2003, 19:17

Dans l'éditorial suivant, Le Monde n'a pas encore décidé d'appuyer une intervention en faveur du "gouvernement légal". A votre avis, pendant combien de temps ? Réponse après la citation :
a écrit :
Le chantage Gbagbo

L'engagement de la France en Côte d'Ivoire cumule les paradoxes : voici une intervention militaire entreprise pour faire règner la paix dans le pays, selon les responsables français ; voici les soldats de la Légion - naguère symbole repoussoir d'une politique néo-coloniale qui les vit faire et défaire des régimes en Afrique - promus gardiens d'une trêve entre l'armée gouvernementale et des forces rebelles dans un pays où ils tentent de bannir le spectre d'un suicide national ; bref, voilà l'armée française en train de faire le travail de pacification et de prévention de massacres à grande échelle que la communauté internationale s'avère incapable d'accomplir collectivement - le Conseil de sécurité de l'ONU ayant simplement appuyé la démarche française d'une résolution qui vaut mandat par prétérition.

Que l'ex-métropole intervienne dans un pays phare de son ancien empire colonial, cette Côte d'Ivoire qui fut l'un des piliers - avec le Maroc et le Gabon - de la "Françafrique", le continent fusionnel de toutes les connivences, et que cette intervention soit applaudie par le Parti socialiste, voire la gauche de la gauche en France, n'est pas le moindre paradoxe ! D'anciens pourfendeurs de la politique africaine de Paris - parmi lesquels le sociologue suisse et défenseur du tiers-monde Jean Ziegler, dans nos colonnes - sanctifient une ingérence jugée bienfaisante, voire salvatrice pour la démocratie. Opposant socialiste après trente ans de combats, le président ivoirien Laurent Gbagbo mérite, à leurs yeux, d'être sauvé d'un marigot de satrapes et de dictateurs.

La réalité est plus complexe. Certes, le pouvoir à Abidjan a été agressé, sans doute avec l'aide de pays voisins, mais qui ne peuvent se désintéresser du sort de leurs fortes communautés de ressortissants qui vivent en Côte d'Ivoire. Et Laurent Gbagbo avait-il tout fait pour endiguer les ravages xénophobes de l'"ivoirité", même s'il n'a jamais repris ce concept à son compte ? Porté au pouvoir par un soulèvement populaire contre une junte militaire, vainqueur d'une élection dont les principaux candidats - sauf lui-même et le général Gueï, à qui il devait servir de caution - avaient été écartés, M. Gbagbo n'est pas un président d'une incontestable légitimité.

Il l'est d'autant moins que son exercice du pouvoir, depuis le début de la crise, est sujet à caution : le recours aux mercenaires est proscrit par la loi internationale, et leurs crimes de guerre relèvent de la responsabilité de l'employeur ; l'impunité des escadrons de la mort, qui s'attaquent aux opposants du régime, est troublante, tout comme les agissements criminels de certains proches de la présidence. Dans ce contexte, espérer, par des provocations délibérées, entraîner la France dans un soutien à une guerre de reconquête du Nord ivoirien, passé sous contrôle rebelle, en misant sur la conviction que Paris ne saurait le "lâcher" s'apparente à un chantage. C'est aussi un mauvais calcul. Il faut espérer que Dominique de Villepin fait le voyage d'Abidjan pour le dire à Laurent Gbagbo. L'intervention française doit viser à sauver la Côte d'Ivoire du pire, pas un régime ou son président.

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 04.01.03


Réponse : quand le gouvernement français décidera de s'attaquer aux rebelles, Le Monde rempliera son rôle. Il le justifiera. Sauf évidemment si les choses tournent autrement sur le terrain et que l'impérialisme français change de cheval.
pelon
 
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Message par Louis » 03 Jan 2003, 19:22

Ah ! camarade pelon ! Tu trouve que notre 'quotidien du soir de référence' cire les bottes des colonialistes ? on est d'accord ! La seule pitié de cet article c'est Jean ziegler : il trouve pas qu'il se plante un peu, là ?
Louis
 
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Message par Screw » 03 Jan 2003, 19:33

Ziegler: "mon ami Jimmy Carter", "mon ami Gbagbo"...qui est le prochain?
Screw
 
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Message par Louis » 04 Jan 2003, 19:22

mon ami jacquot ? :cry: :headonwall:


:ZOOR: :hot: :rocketwhore:
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