Difficile de s'y retrouver dans l'imbroglio des intérêts impérialistes en Côte d'Ivoire et de savoir qui tire les ficelles dans la guerre actuelle.
Impossible de savoir exactement le rôle d’Anthony Ward dans tout ça par contre il observe assurément tout cela de très près car pour lui l’enjeu est immédiat et se chiffre en sommes gigantesques.
Tout commence par un petit entrefilet dans les journaux qui nous révèle qu’un mystérieux spéculateur s’est emparé en juillet 2002 de 7 % de la production mondiale de cacao. Le 2 septembre un article, publié dans Libération reprenant les informations parues le 6 août dans le Guardian et le 7 août dans le Financial Times révèle son identité : Anthony Ward.
Ward, dirigeant de la maison de courtage en matières premières Armajaro affirmait posséder plus de 148 000 tonnes de fèves, soit 9 250 sacs.
Suite aux achats massifs de Ward, le cacao devint artificiellement une denrée rare sur le marché et par le jeu de l’offre et la demande son prix grimpa en flèche. Grâce à son coup Ward peut donc revendre quand il le jugera bon en faisant une opération très juteuse.
Dans le cadre du système capitaliste ces formes de spéculations sont tout à fait normales. D’ailleurs l'Icco (International Cocoa Organization) n’y vit rien à redire au contraire, selon elle l’opération a le mérite de réguler le marché et correspond à un réajustement des prix du cacao qui étaient trop bas ces dernières années.
Jusque là donc rien que de très normal…
Mais évidemment la guerre en Côte d’Ivoire (le premier producteur de Cacao du monde) a des répercussions sur le cours du cacao et incontestablement profite à Ward…. de la à dire qu’il la voulu et y a contribué… en tout cas il aurait un mobile valable. On ne peut aussi que constater l’importance que revêt le contrôle de la route du cacao dans les combats qui se déroule actuellement.
Pour l’instant il est difficile de savoir ce qu’il en est véritablement. Je vous propose toutefois un article proche du pouvoir ivoirien qui accuse Ward et un second article qui commente le premier (il est certainement assez proche de ce que pourrait dire ATTAC)
et enfin un article payant sur le site Africa Intelligence
Quand la réalité dépasse la fiction ou seulement un bon scénario de polar, personnellement je me prononcerais pas et on ne le saura sans doute jamais…
Une chose, par contre est certaine le spéculateur assoiffé de profit M. Anthony Ward après avoir rempli ses coffres forts sur la faim (faute de cultures vivrières) et la sueur (des travailleurs des plantations et des docks), accroît à présent son capital avec le sang des travailleurs des villes et des campagnes de Côte d’Ivoire.
Pour finir un site avec des liens sur la Côte d'Ivoire mais qui ne remplacera pas la lecture de "Le pouvoir aux Travailleurs" : http://www.izf.net/izf/Guide/CoteIvoire/Default.htm