Je ne suis pas vulgaire, j'aime juste être provocateur. Je ne viens pas de "liberté j'écris ton nom".
Bien sûr que le capitalisme est galopant sur toute la surface du globe, ce qui me réjouit. Mais ne t'inquiètes pas, peu de gens s'en réjouissent en France (seulement 3% selon un sondage, la pensée unique serait-elle libérale?)
Puisqu'on est sur le forum "Histoire et théorie", je tiens à réfuter la théorie bovéo-marxiste des inégalités entre les nations, qui repose sur un seul postulat: Le développement économique des pays du Tiers-Monde étant inférieur à celui des pays du Nord (pratique cette vision qui fait appel au subconscient: ce qui est en haut exploite ce qui est en bas...), les entreprises occidentales partent à la conquête des marchés du sud qui ne peuvent résister un seul instant à un tel avantage technique, d'où une dépendance perpétuelle des pays sous-développés face à l'exploitation capitaliste, dont l'impérialisme est le stade suprême. La globalisation a créé le sous-développement.
Mais je me suis laissé dire que cette théorie posait ne serait-ce qu'un léger problème à tout historien marxiste digne de ce nom étant donné que Hong-Kong, classé premier du monde en liberté économique, était un pays du Tiers-Monde misérable il y a seulement 60 ans, et que son produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat a été multiplié par 15 dans le laps de temps qui sépare la fin de la seconde guerre mondiale et aujourd'hui. :staline:
Alors je me suis dit qu'il fallait peut-être regarder de plus près du côté des prix, et j'ai trouvé que dans une économie pourrie, si le consommateur a accès aux produits occidentaux, il aura à payer lesdits produits moins chers. Elémentaire, mon cher.
Donc, d'un côté, des producteurs qui sont obligés de baisser leurs prix à un niveau infernal pour faire concurrence au monde occidental, et qui ne peuvent y arriver, donc un chômage complet pour peu qu'aucune entreprise occidentale ne vienne embeaucher ces chômeurs, mais de l'autre côté, par cette
même concurrence, des produits occidentaux qui coûtent moins cher et qui accroissent d'autant le pouvoir d'achat du producteur-consommateur, le consommateur et le producteur formant, on est bien d'accord, une seule entité. :headonwall:
Nous sommes dans un monde de tomates et de citrons. Un paysan produit des tomates, l'autre des poireaux, l'un a peu de technologie, l'autre en a beaucoup
X=un paysan
Y=un paysan
x=le prix d'une tomate produite par le paysan X
y=le prix d'un citron produit par le paysan Y
Y produit ses tomates 2 fois plus facilement que X.
Les deux paysans sont mis en confrontation: chacun veut vendre son produit à l'autre.
Supposons qu'une tomate a la même valeur qu'un citron sur le marché.
x=2
y=2
X vend une tomate à un prix deux fois moins élevé. Son pouvoir d'achat a donc été divisé par 2.
Il achète un citron à un prix deux fois moins élevé que la valeur ancienne d'une tomate. Son pouvoir d'achat est donc multiplié par 2.
Etant donné qu'il ne vend de tomates que pour acheter des citrons, on peut en déduire qu'il n'a pas été spolié. Il doit passer deux fois plus de temps que Y pour produire la même valeur à cause de son retard technologique, mais la situation était la même au départ. Il n'a ni perdu de pouvoir d'achat par la production, ni gagné du pouvoir d'achat par la consommation, puisque les deux se compensent. :headonwall:
Voilà comment Hong-Kong a pu s'industrialiser par l'entrée sur son marché de technologie occidentale, sans voir tout à coup son pouvoir d'achat par habitant s'effondrer par la pénétration des marchandises occidentales 15 fois moins chères.
Aujourd'hui, un Hong-Kongais est plus riche qu'un Français.