Seulement la CGT s'oppose encore aux projet de réforme de l'assurance maladie. Et pour faire mon Tk2003 que fait le PT à FO?
a écrit :La CGT se retrouve isolée dans son opposition à la réforme de l'assurance-maladie
LE MONDE | 09.06.04 | 14h53
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La centrale de Bernard Thibault a été le seul syndicat, mardi 8 juin, à voter contre le projet de loi présenté aux caisses de Sécurité sociale. Elle appelle à une nouvelle journée d'action, le 15 juin.
Le front syndical sur l'assurance-maladie, déjà vacillant lors des manifestations du 5 juin, a volé en éclats. Mardi 8 juin, la CGT a été la seule organisation à voter contre le projet de loi qui était soumis, pour avis, aux conseils d'administration des deux principales caisses de Sécurité sociale - avant son examen, le 16 juin, en conseil des ministres.
La Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) a émis un "avis motivé" favorable sur le projet du gouvernement, la CFDT, la FNMF (Mutualité française) et l'Union professionnelle artisanale (UPA) ayant voté pour (ainsi que trois personnes qualifiées), la CGT contre, FO et la CFE-CGC n'ayant pas pris part au vote et la CFTC s'étant abstenue. A la Caisse d'assurance-vieillesse (CNAV), la CGT a voté contre, la CFDT a choisi de s'abstenir avec la CFTC, FO et la CFE-CGC n'ont, elles, pas pris part au vote. Seule l'UPA a voté pour. Saisi pour donner son avis sur le texte, le conseil d'administration a ainsi "exprimé majoritairement une position d'abstention". Les administrateurs de la Caisse nationale d'allocations familiales devaient se prononcer mercredi 9 juin.
Le ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy, s'est "réjoui du vote constructif" à la CNAM. Il a indiqué que son texte pourrait "encore faire l'objet d'évolutions dans le cadre du débat parlementaire". Et Xavier Bertrand, secrétaire d'Etat à l'assurance-maladie, a estimé, mardi, qu'"un certain nombre de partenaires sociaux ont vu qu'il y avait des avancées dans le texte, même si certains attendent encore des améliorations". "Ces partenaires auront à cœur de prendre leur place dans la nouvelle gouvernance", a-t-il souligné.
La CGT ne s'émeut pas de se retrouver seule dans l'opposition. "Nous avons voté contre parce que nous pensons qu'il ne s'agit pas en l'état d'une bonne réforme", a indiqué au Monde son secrétaire général, Bernard Thibault. "Nous voyons ce que valaient certaines déclarations sur la suite du mouvement", a-t-il poursuivi, faisant allusion aux propos tenus par le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, sur le recours éventuel à la grève. La CGT propose, seule, une nouvelle journée de mobilisation, le 15 juin, à la veille de la présentation du texte au conseil des ministres. La confédération devrait être reçue, à cette date, par le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, auquel elle remettra les quelque 700 000 signatures recueillies pour sa pétition contre la réforme. Cette journée du 15, marquée par des manifestations et des arrêts de travail, sera aussi une journée d'action EDF-GDF, un mélange des genres qui agace certains syndicats, mais qui devrait assurer une relative affluence dans les défilés.
M. Mailly s'était prononcé contre le scénario de journées de mobilisation "sauts de puce". FO entend cependant "maintenir la pression" sur le gouvernement et a décidé d'"intervenir auprès des parlementaires". Un lobbying adopté par l'ensemble des syndicats, qui illustre les divergences sur les formes d'action.
La mobilisation limitée du 5 juin a pesé lourd dans la rupture syndicale. Celle-ci était, au demeurant, prévisible, en raison des divergences existantes. Elle place le gouvernement en position de force pour faire approuver sa réforme. Sans pouvoir se prévaloir d'un soutien généralisé, le ministère peut se féliciter de se retrouver face à une opposition désunie et d'avoir évité un vote négatif de FO. "Aucun cortège du 5 juin ne réclamait le retrait du projet de la réforme, contrairement à ce qui s'est passé sur les retraites", souligne-t-on au ministère.
La CFDT et la CFTC restent en désaccord avec la franchise d'un euro par acte médical, et avec l'ensemble des mesures de financement. Elles estiment que le projet mérite encore d'être amendé et précisé. Le président de la centrale chrétienne, Jacques Voisin, estime que l'aide à la complémentaire santé constitue néanmoins un "premier pas". Son homologue de la CFE-CGC, Jean-Luc Cazettes, juge le texte "nettement insuffisant ou trop flou". "Ni Jean-Claude Mailly (FO), ni François Chérèque (CFDT), ni Jacques Voisin (CFTC), ni moi-même n'envisageons la poursuite de l'action", a indiqué M. Cazettes, ajoutant que sa centrale se mobiliserait pour la bataille parlementaire. M. Voisin, lui, a souhaité que les syndicats œuvrent ensemble à la rédaction d'amendements.
Rémi Barroux et Claire Guélaud