la vraie nature du jacobinisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par hébert » 22 Mai 2004, 18:54

je pense que les jacobins furent simplement soucieux de défendre les interets bourgeois, et seul les "enragés" d'hébert, et les sans-culottes de marat (bien qu'il ne s'agisait que d'une milice populaire et non d'un mouvement politiques et manipulés par les "clubistes").Robespierre n'étaient qu'un social-démocrate-révolutionnaire. J'aimeais débattre avec quelqu'un a ce sujet, tt les opinions m'interessent ...
hébert
 
Message(s) : 0
Inscription : 22 Mai 2004, 18:05

Message par Péricles » 22 Mai 2004, 22:46

Salut Hébert.

En effet, le courant jacobin était un mouvement bourgeois. Ce n'est pas une grande découverte que de l'affirmer. La révolution française était bourgeoise, tout le monde est d'accord pour le reconnaître.

Mais, qui à l'époque était communiste? Personne. Hébert, pour qui j'ai quelques sympathies tout de même, n'était nullement communiste. Populiste (historiquement parlant) serait plus approprié. Il faudra attendre l'arrivée de Babeuf pour voir émerger les balbutiements d'un socialisme révolutionnaire.

Robespiere était ce que l'on voudra, mais le qualifier de "social-démocrate" n'est pas très pertinent. Tu fais là un anachronisme.

Néanmoins, à ce moment de l'histoire, la bourgeoisie représentait une avancée et était emprunte d'un certain progressisme. Personne ici ne reniera l'héritage des Lumières.

Le modèle jacobin, basé sur la conception d'une République une et indivisible, et opposé à celle d'une République girondine, atomisée et régionalisée, a toutefois favorisé le processus d'unification du prolétariat français. A l'heure ou ce modèle d'organisation, qui assure l'égalité des droits entre tous les français de par le territoire, est torpillé par la bourgeoisie, le rôle des organisations révolutionnaires et anticapitalistes est de s'y opposer: Non aux régions! Non à l'UE!

Alors, certes la Constitution de l'An I (1793) n'était pas parfaite ( notamment sur la propriété) mais elle représente quand même une avancée et un progrès. La République jacobine n'est pas une fin en soi. C'est une étape. Un pillier. Le marxisme constitue la finition. :-P

Cordialement.
Péricles
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Déc 2003, 00:14

Message par Valiere » 28 Mai 2004, 15:19

D'accord avec cette analyse petinente mais je vais plus loin, aujourd'hui la bourgeoisie veut briser la république et un certain nombre de principes comme la santé pour tous, le droit à l'instruction et la défense de la république participe du combat d'émancipation
Valiere
 
Message(s) : 0
Inscription : 07 Mars 2004, 22:35

Message par Péricles » 28 Mai 2004, 17:12

Oui en accord avec Valière.
Péricles
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Déc 2003, 00:14

Message par zarta » 28 Juin 2004, 20:34

pourtant la lcr et lo ne semblent pas tout à fait au courant... mais je ne voudrais pas parler pour eux... :roll:
zarta
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Fév 2004, 18:48

Message par artza » 29 Juin 2004, 07:56

a écrit :la République une et indivisible(...) a(...) favorisé le processus d'unification du prolétariat français

Là je ne vois pas bien concrétement de quoi tu parles, sinon qu'en juin 1848 la République a fort bien agi pour unifier les prolétaires ... dans les cimetières!

a écrit :le modèle d'organisation qui assure l'égalité des droits entre tous les français

Pour qui a connu l'Algérie "française" partie intégrale de la république avec ses trois départements ce passage est succulent et bien rajeunissant

a écrit :la république jacobine est une étape(...) le maxisme constitue la finition

Le marxisme: programme révolutionnaire émancipateur du prolétariat finition de la forme républicaine de la dictature du capital?! Pour mémoire même Mitterrand parlait de "rupture" avec le capitalisme et non de finition de sa république.
Pour revenir à l'égalité des droits va donc prêcher tout ce charabia de curé de gauche ou de conseiller municipal franc-maçon aux chômeurs en fin de droits, RMistes, travailleurs précaires, SMICcards, SDF, sans-papiers, "minimum viellesse", allocataires handicapés, gosses de la DASS, et petits "déliquants" violentés dans les prisons, prostitué(es) des "maréchaux" et tous les prolétaires enchainés à leur boulot qui laissent toute "citoyenneté" à la porte de l'usine.
artza
 
Message(s) : 2527
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Barnabas » 29 Juin 2004, 09:38

C'est vrai que cette question du jacobinisme, les militants de LO et la LCR sur ce forum, n'ont pas l'air d'être au point. Une citation qui me semble fondamentale dans la pensée marxiste (j'espère par là ne pas verser dans le citationnisme innutile) :

"La grande Révolution française fut vraiment une révolution nationale. Et, qui plus est, la lutte mondiale de la bourgeoisie pour la domination, pour le pouvoir, et pour une victoire totale trouvèrent dans ce cadre national leur expression classique.
Le terme de "jacobinisme" est actuellement une expression péjorative dans la bouche de tous les sages libéraux. La haine de la bourgeoisie contre la révolution, sa haine des masses, sa hainede la force et de la grandeur de l'histoire qui se fait dans la rue se concentre dans ce cri de peur et d'indignation : "C'est du jacobinisme!" Nous, l'armée mondiale du communisme, avons depuis longtemps réglé nos comptes historiques avec le jacobinisme. Tout le mouvement prolétarien international actuel a été formé et s'est renforcé dans la lutte contre les traditions du jacobinisme. Nous l'avons soumis à une critique théorique, nous avons dénoncé ses limites historiques, son caractère socialement contradictoire et utopique, sa phraséologie, nous avons rompu avec ses traditions, qui des décénies durant, ont été regardées comme l'héritage sacré de la Révolution.
Mais nous défendons le jacobinisme contre les attaques, les calomnies, les injures stupides du libéralisme anémique. La bourgeoisie a honteusement trahi toutes les traditions de sa jeunesse historique, et ses mercenaires actuels déshonorent les to[FONT=Geneva]mbeaux de ses ancêtres et narguent les cendres de leurs idéaux. Le prolétariat a pris sous sa protection l'honneur du passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Le prolétariat, si radicalement qu'il puisse avoir rompu dans sa pratique avec les traditions révolutionnaires de la bourgeoisie, les préserve néanmoins comme un héritage sacré de grandes passions, d'héroïsme et d'initiative, et son coeur bat à l'unisson des paroles et des actes de la Convention jacobine."
Léon Trotsky, Bilan et perspectives.

Voilà ce que dialectique veut dire!!
Barnabas
 
Message(s) : 0
Inscription : 16 Avr 2004, 09:35

Message par Nadia » 29 Juin 2004, 10:47

(Valiere @ vendredi 28 mai 2004 à 16:19 a écrit : D'accord avec cette analyse petinente mais je vais plus loin, aujourd'hui la bourgeoisie veut briser la république et un certain nombre de principes comme la santé pour tous, le droit à l'instruction et la défense de la république participe du combat d'émancipation
Je ne vois pas en quoi "la bourgeoisie veut briser la république".

"La santé pour tous" : depuis 1945 seulement, et encore les salariés sont obligés de cotiser, chèrement, puisque la Sécu finance non seulement les soins, mais les hôpitaux et la formation des médecin. Et aussi, la Sécu ne rembourse pas les soins intégralement, seulement 70% environ, quasiment rien sur les lunettes ou sur les prothèses. Et les pauvres, ils n'ont droit qu'à la charité, s'il ne peuvent payer le tiquet modérateur.

"Le droit à l'instruction" : certes. Pourtant la république n'a jamais eu honte qu'il n'y ait que peu d'enfants de prolétaires dans les universités et grandes écoles. En 1968, seulement 3% d'enfants d'ouvriers dans les universités.


La république n'est nullement un instrument au service de toute la population dans des véléités d'égalisme, mais un instrument de la bourgeoisie qui en fait de dont elle a besoin. Si elle veut un prolétariat instruit, elle favorise l'accès au bac et aux universités, distribue des bourses et interdit le travail des enfants, si elle préfère un prolétariat ignare et docile, elle ouvre les portes de l'apprentissage et autres stages non rénumérés, laisse se dégrader les universités...

Il y a eu uniformisation des systèmes métriques, des programmes scolaires etc, non pas pour satisfaire les Bretons ou les Occitans, mais pour faciliter les échanges de marchandises et la mobilité de la main d'oeuvre. Mais le niveau de vie n'a en rien été uniformisé, ni régionalement, ni entre familles (héritage, sacrosainte propriété).

L'élan d'enthousiasme de la Révolution s'est bel et bien éteint dans la république bourgeoise.


(Sinon, le jacobinisme, je n'y connais pas grand chose.)
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par Barnabas » 29 Juin 2004, 11:24

C'est vrai, nadia, que la bourgeoisie est aux commandes de l'Etat, et cela quelque soit sa forme (république, monarchie...). Mais la république est la forme de l'Etat bourgeois qui a permis les plus grandes conquètes du prolétariat.
L'instruction publique, gratuite et obligatoire, ce n'est pas une volonté de la bourgeoisie. Car si elle a eu effectivement besoin de travailleur instruits, nul besoin pour cela que tous les pauvres aient accès au minimum d'éducation.
C'est là un exemple de conquète du prolétariat. La forme république n'est pas étrangère à cela. C'est dans ce cadre que la lutte des classes prend sa forme la plus achevée. La bourgeoisie est forcée de reconnaître les organisations de classes (syndicats, partis).
Aujourd'hui, il y a une attaque contre cette forme. Mais cette attaque, il ne faut pas s'y tromper, elle s'exprime par des contre-réforme : comme le retour du travail des enfants à partir de 13 ans (directive de l'union europpéenne qui a causé la mort, dernièrement d'un collégien de 15 ans sur un chantier), le retour du travail de nuit des femme dans l'industrie (encore une directive europpéenne), l'allongement de la durée de cotisation pour les retraites (encore une directive europpéenne signez, d'ailleurs, par jospin et chirac au sommet de barcelonne), la casse de la sécu (et allé, encore une directive europpéenne!!!).
Toutes ces directives, la bourgeoisie française les appliques à la règle. Tu pourra par contre remarquer que le besoin d'imposer la constitution europpéenne, elle vient de ce fait que les institutions républicaines sont devenus des contraintes pour la bourgeoisie.
La république, par son histoire, est bourgeoise. "Nous l'armée mondiale du communisme avons depuis longtemps réglés nos comptes" avec la république. Mais nous défendons la république contre les attaques de la bourgeoisie qui a honteusement trahi sa jeunesse historique, sa phase progressiste. Le prolétariat préservele passé révolutionnaire de la bourgeoisie. Il est la seule force capable de défendre tout ce qu'il y a de progressiste, mais qui pourtant, appartient historiquement à la bourgeoisie. Dans cette lutte il defend tous les acquis qu'il a arraché à la bourgeoisie, les services publics, la sécu, les retraites, l'école...
Barnabas
 
Message(s) : 0
Inscription : 16 Avr 2004, 09:35

Suivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité