:t3xla: Concernant le débarquement
Ce débat concernant la LCR et le débarquement est instructif et symptomatique.
Instructif car il permet de mieux cerner les erreurs et les limites de l’analyse trotskiste.
Symptomatique de l’impuissance des divers courants trotskistes, à analyser correctement d’un point de vue révolutionnaire de nombreux points liés au débarquement :
-la nature de la seconde guerre mondiale et de son double aspect
-l’attitude du PCF et la lutte de lignes en son sein
-le rôle de l’URSS dans la défaite du nazisme
Sur le Parti Communiste Français, ce débat n’éclaire en rien sur les luttes de lignes, sur les processus politiques internes, sur les enjeux réels des choix politiques faits par le PCF, ni sur son évolution. Il n’explique pas mieux, les racines politiques des tendances opportunistes qui ont fait dégénérer le PCF de Parti Communiste vers l’opportunisme, puis vers le révisionnisme et le réformisme social-démocrate.
La période de la seconde guerre mondiale, la résistance, la Libération –Le PCF, le pacte germano-soviétique…- sont autant de thèmes favoris permettant de développer au début une analyse singulière sur un point pour finalement par la suite devenir une analyse commune à de nombreux anticommunistes. Il est très difficile de comprendre les périodes historiques complexes –guerre-résistance-libération- si l’on a pas une analyse et une démarche matérialiste dialectique. La façon de traiter certains aspects historiques et les conclusions qui en sont tirées, sont le lot commun de l’évolution de certains militants vers des thèses ouvertement anticommunistes.
:t3xla: Au cours d’un débat au sujet d’un article du journal Rouge « Retour sur l'"Affiche rouge" » et publié sur le site des Editions Prolétariennes intitulé
Quand les trotskistes réécrivent l'histoire... un camarade disait :
« Les diverses analyses trotskistes s’appuient sur deux choses, l’une est le rôle de victimisation, l’autre l’anticommunisme et les erreurs du PCF.
--Le rôle de victimisation des trotskistes
Ils se présentent toujours comme « les pauvres victimes du stalinisme ». En omettant de dire et de préciser quelle ligne politique ils défendaient en URSS etc… ou quelle analyse ils faisaient de la seconde guerre mondiale. D’ailleurs l’article de « Rouge » ne dit-il pas au sujet des accords de Yalta qu’ils ont été « imposés par les impérialismes vainqueurs » -L’URSS est-elle considérée en 1945 comme impérialiste par les Trotskistes ?-.
L’analyse trotskiste classique, est que la seconde guerre mondiale est une guerre entre impérialismes du début jusqu'à la fin –donc que la question nationale ne se posait pas- . Cette analyse est fausse car les faits ont montré que la seconde guerre mondiale n’a pas toujours eu le même caractère politique. De guerre injuste (contraire aux intérêts des peuples en 1939, car alors guerre inter-impérialistes, en guerre mondiale anti-fasciste après l’invasion de l’URSS en passant par la période de la lutte nationale anti-fasciste entre l’armistice et juin 1941, autant de situations politiques différentes qui impliquent des tâches différentes.
--L’anticommunisme des trotskistes et les erreurs du PCF.
Les trotskistes développent l’anticommunisme grâce à deux choses, l’une étant l’antistalinisme, l’autre étant et les erreurs politiques du PCF de l’époque.
Le PCF a-t-il commis des erreurs ? A cette question il faut dire que oui. Néanmoins il faut préciser : quelles types d’erreurs, quelles conséquences ont-elles eu par la suite.
--De l’opportunisme au révisionnisme
Des erreurs de type opportunistes dont les racines remontent bien avant 1939 ont existés dans le PCF –l’opportunisme gangrènera par la suite tout le Parti et le révisionnisme le fera définitivement dégénéré-. Devenu parti de gouvernement, le P C F se livra, après la guerre à une série de révisions théoriques (passage pacifique, voie parlementaire du socialisme, rejet de la dictature du prolétariat, abandon des références au Léninisme....reniement de l'histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire au cours du XXème siècle et en particulier le reniement de l'URSS socialiste de Lénine et de Staline). » (…) « Il faut également dire que le PCF –dans les limites de la situation politique de la période de la résistance- a animé pour l’essentiel la résistance armée, mené une politique globalement conforme à l’analyse du Mouvement Communiste International. Pourtant dans le cours et à l'issue d'une conduite droitière dans la tactique d'alliance avec une fraction de la bourgeoisie impérialiste française dans la résistance à l'occupation fasciste hitlérienne le parti de la classe ouvrière, le P C F va se transformer au bout d’un processus de plusieurs années en Parti révisionniste.
Les erreurs opportunistes qu’il a pu commettre ont été par la suite : amplifiées, grossies, déformées, sorties de leur contexte historique pour devenir un axe d’attaque systématique de tous les anticommunistes, des fachos aux capitalistes en passant par les trotskistes. »