a écrit :QUOTE
Je pense précisément que le nazisme est quelque chose d'unique.
Dans ce cas là, à quoi bon se pencher sur un phénomène qui ne se reproduira pas?
Ce n'est pas que je crois que le nazisme soit "unique" mais simplement je mene jusqu'au but ta logique...
Tout phénomène politique d'importance d'ailleurs est unique et universel à la fois, il a des caractéristiques particulières propres à lui et à la fois représente une des classes sociales qui s'affrontent dans la lutte de classes général d'une société donnée. Et le nazisme n'echappe pas à cette règle.
Je croyais pourtant que c'était clair !
Le jour où une forte majorité des humains admet que le nazisme était un phénomène unique, promis, je passe à autre chose ! En attendant, il me paraît assez grave qu'on le mette à toutes les sauces pour justifier telle ou telle action politique ou militaire fort regrettable.
Il y a autre chose. Une intuition qui m'est venue il y quelques mois. Tout en étant unique et non reproductible, Hitler a donné à l'humanité une bien mauvaise habitude, dont notre époque montre le solide enracinement : la diabolisation de l'ennemi, sous la forme d'un comploteur mondial. Je sais, je sais, les religions monothéistes n'ont pas attendu le caporal bavarois pour inventer le diable et le baptiser "prince de ce monde"... mais il n'était pas vraiment mondial. Il le devient fin 1919 ou début 1920, avec la synthèse entre "le Juif responsable de la défaite" des premiers textes antisémites hitlériens de l'automne et les "protocoles des sages de Sion", traduits alors du russe en allemand et commençant leur carrière mondiale, avec le parti nazi comme porte-drapeau principal (il y a aussi, par exemple, le Times et Henry Ford, mais ils jettent l'éponge assez vite).
Cette diabolisation mondialisée va se retrouver dans la guerre froide, dans les deux camps (certes le communisme, dès 1917, est présenté comme une conspiration mondiale, mais de manière assez rhétorique, sans présupposer un esprit du mal à combattre par des légions d'archanges du bien; il faut attendre les années 47-48 pour en trouver une conception métaphysique, analogue à ce qu'était "le Juif" pour les nazis), et j'espère ne pas avoir besoin de vous faire un dessin pour montrer qu'elle prospère dans l'après-guerre froide.
Dévoiler la source est une condition certes insuffisante, mais sans doute nécessaire, pour lutter contre le phénomène.
Mais encore une fois le nazisme est unique, et la source caricaturée.