par artza » 27 Déc 2004, 08:26
"Au Nam bo, ils (les trotskystes) réclament et l'armement du peuple, ce qui épouvante la mission anglaise (sic),et l'accomplissement intégral des tâches de la révolution bourgeoise-démocratique (essentiellement la révolution agraire, partage des rizières et terres aux paysans dans le but de diviser le Front national (le Viet minh) et de provoquer l'opposition des propriétaires fonciers à la révolution".
Ainsi parlait le Co giai phong organe du comité central du PC indochinois le 23 octobre 1945. Cité par Ngo Van ancien militant trotskyste viet-namien dans "Viet-Nam 1920-1945" édité chez l'Isomniaque.
Après avoir tout fait pour ne pas effrayer les britanniques Hô Chi Minh signe en septembre 46 un modus vivendi avec Moutet le ministre français des colonies "pour contribuer à établir dans un proche avenir un climat de calme et de confiance (entre la France et le Viet Nam)".
Durant ce séjour en France Hô déclarait "Tous ceux qui ne suivront pas la ligne tracée par moi seront brisés", propos rapporté par Daniel Guérin.
Dans le même temps d'Argenlieu profite de cette parodie de négociation pour réoccuper militairement la Cochinchine.
C'est au nom de cette politique conciliatrice vis-àvis des impérialistes britanniques et français du respect des biens des propriétaires fonciers contre les intérêts et la volonté des paysans pauvres entre autre que furent pourchassés, et éxécutés les militants trotskystes d'Indochine.
Cette politique bien stalinienne de conciliation et de collaboration de classe ferma toutes perspectives de révolution sociale en Indochine et ne rapporta aux peuples de cette péninsule qu'un quart de siècle de guerre et des régimes de dictature au nord et au sud...