(faupatronim @ mercredi 19 février 2003 à 11:24 a écrit :Je suis d'accord (pas de surprise !) avec ce que disent Caupo, Pelon et Discufred.
Je trouve que le raisonnement des camarades de CPS omet beaucoup de paramètres. Les raisonnements peuvent être justes théoriquement, on peut faire des analogies avec la politique de la III inter mais nous sommes loin de la situation des années 20 et 30.
1. D'une part le mouvement révolutionnaire est marginal, coupé des masses et sans réelle influence. Les périodes électorales permettent d'avoir la sympathie de nombre de travailleurs, mais plus par dégoût des réformistes que par adhésion au programme communiste. Donc je suis d'accord avec Caupo : proposer un FU aux organisations réformistes, vu nos forces, c'est le moustique qui propose à l'éléphant de cueillir ensemble les régimes de bananes.
2. Les partis réformistes, s'ils gardent des électeurs (et encore de moins en moins avec les progrès des verts et de l'abstention), n'organisent pratiquement plus politiquement la classe ouvrière. Le PCF fait malgré tout encore office d'exception à ce niveau, et on rencontre toujours des militants ouvriers de ce parti, bien que très démoralisés, un peu partout. Leur proposer une politique de FUO ce n'est donc plus, comme dans les années 30 la proposée à des organisation qui organisent concrètement les ouvriers dans les usines et les quartiers. Donc on propose d'agir aux seuls appareils. :trotsky: critiquait les militants qui répugnaient à se "salir les mains" en s'adressant aux dirigeants réformistes, mais là on ne s'adresserait qu'aux seuls dirigeants réformistes.
Une fois de plus cela est un peu différent pour le PCF et nous avons une politique différente vis à vis de lui, pas par "amour" des staliniens comme ont pu le dire des gauchistes qui font des raisonnements à la hache, mais justement avec cette volonté, lorsqu'il est possible d'agir en commun pour défendre les intérêts de la classe ouvrière, de le proposer à ce parti.
3. Les partis réformistes, et le PS en particulier, ont géré pendant de nombreuses années les affaires de la bourgeoisie au gouvernement. Ce n'était pas le cas dans les années 30. Ils se sont donc discrédités de manière profonde chez les ouvriers et font totalement parti, à leurs yeux, et à juste titre, de l'appareil politique classique. Ils ont étés, depuis 1981, un agent de démoralisation profond. Ils ont poussés beaucoup de militants ouvriers à renoncer au combat de classe par dégoût. S'ils gardent des électeurs c'est plus à cause des peurs que suscite la droite. Et encore, cela s'estompe et les travailleurs s'abstiennent de plus en plus, surtout les jeunes.
On ne peut éviter de prendre cela en compte pour proposer une politique de FUO.
Je suis d'accord avec Faupatronim et je voudrais ajouter que les partis réformistes participaient dans les années 30 au développement de la conscience de classe, en se réclamant de la classe ouvrière. Aujourd'hui tous ces partis "sociaux démocrates" se débarassent, ou se sont déjà débarassés, de tout ce qui pouvait faire référence à cette lutte de classe et préfère revendiquer ouvertement leurs capacités à gérer les affaires de la bourgeoisie.