Bert Brecht

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par shadoko » 11 Fév 2006, 20:36

a écrit :
Selon le spécialiste de la question, l'historien américain Robert Paxton (beaucoup plus objectif et méchant avec les écrivains et artistes français que les historiens français), Gide était plein d'admiration pour le Maréchal.

Sais-tu sur quoi il s'appuie pour dire cela?

a écrit :
Et, comme l'indiquent les dates de ta brève bio, Gide a continué à fréquenter Dieu et toute la bande d'écrivains collabos.

Ce n'est pas ce qu'indique "la brève bio".
Gide a publié une partie impressionnante de son oeuvre à la NRF, depuis sa création. Il avait donc évidemment un attachement à cette maison d'édition. Il connaissait évidemment les écrivains de ce milieu, qui se situaient sur tout l'éventail politique. Mais je n'ai jamais lu ni entendu dire que Gide était lié à Drieu-La-Rochelle. Peut-être qu'il me manque des informations, mais la courte phrase de cette biographie ne signifie absolument pas ce que tu dis, Vérié.

De plus,
a écrit :
Les prises de positions de Gide, comme de beaucoup d'autres, étaient d'ailleurs davantage des "états d'ame" que des engaments dans un sens ou l'autre.

S'il est clair que Gide ne s'est jamais engagé à grand-chose par ses prises de positions, je pense qu'elles étaient tout de même un peu plus que des "états d'âme", qu'il n'en changeait pas toutes les dix minutes, et qu'il n'est jamais tombé dans les travers d'un Aragon qui a raconté n'importe quoi, y compris le pire, pour se faire mousser. Entre l'auteur du "retour d'URSS" et Aragon, je choisis vite.

a écrit :
Alors, honnete ? Permets-moi d'avoir des doutes...

Personnellement, j'ai peu de doutes sur l'honnêteté de Gide, il suffit de le lire pour s'en rendre compte. Bien sûr, ce n'était pas un marxiste, et nous n'avons pas les mêmes opinions, mais ce n'est pas une raison pour lui cracher dessus en l'assimilant à Aragon. Lis donc ce qu'en disait Malaquais (à qui on peut difficilement reprocher la gloriole), et ce qu'il disait d'Aragon...
shadoko
 
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Message par artza » 11 Fév 2006, 20:52

Gide était un bourgeois jusqu'au bout des ongles, par sa famille, son milieu, son éducation, sa culture et ses sources de revenus.

D'accord avec Vérié esthète il avait plus des états d'âme que des opinions mais il n'était ni servile ni prostitué et de ce point de vue profondément honnête.

De sa littérature je connais peu de choses et elle m'en dit encore moins mais il faut lui savoir grès de ses "Voyage au Congo" et "au Tchad" et se son "Retour d'URSS" que les staliniens sans coeur et sans intelligence ne lui pardonnèrent jamais.
artza
 
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Message par françois marcel » 11 Fév 2006, 22:59

je conseille la lecture de "dialogue d'exilés" de Bertold Brecht.. discussion entre un ingénieur et un ouvrier, excellent. J'aimerai voir sur les scènes de Paris, plus de pièces dans le style "Mère Courage", "La résistible ascension d'Arturo UI", "grand peur et misère du IIIème reich", ou évidemment "l'Opéra de Quatre sous". L'auteur est ce qu'il est politiquement, mais ses pièces ont surement touchées le public bourgeois, jeune, ou populaire qui va au théâtre... parfois plus que des discours. Brecht a écrit et mis en scène un théâtre vivant, accessible ( la plupart du temps...). Des compagnies telles que Jolie Môme s'en inspire beaucoup dans la forme.
ALors, je le conseille vivement à tout ce qui veulent voir du bon théâtre, sans peur de s'ennuyer.
françois marcel
 
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Message par Louis » 12 Fév 2006, 00:00

Pour vérié, sur gide, on a le témoignage de Trotsky quelques années auparavent :

a écrit :Malraux, comme André Gide, fait partie des amis de l'U.R.S.S. Mais il y a une énorme différence entre eux, et pas seulement dans l'envergure du talent. André Gide est un caractère absolu-ment indépendant, qui possède une très grande perspicacité et une honnêteté intellectuelle qui lui permet d'appeler chaque chose par son nom véritable. Sans cette perspicacité, on peut balbutier sur la révolution, mais non la servir.

Malraux, au contraire de Gide, est organiquement incapable d'indépendance morale. Ses romans sont tous imprégnés d'héroïsme, mais lui-même ne possède pas cette qualité au moindre degré. Il est officieux de naissance.


Evidemment, Trotsky s"est déja trompé sur les hommes (mais pas sur malraux...)

Sinon, pour brecht, selon le témoignage de manfred Wekverth voila l attitude de celui ci lors des emeutes de 53 “ Dès l'annonce des grèves, nous a-t-il raconté, Brecht a rassemblé sa troupe dans sa maison à Berlin. Il a d'abord approuvé la grève des ouvriers. A ma question ”Que faire ? “ , il a répondu : ” Il faut armer les ouvriers“ . Le lendemain, nous sommes allés dans la rue, mais nous avons entendu des slogans comme ” Mort aux communistes ! “ criés par des provocateurs infiltrés de Berlin-Ouest. C'est là que Brecht a parlé de ” danger fasciste “ . J'étais à ses côtés, je l'ai vu discuter avec les ouvriers. Il les a encouragés à faire grève tout en les mettant en garde contre ce danger. ” Sinon, la celebre phrase fait parti d un poeme edite aux editions de l Arche
Louis
 
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Message par canardos » 12 Fév 2006, 11:17

c'est cette phrase la dont tu parles?

" "si le peuple a perdu la confiance du parti, il n'y a qu'à dissoudre le peuple et à en élire un autre"
canardos
 
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