a écrit : Claire est désormais la signifi cation réelle du Front Populaire, suivie par les staliniens en France, en Espagne et dans les autres pays. La lutte contre le fascisme n'a été et n'est encore qu'un prétexte. Le but réel de cette politique est autre et consiste dans la tentative de trouver de nouveaux alliés pour la bureaucratie soviétique ; peu importe si ces alliés sont des « démocrates » ou des réac tionnaires fieffés ou des fascistes. En effet, la ligne de démar cation effective établie par les staliniens entre « amis » et « ennemis », n'est nullement celle des fascistes et des anti fascistes. Cette démarcation est basée encore moins sur des critères de classe. Non, les «amis » sont ceux qui acceptent - dans le sens le plus large du mot - la politique du gou vernement de Moscou ; les « ennemis » sont ceux qui ne l'ac ceptent pas. Les premiers sont ménagés comme des « amis de la paix », des hommes « probes », « honnêtes », et tout le tralala, même s'ils sont des réactionnaires ou des fascistes ; les seconds sont qualifiés de « bandits », d' « espions » et de « fascistes », même si, par tous les actes de leur vie - et par fois par leur propre mort - ils se sont montrés les ennemis les plus acharnés du fascisme.
Les staliniens italiens sont des hommes aux grandes ressources. C'est pourquoi ils découvrirent en un tournemain, les « Inté rêts honnêtes » de l'Italie (impérialiste et fasciste) dans l'Eu rope centrale et dans les Balkans. « Notre gouvernement » - c'est-à-dire, le gouvernement dont le chef est Mussolini - écrivaient dans leur presse les bureaucrates staliniens, au lieu de faire la guerre aux abyssins, au lieu de chercher des aven tures dans la Méditerranée, doit organiser et « défendre les intérêts justes et honnêtes de l'Italie (sic) en Europe Centrale et dans les Balkans. Ce faisant, il travaillera pour la paix, pour la Civilisation, pour l'Honneur de notre pays bien-aimé : l'Ita lie.
Comme on le voit, le plan que les staliniens italiens offraient - et offrent - à l'impérialisme fasciste italien, est complet. En fait, il est vrai, le barrage vers l'Afrique et vers la Méditerranée, mais uniquement pour offrir tout de suite - mais seulement sur le papier - une compensation infini ment plus «avantageuse» au-delà de l'Adriatique. Car il faut bien que l'impérialisme italien trouve à casser sa croûte quel que part.
Seulement, « Notre Gouvernement » - le gouvernement fasciste dont le chef est Mussolini - n'est pas entièrement du même avis que les staliniens. Il pense, lui, qu'à l'heure actuelle, l'expansion vers l'Afrique et vers la Méditerranée comporte, somme toute, moins de risques que la « défense» des intérêts « honnêtes » indiqués par ses entreprenants collaborateurs. Il se peut qu'il se trompe et - nous le souhaitons de toutes nos forces - qu'il finisse par se casser le cou. Mais ce qui importe c'est que les staliniens, avec leur plan, ont effacé toute divergence de principe entre eux et le fascisme quant à l'expansion impérialiste du capitalisme italien. Le plan stalinien ne vise plus à abattre l'impérialisme italien, mais s'efforce de lui offrir les meilleurs moyens pour sortir de l'im passe. La «lutte » entre staliniens et Mussolini s'engage dé sormais pour savoir lequel des deux sera le valet le plus pers picace de l'impérialisme italien. A cause des staliniens, le pro létariat et les masses travailleuses d'Italie, ne sont plus appe lées à choisir entre leur esclavage sous la coupe impérialiste et leur. libération, comme de celle des autres peuples, mais entre deux directions différentes de la politique impérialiste expansion vers le sud-est, ou expansion vers le nord-est.
Il faut arracher l'Italie (fasciste) à ses amours avec Hitler, et la porter à combattre pour la « démocratie ». Pour cela, « nos frères en chemise noire » pourront nous apporter le plus grand appui. L'ennemi n'est plus le fascisme, c'est l'hitléris me. Assez, donc, d'antifascisme. Il n'y a plus, en Italie, ni fascistes, ni antifascistes, comme il n'y avait plus depuis long temps, sur les « papiers » staliniens, ni prolétaires, ni bour geois, ni paysans pauvres, ni paysans riches, ni exploités, ni exploiteurs. En Italie, il n'y a plus que des italiens et des annihilables. Mais ces derniers se cachent bien ailleurs que parmi les fascistes. Messieurs, on liquide. On liquide les «Comités prolétariens antifascistes » ; on liquide la «démagogie anti fasciste » ; on liquide le mot « antifasciste ». Les malheureux militants de base, qui ne savent pas ce qui se passe et qui continuent à se déclarer antifascistes, se font tirer l'oreille ; et s'ils ne comprennent pas, ils sont vite dénoncés comme anti-italiens, agents de Hitler, espions de la Gestapo, etc.., etc.. « Tous les italiens sont des frères », proclament les staliniens, sauf les « trotskystes » qui veulent la lutte contre les « frères en chemise noire», qui font le jeu d'Hitler, dont ils sont les agents.
Et pour que cela soit bien net et clair, la presse stalinienne publiait une déclaration officielle du Parti dans laquelle les staliniens se déclaraient prêts à marcher « la main dans la main avec tous les fascistes quel que soit le grade qu'ils occu pent dans la hiérarchie du Parti et de l'Etat. » L'invitation au « frère en chemise noire», Mussolini, ne pouvait être plus nette. Et toute cette orgie, toute cette débauche de fraternisa tion stalinienne envers les fascistes, y compris Mussolini, eut lieu à la fin et après la guerre d'Abyssinie, lorsque les consé quences désastreuses de celle-ci se faisaient le plus sentir et lorsqu'il était encore possible de dresser les masses contre le régime. Encore une fois, les staliniens serviront « honorable ment » leurs frères fascistes.
La lutte à mort contre les « trotskystes » est le complé ment nécessaire de la politique de fraternisation envers les fascistes et envers les couches et les clans de la bourgeoisie italienne, menée par les staliniens.
A quoi fait référence Pietro Tresso lorsqu'ils parle de ces staliniens fascisants ? A ce que je sache, le PCI est interedit dès le début de la dictature et donc n'appuit en rien le pouvoir fasciste, et les "frères en chemises noires" , c'est eux qui ont arrêté leur leader, Gramsci, quelques années auparavant, donc c'est quoi le sens de ce texte ?