lumpen prolétariat

[zeanticpe]

Comme je l'avais raconté sur un autre fil, j'ai eu l'occasion de constater une expérience, dans la poblacione Victoria (banlieue de Santiago) au Chili, où les organisations ouvrières et révolutionnaires avaient établi un rapport de forces tel que les délinquants locaux n'emmerdaient plus personne. Cela, en meme temps qu'ils organisaient la lutte contre Pinochet et pour l'amélioration des conditions de vie dans la poblacione. Car tout cela est indissociable.

quel fil Verie?
oui, merci Jacqumart et Com,Ok avec ce que vous dites.

[Ottokar]

j'ai eu l'occasion de constater une expérience, dans la poblacione Victoria (banlieue de Santiago) au Chili, où les organisations ouvrières et révolutionnaires avaient établi un rapport de forces tel que les délinquants locaux n'emmerdaient plus personne. Cela, en meme temps qu'ils organisaient la lutte contre Pinochet et pour l'amélioration des conditions de vie dans la poblacione.
je ne connais pas le Chili, mais si ce que tu dis est vrai, et il n'y a pas de raison de mettre tes propos en doute, c'est une excellente chose, qui recoupe parfaotement les exemples données par Com aux USA et à Haïti. Traduisons en en clair : des éléments du prolétariat concients se sont organisés pour virer les lumpen qui leur rendaient la vie impossible.

Comme quoi, dès qu'on parle concret et plus étiquettes, on peut se retrouver d'accord !

Le problème dans les cités aujourd'hui c'est qu'on y est trop peu présents, et que les militants ouvriers y sont de moins en moins.

[Combat]

Bien d'accord avec Zean sur ce coup la. J'ai comme l'impression qu'il faut paradoxalement etre victime de ce genre d'actes pour les relativiser. En 91, alors que j'etais encore en CI, on a ete victime d'un braquage arme en plein jour. Un type sorti de nul part a fixe un flingue sur mes amis et moi et pris tout ce que nous avions(pas grand chose pour des collegiens). Ca ne m'a jamais fait devenir "anti-lumpen". Au contraire cela a accelere mon evolution politique revolutionnaire car une fois la colere passee je me suis demande ce qui pouvait pousser un homme a agir ainsi. On ne peut pas passer son temps a decrier un "pseudo lumpen" sans comprendre ce que vivent les gens. L'exemple que Verie cite est tres interessant mais il y a encore pire. J'ai eu la "chance" de rentrer dans des quartiers qu'il serait impossible de decrire par les mots: pas d'eau courante, pas d'electricite, misere, faim, etc... Lorsqu'on y est on se demande si l'on est toujours sur terre. Alors aller jouer les moralisateurs apres est tout simplement inadequat. Autant il faut decrier les crimes de la pegre ou d'elements isoles de ces quartiers, il faut toujours avoir en tete que lorsqu'il est minuit dans le siecle, meme un soulevement indefini et imprecis est juste et merite d'etre soutenu!

[Louis]

Bien entendu !

--modéré, allusions douteuses -- zejarda --

[artza]

"Les lumpen".  Il n'y a pas "les lumpens" contre les bons travailleurs intégrés et conscients. C'est plus compliqué que ça.

C'est surtout moins compliqué si on ne s'obstine pas à mettre systématiquement des guillemets à lumpen.
Comme si ça n'existait pas :hinhin:

et à parler de "bons travailleurs intégrés et conscients".
C'est curieux d'associer la conscience ouvrière à "l'intégration" et au fayotage :33:


Bien sur des individus et même des groupes entiers peuvent zig-zaguer.

Entre lumpen et prolétariat comme entre prolétariat et petite-bourgeoisie il n'y a pas de solution de continuité "comportementale" et morale.

On peut très bien être un ouvrier de l'aéronautique, mener une vie parfaitement petite-bourgeoise et avoir des comportements de voyou.

Le même bonhomme peut avoir été un grèviste dynamique, voter PC un jour et Le Pen un autre, trafiquer des bagnoles volées, envoyer sa fille à l'école privée et aller visiter les prostituées sur les maréchaux et offrir des fleurs à Maman tout les dimanches.

Ca prouve quoi?

Et bien ça prouve qu'il faut un parti, encore un parti et toujours un parti.

Et que tant qu'on aura pas mis bas cette société pourrissante on supportera bien des vilenies.

En attedant désolés on ne peut se contenter de dire de ceux qui ont de tels comportements que ce sont de pauvres victimes voir qu'ils expriment une révolte légitime.

A l'extrême gauche il y a pas mal de préjugés comme ailleurs.

Beaucoup n'auront aucun état d'âme à dénoncer par exemple le sexisme de "bons travailleurs intégrés" mais des précautions de nourrices vis-à-vis de jeunes ou moins jeunes "issus de l'émigration" partageant les mêmes préjugés.

[Jacquemart]

Notre objectif est d'unir TOUTES LES CATEGORIES DE LA POPULATION exploitée à des degrés divers par le capitalisme, intégrées ou non.

Je ne vois pas très bien ce que "intégrées" vient faire là-dedans. Intégrées à quoi ? A la morale bourgeoise ? Au mouvement ouvrier ? Et une fois de plus, tu noies le poisson en discutant de tout autre chose que du problème qui nous préoccupe.
Quand dans une boîte où on a des camarades, des loustics trafiquent, rackettent ou intimident les autres, que d'autres, ou les mêmes, harcèlent les filles ou les brutalisent, que fait-on ? On ferme sa gueule au nom de l'unité du prolétariat ? On les défend auprès des autres en expliquant qu'ils sont eux aussi des victimes du capitalisme ? On appelle à l'unité ?
Ou alors on prend position, on appelle un chat un chat, des voyous des voyous, et on essaye de s'appuyer sur les plus conscients pour mettre ces mecs hors d'état de nuire ?

[Jacquemart]

Une organisation, meme composé de travailleurs, qui se fixe pour seul objectif de mettre les lumpen au pas, ça peut se transformer en milice de beaufs racistes dans la situation actuelle.

Mais à la fin, qui parle de ça ? Tu discutes de quoi et avec qui ? C'est vraiment usant.