Le hasard

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par artza » 11 Fév 2008, 20:45

(AxelPersson @ lundi 11 février 2008 à 19:08 a écrit :
Ben, justement par bien des côtés le PS de 1960 ressemblait à celui d'aujourd'hui.
Absence de militants visibles, dans les entreprises, les syndicats et la rue.


Bref, tout le monde s'accorde pour dire que le PS d'aujourd'hui est le même que celui d'il y a 40 ans.

Oui, il y a quarante ans.

Mais il y a trente ans c'était différent, "celui qui n'est pas pour la rupture avec le capitalisme ne pas être membre du PS", ça c'est Mitterrand en 72 c'est à ce moment là que la lente hémorragie de la ligue vers le PS a commencé. :D
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par artza » 11 Fév 2008, 20:50

(Vérié @ lundi 11 février 2008 à 20:19 a écrit :
a écrit :
Cela fait bien longtemps que le Parti socialiste est devenu un parti bourgeois comme les autres.


Entièrement d'accord avec cet article de la LDC ! =D> =D> =D>
C'est cette position qui me vaut de me faire incendier à longueur de fil par certains camarades... :33: :33: :33:

Mais Trotsky l'a déjà dit en 35, et alors, et alors?

Pas besoin du CRI, ni de Vérié.

Une question, le PS est-il pire que le diable? parce que le diable on peut voir (Lénine, Trotsky...)
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Vérié » 12 Fév 2008, 14:11

(artza @ lundi 11 février 2008 à 20:50 a écrit : [QUOTE=Vérié,lundi 11 février 2008 à 20:19]
Cela fait bien longtemps que le Parti socialiste est devenu un parti bourgeois comme les autres.


Mais Trotsky l'a déjà dit en 35, et alors, et alors?

Pas besoin du CRI, ni de Vérié.

Une question, le PS est-il pire que le diable? parce que le diable on peut voir (Lénine, Trotsky...)
Trotsky l'a dit en 35, mais pas de cette façon. Et tu sais très bien que la politique qu'il préconisait à l'égard du PS n'a plus de sens aujourd'hui.

Deux exemples :
-PC-PS, prenez le pouvoir ! etc. C'est une politique que défendait encore, entre autres l'OCI-CCI-futur PT, dans les années soixante-dix. LO considérait déjà cette politique comme absurde, parce que la situation avait changé, le PS avait changé.
-L'entrisme. Inutile de développer, mais il n'y a vraiment qu'une poignée de (qualificatif insultant auto-modéré) qui l'envisagent encore aujourd'hui. Et même dans les années 70, LO ne l'envisageait pas, et on a vu ce que ça a donné avec Jospin, Cambadélis et cie.

Si l'attitude de LO vis à vis du PS n'est plus celle de Trotsky, je ne crois pas que ce soit parce que LO renie Trotsky, mais plutôt parce que la situation et le PS ont changé.

Donc, toutes tes acrobaties polémiques ne peuvent dissimuler ce changement qui fait aujourd'hui PS un parti fort peu différent des démocrates américains ou du Modem, en dépit de ses très lointaines racines dans le mouvement ouvrier.

Le monde a changé, camarade Artza !
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Vérié » 12 Fév 2008, 18:47

(El convidado de piedra @ mardi 12 février 2008 à 18:26 a écrit : Rester à coté et crier que les uns sont presque pareil  que les autres et voir comme les masses s'en fouttent royalement et continuent de voter PS, PC ça sert à quoi? A rester à coté quand les masses se mettront en route et tout d'abord en direction de ces vieux partis.

Peut-être je me trompe, mais je crois avoir vu cela déjà.

A mon avis, Convivio, tu te trompes au moins sur un point : il y a fort peu de chances que "les masses se mettent en route" sous la direction du PS.

- D'une part parce que le PS ne le souhaite pas du tout et ne fait rien pour cela - il a d'ailleurs récemment non seulement approuvé les réformes sur les régimes de retraite, ne critiquant que la méthode, et attaqué le syndicat qui est apparu en pointe pendant la grève : Sud. C'est sans doute un bon moyen pour gagner de l'influence dans la bourgeoisie et une partie de la petite bourgeoisie, mais certainement pas d'en gagner parmi les travailleurs combatifs. S'il avait voulu se regonfler comme parti de lutte, il pouvait faire un peu de démagogie sociale pour pas cher, vu qu'il n'est pas au gouvernement.
-D'autre part, le PS n'a même plus les liens au sein de la classe ouvrière qui lui permettraient de jouer ce rôle. Ceux qui ont voulu jouer la carte marketing "de gauche" : Fabius, Mélenchon etc se sont retrouvés très minoritaires. Et pourtant, Fabius, ce n'est pas un foudre de guerre gauchiste !

-Peut-être le PC peut-il encore jouer ce rôle d'encadrement de la classe ouvrière, l'avenir le dira. Mais son influence diminue de jour en jour dans la classe ouvrière.

-Quand tu dis que tu "crois avoir déjà vu cela", j'imagine que tu penses au Chili et à l'UP ? Mais le parti de Hollande n'a rien de commun avec celui d'Allende !

En ce qui concerne la situation actuelle, des accords avec le PS n'offrent pas de possibilités mirifiques et nouvelles d'intervenir parmi les travailleurs et d'être entendu, car le PS n'organise pas de travailleurs. L'absence de relations et d'accords avec le PS n'a jamais été un obstacle pour les camarades de LO pour s'adresser aux travailleurs des entreprises où ils militent.

Et, en ce qui concerne l'action locale, dans les quartiers, les cités, des quantités d'organisations se sont crées en dehors du PS, sur toutes sortes de problèmes. Par exemple Réseau éduction sans frontères lancé à l'origine par une poignée d'enseignants qui n'étaient ni des élus, ni des gens sponsorisés par le PS - bien au contraire ! Pour avoir épaulé des sans papiers et des expulsés de leur logement dans mon quartier - le 19ème -, je peux te dire que le maire PS et sa petite nomemklatura ne nous ont été d'aucun secours, bien au contraire !
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par Ottokar » 12 Fév 2008, 19:02

Il y a bien des façons d'influencer les gens, en dehors de liens directs, organiques, comme on a connu avec le PC et la CGT, dans une moindre mesure PS et FO ou PS et syndicats d'enseignants auparavant. Il y a l'influence diffuse des milieux sociaux-démocrates qui se fait sentir sur les réseaux militants, y compris à RESF, même lorsque cela s'est monté sous l'influence de camarades d'extrême gauche (et j'ai vu bien des camarades de LO y prendre leur part). Souvenons-nous de l'ambiance de l'entre deux tours 2002, des pressions au vote "utile" en 2007, etc.
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Puig Antich » 12 Fév 2008, 23:04

a écrit :Barnabé a raison, le PS n'est plus ce qu'il était, ça fait un bout de temps qu'il n'a pas fait tirer sur des ouvriers.


Pas en France en tout cas. Mais justement, on est plus proche aujourd'hui du moment où inéluctablement il le fera, qu'on ne l'était hier. C'est mathématique...
Puig Antich
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Nov 2004, 02:02

Message par artza » 13 Fév 2008, 01:16

(Vérié @ mardi 12 février 2008 à 14:11 a écrit :

Le monde a changé, camarade Artza !
Oui, mais toi, tu changes pas. :D
artza
 
Message(s) : 2552
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Message par Vérié » 13 Fév 2008, 08:53

(El convidado de piedra @ mardi 12 février 2008 à 20:46 a écrit : je pensais au Chili mais pas au PS chilien mais au PCR...(t'as suivi mes vieilles histoires, non?)
(...)
En ce qui concerne la situation actuelle, des accords avec le PS n'offrent
Bien sur que l'absence des accords avec quiconque ne sont pas un obstacle pour faire du travail...artisanal. Mais il s'agit (à mon modeste avis) de sortir de ce type de travail qui n'est pas de la politique mais une variante à minima de l'anarcho-syndicalisme!

Et si le PS "n'organise pas de travailleurs" par contre il influence à niveau national de dizaines de milliers des fois plus des travailleurs que toute l'EG rassemblée!
Et évidement, (encore à mon modeste avis), la majorité de LO a regardé ceci et non pas cela...
(...)
Bien sur, bien sur, pas besoin des accords avec le PS pour monter un équipe de football et pour faire du "social". Le blem est que LO voudrait (encore selon mon modeste avis) faire de la politique...à niveau municipale et plus j'espère. Etre présente en tant que parti parmi la population et être vu comme part de la vie politique nationale à tous les niveaux et échelons et travailler avec les élus de gauche, condition indispensable (encore à mon modeste avis) pour pouvoir trouver l'oreille de la population des quartiers et des élus de gauche honnetes qui doivent exister toute de meme.

La question est tout simple: est-il plus facile ou plus difficile de faire ce travail en tant que élu, oui ou non? (...)Le fond de mon idée est que cotoyer les affreux socialistes et les pas recommendables "communistes" à niveau de base ou des élus de base ne peut que faire du bien, si les idées communistes sont bien ancrés chez les militants et dans le parti qui le fait; cela ne peut que forger et assouplir les militants. Les masses, toujours sages, comprendront aisement la nouvelle tactique et l'approuveront à coup sur (les gauchistes aussi parce qu'il jubileront et auront du pain sur la planche pour se reconforter dans leurs certitudes et leur isolement) tant que LO continuera à dire (à peu près) exactement la meme chose qu'auparavant mais, et ici est le grand "mais" unis, ensemble pour combattre la droite. Frapper ensemble, marcher separés.
Mais on peut marcher séparés tout en restant ensemble dans certains institutions bourgeoises.


Je ne sais pas quelle politique menait le PCR au Chili dans les années 70, mais, d'après ce que tu dis, il semble qu'il ait mené un travail sur le terrain efficace, mais très sectaire, en rejetant les autres partis. Et tu sembles tirer de cette expérience des conclusions inverses. A savoir que l'unité serait la seule solution pour se faire reconnaitre par de larges masses de travailleurs et intervenir au niveau national.

Et tu analyses la politique actuelle de LO à ta sauce, en lui prêtant des objectifs qu'elle n'a pas, en dehors de l'élection des conseillers municipaux.

L'unité, certes, mais tout dépend de quelle unité ! Au Chili, bien sur qu'il aurait fallu mener une politique en direction du PC et du PS qui étaient deux très grands partis réformistes (des vrais ceux-là), et travailler dans les syndicats qu'ils influençaient ou dirigeaient (mais ça, je suppose que le PCR l'a fait, non ?).

En France, aujourd'hui, c'est tout de meme un peu différent car, meme si le PS peut influencer de façon diffuse en effet des travailleurs (le Modem aussi d'ailleurs), les travailleurs ne se reconnaissent plus dans le PS comme dans un parti qui défendrait leurs interets - il ne le prétend d'ailleurs pas. Mais, sur le terrain, s'il y a des gens du PS prets à agir avec nous pour une bonne cause, pourquoi pas ? Le problème, c'est que c'est tout de meme rare. Et l'unité doit se réaliser sur des actions, des revendications etc Sinon, c'est nous qui nous retrouverions à la remorque des politiciens les plus influents.

Je reprend à nouveau l'exemple de mon quartier. Sur le 19ème, il y a une unité d'action locale entre le PC, les différentes variétés de gauchistes, des associations etc depuis... la première guerre du Golfe. Tout le monde s'entend très bien, les relations sont vraiment fraternelles en dépit de quelques pinaillages sans conséquences sur le contenu des tracts, et cette unité a été assez efficace récemment sur des questions de lutte pour le relogement d'expulsés et contre le CPE. Mais, à part un membre du PRS (fraction de gauche du PS), on ne voit jamais les gens du PS, en dépit de tous les efforts déployés par certains droitiers de la LCR. Ou plutot si, on les voit : en face de nous ! Ils viennent avec leurs élus pour essayer de démobiliser les mal logés, de les convaincre d'évacuer un gymnase qu'ils avaient occupé et d'accepter des relogements bidon. Un matin, ils ont ramené Cambadelis pour faire un discours etc.

Autrement dit, il n'y a pas d'unité possible avec eux, car ce ne sont ni des travailleurs, ni des gens révoltés par les injustices quotidiennes, mais des gens raisonnables qui sont partisans de la régularisation des sans papiers au coup par coup, qui sont hostiles aux occupations de logements etc.

Donc, je ne cois pas du tout comment des accords avec le PS permettraient de passer du travail "artisanal" au travail "en grand". Le fait que ce travail est artisanal est lié aux dimensions actuelles des organisations d'EG. Il n'existe pas de raccourci, ni de gadget pour passer à l'étape supérieure. Il n'y a que la patience. LO le sait bien.

Sur les entreprises, les choses sont encore plus simples puisque le PS n'intervient politiquement nulle part. Et LO a élaboré depuis très longtemps des méthodes d'intervention efficaces.

Alors, avor un ou plusieurs conseillers municipaux peut présenter des avantages localement. Personne ne le nie. Mais il ne faut surestimer l'impact de quelques dizaines de conseillers municipaux... au niveau national, toi qui voudrait passer à la politique "en grand" !
Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

PrécédentSuivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 12 invité(s)

cron