art prolétarien ?

Message par artza » 04 Juin 2008, 07:05

Pour ce qui en est de la création littéraire et artistique en URSS à partir de la fin des années 20, Victor Serge témoin et acteur porte un jugement sans appel dans un chapitre de son "Destin d'une révolution":

a écrit :La liberté intellectuelle s'éteint dans tous les domaines avec la victoire de la bureaucratie. Une période s'ouvre de stérilité croissante, de propagande platement offficielle, de poncifs approuvés par les bureaux comme en d'autres temps et lieux par la Congrégation; littérature "en uniforme", selon le mot juste de max Eastman
.

Et Victor Serge de rappeler que chaque écrivain à partir des années 30 avait sa fiche et une note et une cote politique en fonction de son degrès d'allégeance et aussi du goût capricieux du chef suprême grand maître des arts et des lettres.

Cette note déterminait l'édition, la réédition et le tirage de l'oeuvre et la teneur de la critique.

Les choses pouvaient changer du tout au tout.

Un écrivain salué comme un "phare" devenait le lendemain une "chandelle", ce qui était un moindre mal à côté de la déportation.

Il ne faut pas oublier, que les années qui suivirent la guerre civile furent extrêmenent riche, une véritable renaissance littéraire, Pilniak, Fédine, Léonov, Gladkov, Zamiatine, Serafimovitch, Essénine, Maïakovski, Mandelstamm, et bien d'autres.
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Message par com_71 » 05 Juin 2008, 19:01

(El convidado de piedra @ jeudi 5 juin 2008 à 19:47 a écrit : "Ce que nous voulons : l'indépendance de l'art pour la révolution ..."
Non, tu lis mal. :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 05 Juin 2008, 19:51

(LE MANIFESTE BRETON%TROTSKY a écrit :

[...] Le fascisme hitlérien, après avoir éliminé d'Allemagne tous les artistes chez qui s'était exprimé à quelque degré l'amour de la liberté, ne fût‑ce que formelle, a astreint ceux qui pouvaient encore consentir à tenir une plume ou un pinceau à se faire les valets du régime et à le célébrer par ordre, dans les limites extérieures de la pire convention. A la publicité près, il en a été de même en U.R.S.S. au cours de la période de furieuse réaction que voici parvenue à son apogée.

[...]

Sous l'influence du régime totalitaire de l'U.R.S.S. et par l'intermédiaire des organismes dits «culturels» qu'elle contrôle dans les autres pays, s'est étendu sur le monde entier un profond crépuscule hostile à l'émergence de toute espèce de valeur spirituelle. Crépuscule de boue et de sang dans lequel, déguisés en intellectuels et en artistes, trempent des hommes qui se sont fait de la servilité un ressort, du reniement de leurs propres principes un jeu pervers, du faux témoignage vénal une habitude et de l'apologie du crime une jouissance. L'art officiel de l'époque stalinienne reflète avec une cruauté sans exemple dans l'histoire leurs efforts dérisoires pour donner le change et masquer leur véritable rôle mercenaire.

La sourde réprobation que suscite dans le monde artistique cette négation éhontée des principes auxquels l'art a toujours obéi et que des Etats même fondés sur l'esclavage ne se sont pas avisés de contester si totalement doit faire place à une condamnation implacable. L'opposition artistique est aujourd'hui une des forces qui peuvent utilement contribuer au discrédit et à la ruine des régimes sous lesquels s'abîme, en même temps que le droit pour la classe exploitée d'aspirer à un monde meilleur, tout sentiment de la grandeur et même de la dignité humaine.[...]

On à affaire avec une charge très violente contre la politique "artistique" de l'appareil étatique stalinien. La dénomination courante de cette politique, "réalisme-socialiste" n'est pas citée ici, elle l'est par ailleurs dans de nombreux textes de Trotsky, et plus largement des historiens et historiens de l'art.

Alors précisons, puisqu'il le faut, :prosterne: , que c'est cela qui est en cause (la profonde réaction qu'à représenté le stalinisme dans la production artitistique) et non l'attachement de Convidado (et d'autres certainement) aux formes "réalistes" d'expression artistique. Convidado apprécie ce qu'il veut (y compris, tous les goûts sont dans la nature, les artistes encensés comme réalistes par les services jadnoviens), par contre la politique de Staline était criminelle, dans ce domaine comme dans les autres.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 05 Juin 2008, 20:20

(El convidado de piedra @ jeudi 5 juin 2008 à 20:42 a écrit :

Et de deux la "ponctuation" c'est celle que j'ai noté.



Non, le tiret fait partie de la ponctuation.

(El convidado a écrit : "Ce que nous voulons : l'indépendance de l'art pour la révolution ..."


(Trotsky%Breton a écrit :...l'indépendance de l'art – pour la révolution;...


On pourra vérifier les éditions papier mais je n'ai pas le moindre doute.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Bertrand » 05 Juin 2008, 20:28

(com_71 @ jeudi 5 juin 2008 à 21:20 a écrit :On pourra vérifier les éditions papier mais je n'ai pas le moindre doute.

Il n'y a pas le moindre doute.
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