jean pierre mercier CGT

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?

Il s'agit - si c'est bien le même - du patron de Mecanalu, une boîte spécialisée dans les cloisons, qui emploie 30 personnes. Il est aussi - ou était - président du Centre des Jeunes Dirigeants, hyper consulté et interviewé à ce titre.
IL a affirmé gagner 4000 € par mois, ce qui est beaucoup par rapport à un smicard, mais la misère en comparaison des revenus de Bernard Arnault ou de Bolloré...

Bon, 30 salariés, ce n'est pas rien. Il y a des boîtes qui font beaucoup de fric avec une dizaine seulement. Ce n'est pas un petit artisan de campagne. Peut-être a-t-il menti, peut-être est-ce vrai qu'il n'y a plus de fric dans ses caisses. Beaucoup de petites boîtes sont en difficulté en ce moment, inutile de le nier, d'autant qu'elles ont du mal à obtenir des crédits pour faire la soudure en attendant d'être payées par leurs clients qui traînent, y compris les grosses entreprises et (surtout) l'Etat.

Face à des situations délicates de ce genre, il me semble qu'on ne doit ni se présenter comme les défenseurs des petits patrons contre les gros, comme le faisait - et le fait toujours un peu le PC, sauf qu'il défend les patrons de plus en plus gros...-, ni se contenter de dire que "les caisses des patrons sont pleines", ce qui est faux de toute évidence.

D'accord avec com71

D'autant plus que ça fait des années que les grosses boîtes, comme les petites, ces fameuses PME-PMI et en particulier celle de ce monsieur, elle dégage des bénéfices, des profits sur le dos des travailleurs, de leurs propres employés.

Maintenant, en 1 an, en 2 ans, ils ont tout perdu ... il est au bord du précipice ce monsieur ?

Et l'autre qui vient caresser la bête dans le sens du poil : "j'ai voté pour vous ... bla bla bla" ... ce milieu de petit patron de PMI-PME, c'est généralement une bande de menteurs, ils sous-traitent pour les grosses, ils le savent, ils sont tout à fait conscient, consentant ... parfois même c'est un cadre, ou "une squad" de cadres de la grosse boîte qui s'est arrangée avec leurs supérieurs ... tout a été calculé, voire ils ont reçu des actions, et se payent mieux comme ça ... c'est claire que les gros patrons ramassent plus dans ce genre de démantèlement, dans la sous traitance des grosses boites ... mais voilà, c'est la loi du plus fort, la hiérarchie, et ils la respectent, ils l'adulent.

On va pas aller tergiverser.

Et oui, bah, sinon, on veut voire les preuves, les comptes, que les travailleurs de la boite, des boîtes en question témoignent, disent la vérité, contrôlent les comptes financiers, qu'ils exposent tout à la population, comme ça on jugera, comme ça on décidera en connaissance de cause.

A+

[Vérié]

Jedi, je te signale que ce n'est pas le langage qu'a tenu Arlette à l'égard des petits patrons au cours de plusieurs émissions. En substance, elle a dit la même chose qu'OB, du moins au cours d'une émission que j'ai entendue, mais sans ajouter qu'il y avait aussi de féroces exploiteurs parmi les petits...

De plus, les situations sont contrastées : il y a des patrons de petites boites qui font énormément de fric et d'autres qui rament vraiment. On ne peut pas le nier.
Je ne me fais bien évidemment pas le défenseur des "pauvres petits patrons", mais nous devons avoir un langage adapté à la situation.

J'évoque cela car, ce matin, j'ai eu l'occasion de discuter avec des gens - pas des patrons mais de modestes salariés - qui, justement, disaient : "Oui, mais il y a plein de petites boîtes qui ne peuvent pas supporter des charges, la suppression de la taxe professionnelle, ça éviterait peut-être des licenciements". Et j'avais beau rappeler que la multiplication des cadeaux aux patrons n'avait pas maintenu l'emploi, c'était pas facile de les convaincre...

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?

ni se contenter de dire que "les caisses des patrons sont pleines", ce qui est faux de toute évidence.

Non, ne pas s'en contenter. Mais commencer par là, puisque c'est généralement vrai (cf. résultats et dividendes 2008). Et si on nous prétend le contraire, parler de l'ouverture des livres de comptes, et pour les grosses entreprises de la possibilité de se servir sur le patrimoine personnel des capitalistes voire menacer d'expropriation.

Nous sommes bien évidemment entièrement d'accord, mais ce n'est pas exactement le sujet de la discussion. Qu'est-ce que tu dis, quand tu te retrouve avec un petit patron qui affirme qu'i; n'y a plus d'argent dans ses caisses ? Quand c'est un petit patron, même s'il a certainement davantage de biens personnels que ses salariés, mais parfois pas tant que ça, tu ne vas pas proposer qu'on lui saisisse son appart et sa bagnole ? :33:

:halalala:

Bah, on veut voire, il a quoi à cacher ? Il a plus rien.

On veut écouter ses employés, on veut mener l'enquête. Les travailleurs doivent contrôler ... faut qu'ils apprennent, qu'ils comprennent qu'ils doivent pas avoir confiance ... qu'ils décident, qu'ils agissent en connaissance de cause, ils en ont les capacités, le potentiel.

La bourgeoisie a appris en long en large et travers le mensonge à tout le monde ... d'ailleurs, c'est pourquoi les travailleurs n'ont pas conscience de leur position révolutionnaire dans la société ... ils sont "pleins" d'illusions, de mensonges semés par la bourgeoisie ... ils savent lire, écrire compter, ils sont submergés d'informations ... mais ils arrivent pas à regarder leurs nombrils, leurs propres intérêts, leurs intérêts collectifs.

C'est pourquoi faut qu'ils vérifient tout ce qui se passe autour d'eux, faut qu'ils contrôlent leur boîte, le compte financier de leur boîte, leurs dirigeants, faut pas qu'ils fassent confiance au bla bla bla ... il faut du concret, du palpable, il faut que leur vie change, qu'ils en prennent pleinement conscience qu'ils sont acteur du changement profond.

C'est ça qu'on comprend dans l'émission, c'est que Sarko et les syndicats veulent nous endormir à coup de réunion, de négociation, de bla bla bla ... il y a urgence, on veut du tactile, que nos comptes en banque se remplissent, que notre niveau de vie s'élève, nous aussi on veut la belle vie, satisfaire nos besoins vitaux et pleins de loisirs et de vacances.

a+

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?

J'évoque cela car, ce matin, j'ai eu l'occasion de discuter avec des gens - pas des patrons mais de modestes salariés - qui, justement, disaient : "Oui, mais il y a plein de petites boîtes qui ne peuvent pas supporter des charges, la suppression de la taxe professionnelle, ça éviterait peut-être des licenciements". Et j'avais beau rappeler que la multiplication des cadeaux aux patrons n'avait pas maintenu l'emploi, c'était pas facile de les convaincre...

Bah dans une discussion radio ... et une discussion avec les collègues ... la différence c'est le temps ... il a pas beaucoup parlé le copain ... en fin, ça dépend de l'émission, comment c'est organisé ... je dirais même dans la réalité, parfois faut faire court, parfois on passe la journée à refaire le monde.

Fondamentalement, convaincre quelqu'un en quelques discussions ou en quelques arguments ... si la personne n'est pas motivée d'avance, j'y crois pas trop. les médias arrivent plus ou moins à convaincre l'opinion publique, les travailleurs parce qu'ils répètent leurs messages dans toute les émissions, nous, vu qu'on passe toutes les sain glin, glin, ça nous sert pas à grand chose. Il y a que dans les discussion répétées, assidues, patiente qu'on peut convaincre quelqu'un, et encore faut que la personne soit poussé par son existence, ses propres idées, qu'elle soit "prédisposée".

En fin, bref, le copain à fait court ... et de toute façon voyant "le petit patron" qu'il y avait dans l'émission, je lui aurait pas fait confiance non plus ... et puis à la radio, dans les médias, on s'adresse en générale aux travailleurs, à ceux qui ont une position déterminante dans l'économie, ceux qui peuvent tout bouleverser de fond en comble.

A+

[Ottokar]

Trotsky a déjà répondu à Vérié... je ne sais pas si ce passage fait partie du "meilleur de Trotsky" comme on dit au NPA, mais moi, ce passage du Programme de Transition me va parfaitement.

Aux capitalistes, surtout de petite et moyenne taille, qui proposent parfois eux-mêmes d'ouvrir leurs livres de comptes devant les ouvriers - surtout pour leur démontrer la nécessité de diminuer les salaires - les ouvriers répondent que ce qui les intéresse, ce n'est pas la comptabilité de banqueroutiers ou de semi-banqueroutiers isolés, mais la comptabilité de tous les exploiteurs. Les ouvriers ne peuvent ni ne veulent adapter leur niveau de vie aux intérêts de capitalistes isolés devenus victimes de leur propre régime. La tâche consiste à reconstruire tout le système de production et de répartition sur des principes plus rationnels et plus dignes. Si l'abolition du secret commercial est la condition nécessaire du contrôle ouvrier, ce contrôle est le premier pas dans la voie de la direction socialiste de l'économie.

[Vérié]

Excellente réponse en effet. On ne peut pas dire mieux, et c'est en effet ce qu'il faut essayer d'expliquer... =D>