TCL en grève

[nicoestla]

Après l’échec des négociations avec leur gestionnaire Keolis, les syndicats des transports en commun de Lyon ont lancé une grève qui pourrait durer jusqu’au 1er janvier 2010.

Le trafic était fortement perturbé jeudi dans les Transports en commun Lyonnais (TCL), en raison d’une grève des syndicats du réseau.

Le service devait être assuré à 41 %, mais la grève n’était pas uniforme selon les différentes lignes : la ligne B de métro était complètement arrêtée, le tram T3 roulait normalement, d’autres ne fonctionnaient que partiellement. Pis encore, seuls 25 % des bus devaient circuler.

Le réseau scolaire était tout de même assuré à plus de 90 %, d’après un communiqué de TCL. Et les Lyonnais devront s’armer de patience : la grève, reconductible pendant 99 jours, pourrait se prolonger jusqu’au 1er janvier 2010.

A l’origine de cette grève, un conflit entre la direction de Keolis Lyon, société qui gère les TCL, et les syndicats. En juin 2008, le nouveau directeur général de Keolis, Bernard Tabary, avait annoncé vouloir remettre à plat les accords collectifs des TCL.

On en dénombre en effet plus de 300, dont certains ont près de 70 ans ! S’est ensuivie une série de négociations (plus de 40) aux allures de bras de fer, qui aura duré jusqu’à la mi 2009. Mais l’assurance du maintien des 35 heures et des contrats de travail n’aura pas suffi : l’accord présenté en juillet dernier par la direction a été rejeté par les syndicats.

Ils refusent entre autres l’idée selon laquelle les conducteurs pourraient être employés sur plusieurs lignes, la diminution des temps de pause et la perte de congés exceptionnels.
Remise à plat des accords collectifs

« Ce qui coince surtout, c’est le changement de fonctionnement de l’entreprise, avec la possibilité d’affecter les agents sur plusieurs lignes, et la compensation des heures supplémentaires, des jours de week-end fériés et travaillés », a déclaré le délégué CFDT de TCL Alain Auroy.

Les syndicats dénoncent une politique d’économies de la part de Keolis. Elle doit permettre à la société de se positionner en vue d’un prochain appel d’offres sur son mandat de gestionnaire de la TCL, qui doit être remis en jeu l’année prochaine pour une durée de six ans.

Edition France Soir du vendredi 25 septembre 2009

[nicoestla]

Les usagers des TCL ont vécu une seconde journée noire hier. L'offre de transport est restée très faible. Le siège de Keolis Lyon, boulevard Vivier-Merle, était placé, hier, sous la haute protection de CRS. Les 200 à 300 salariés des TCL qui s'étaient rassemblés devant se sont déplacés vers 10 heures sur les lignes du tramway T1 à la station Part-Dieu. Une rame vidée de ses voyageurs, coincée par les manifestants, a dû être dégagée par les forces de l'ordre. Le groupe a ensuite rejoint l'angle du boulevard Vivier-Merle et du cours Lafayette pour bloquer simultanément la circulation automobile et celles des lignes T1 mais aussi C3 (Saint-Paul/Vaulx-en-Velin). Des usagers, qui ont exprimé alors vertement, geste à l'appui, leur colère, ont été la cible de tirs d'œufs. Des responsables syndicaux sont intervenus pour calmer les ardeurs des tireurs. Les syndicats demandent la nomination d'un médiateur. La grève continue ce week-end et selon toute vraisemblance lundi. Les perturbations risquent d'être de nouveau fortes.

le progres

[Faber]

Ils refusent entre autres l’idée selon laquelle les conducteurs pourraient être employés sur plusieurs lignes, la diminution des temps de pause et la perte de congés exceptionnels.

Juste pour deux petites crapuleries (ou preuve d'incompétence, on sait jamais trop) journalistiques au passage.

Il n'y a pas aux tcl de pause à proprement parler, elles ne peuvent donc pas être diminuer. Les temps dit de retournement (la durée entre l'arrivée à un terminus et le départ dans l'autre sens, 3 à 7 minutes en moyenne) ne sont pas considérés comme tels par la loi. Le decret Perben (signé récement) garantie 20 minutes de pause non sécable après 4 heures de conduite continues en urbain. C'est cela que l'intersyndicale a voulu (sans succès) intégrer aux négociations comme monnaie d'échange contre tous les reculs exigés par la direction, c'est à dire la dénonciation de l'ensemble des accords d'entreprise.

Quant aux "congés exceptionels", il s'agit en réalité de la possibilité pour les conducteurs de récupérer en jours de congés les primes allouées pour le travail les samedis, dimanches et jours fériés. En gros, travailler un samedi + un dimanche induisait un jours de congés de recupération, la règle désormais sera le paiement de ce jour plutot que la possibilité d'en disposer à sa guise. C'est à dire plus de "disponiblité" du conducteur...

[nicoestla]

EXCLUSIF: les syndicats occupent le siège des TCL, la grève s'enlise    PDF    Imprimer    Envoyer
Écrit par Gérald Bouchon 
Mardi, 29 Septembre 2009 16:26

La réunion entre direction et syndicats a tourné court cet après midi au siège de KEOLIS: 30 minutes de discussions stériles.

Les syndicats ont décidé de mettre un terme à la réunion, dénonçant la mauvaise volonté de la direction pour faire avancer les revendications du personnel, notamment en matière d'organisation du temps de travail...

Suite à cet échec des discussions, les délégués syndicaux ont décidé d'occuper les locaux de KEOLIS à la Part-Dieu: ils exigent la nomination d'un médiateur...

lyon 90.2 fm

[ianovka]

Déclaration dégueulasse mais pas surprenante de Gérard Collomb, maire PS de Lyon :

"Cette grève a trop duré. J'appelle à une reprise du travail de la part des syndicats. On embauche un salarié, un conducteur de bus à 1.600 euros net, ce qui avec les primes donne autour de 1.800, 2.000 euros. Est-ce qu'il y a beaucoup de secteurs où on embauche à ce prix? Je pense à celui qui habite les Minguettes et qui est privé de transports en commun et je pense qu'il est plus mal loti que le conducteur des TCL."

Cette nuit un dépôt de bus a été incendié ainsi que 35 bus qui s'y trouvaient.
Le patron de KEOLIS en profite pour appeler "les salariés des TCL à se mobiliser pour dénoncer cet acte criminel en reprenant le travail". C'te blague !

La tension monte et la grève a l'air bien partie pour durer.

Pendant ce temps la droite et l'extrême droite font de la propagande violemment anti-gréviste au travers "d'associations d'usagers".

[Barnabé]

Oui toute cette propagande anti-grève est proprement gerbante...

Trouvé sur le site LO

TCL (Rhône) - En grève pour les conditions de travail

Depuis jeudi 24 septembre, les employés des TCL (Transports en Commun Lyonnais) sont en grève, avec un préavis de grève allant jusqu’au 1er janvier 2010. La première journée de grève a été très suivie.
La colère des traminots est provoquée par la renégociation des accords d’entreprise. Car, sous prétexte de « modernisation », on veut empirer leurs conditions de travail, avec des amplitudes horaires pouvant atteindre 13 heures et l’affectation sur plusieurs lignes au lieu d’une seule, entre autres. Il y avait déjà eu de nombreuses grèves et débrayages au printemps, pour les mêmes raisons.
Les TCL sont gérés par Kéolis, qui possède 40 % du marché des transports urbains du pays et fait de gros bénéfices. C’est pour les accroître qu’il veut aggraver les conditions de travail des traminots ; et ce ne sont même pas les usagers (qu’on essaie de dresser contre les grévistes) qui en profitent, puisque les tarifs augmentent régulièrement.

TCL - Lyon - Un maire anti-grévistes
Le maire de Lyon, Gérard Collomb, n’est pas avare de déclarations contre les grévistes des TCL. S’ils refusent la dégradation de leurs conditions de travail et qu’il faut embaucher, cela coûtera cher aux usagers, selon lui.
Mais cela ne le choque pas que Keolis fasse des bénéfices avec l’argent des usagers, puisque c’est le Grand Lyon (la Communauté urbaine), dont il est président, qui a confié la gestion du service public TCL à une entreprise privée.
Voilà un « socialiste » proche des travailleurs !

Et le communiqué du NPA local:

Solidarité avec la grève des TCL

La direction de Keolis, qui exploite les Transports en Commun Lyonnais, vient de supprimer les accords sociaux existants dans cette entreprise. Les compensations acquises par les traminots depuis des dizaines d’années sont ainsi rognées.
La direction réorganise en particulier le temps de travail, en l’augmentant jusqu’à une demi-heure par jour, tout en divisant par 3 le nombre de RTT ! Un recul inacceptable pour les salariés, qui réclament aussi des garde-fous : que l'amplitude maximum des horaires ne dépasse pas 8 h 30, qu’un chauffeur ne soit pas obligé de conduire sur plusieurs lignes de bus, etc.
Face à l’intransigeance de la direction, les syndicats ont organisé des mouvements de grève depuis avril. Ils n’ont pas eu d’autre réponse que le mépris de Kéolis et de l’autorité organisatrice des TCL (le SYTRAL, dirigé par le Grand Lyon, donc par la gauche institutionnelle…).
Aucun salarié ne peut accepter que son employeur lui supprime ses acquis, surtout dans une entreprise comme Kéolis qui distribue des millions d’euros de dividendes à ses actionnaires. Les traminots ont besoin de tout notre soutien : car il ne peut pas y avoir de service public de qualité, sans de bonnes conditions de travail et de rémunération pour ses agents.
Contre la remise en cause des acquis sociaux, le NPA soutient le mouvement des salariés des TCL, demande au SYTRAL de satisfaire leurs revendications et appelle les usagers à la solidarité.

[ianovka]

Dans la dernière LO du 2 octobre :

Transports en Commun Lyonnais (TCL) La colère monte

Depuis jeudi 24 septembre, les employés des Transports en commun lyonnais (TCL) sont en grève reconductible chaque jour, avec un préavis de grève déposé pour 99 jours. La grève est très suivie.

La colère des traminots est provoquée par la renégociation des accords d'entreprise. Les accords étaient très anciens, avec 300 articles et usages. Mais, sous prétexte de « dépoussiérage », la direction remet en cause de nombreux acquis. Elle prétend « moderniser » en aggravant les conditions de travail.

Entre autres, elle veut imposer des amplitudes horaires de treize heures, avec un nombre d'heures de conduite effective pouvant aller jusqu'à dix heures. Les temps d'attente entre les périodes de conduite ne pourraient plus être récupérés et seraient versés sur un compteur et payés ultérieurement, sous conditions. De plus, les conducteurs seraient obligatoirement affectés sur trois, voire quatre lignes au lieu d'une seule. Ils ne pourraient plus s'échanger leurs services entre collègues, par exemple pour pouvoir se rendre à un rendez-vous médical. La plus grande mobilité et flexibilité du travail quotidien que la direction veut imposer aux conducteurs leur laisse penser qu'ils vont se retrouver entièrement au service des TCL et qu'il ne leur restera plus beaucoup de vie familiale.

Les négociations avec la direction durent depuis dix-huit mois et les traminots ont déjà fait de nombreuses grèves pour tenter de la faire céder. Début juillet, la direction a présenté les volets rémunération et organisation du travail de son plan Edifis, mais aucun syndicat n'a accepté de le signer. Depuis, elle considère qu'il n'y a plus à revenir dessus.

Les TCL emploient 4 300 employés, en grande majorité des conducteurs. Ils desservent toute la communauté urbaine de Lyon. Le Sytral, qui est l'autorité organisatrice des transports, en a confié l'exploitation à Keolis Lyon. Keolis (dont les principaux actionnaires sont la SNCF, AXA et une caisse de dépôts canadienne) possède 40 % du marché des transports urbains français. Les réformes envisagées sont donc bien plus destinées à augmenter ses bénéfices qu'à rendre service aux usagers. D'ailleurs, les tarifs des TCL sont particulièrement élevés.

Depuis jeudi 24 septembre la grève est bien suivie : les métros et tramways circulent avec des services partiels, en fréquence et en distance, et certains sont parfois remplacés par des bus. Mais les autobus sont les plus touchés par la grève : très peu sont en circulation. Évidemment, pour les usagers, la situation est difficile et tout est fait pour les dresser contre les grévistes.

Ces derniers sont présents dans les dépôts, où parfois ils bloquent les bus le matin. Mais ils manifestent aussi, et le ton et l'exaspération montent. La direction de Keolis Lyon étant intraitable, ils ont demandé successivement au maire (PS) de Lyon, au préfet puis au président (PS) du Sytral de nommer un médiateur, en vain. Lundi soir 28, ils ont donc décidé de poursuivre la grève.

Correspondant LO

[jedi69]

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?

Les tentatives de négociations :

TCL : la grève sur le terrain de la justice (Lyon)

Interviews et images de la manifestation en début de semaine :

TCL: les grévistes dans la rue

Dans l'interview on dirait que les grévistes luttent aussi pour une convergence des luttes en sensibilisant les "usagers" ... les usagers sont plus des travailleurs qui subissent aussi la crise, l'offensive des patrons dans toutes la a ville, dans toutes la région. "Espérons" que les directions syndicales ne vont pas envoyer les grévistes dans une impasse corporatiste. En tout cas les grévistes ont l'air déterminé sur le terrain. Avec leur préavis de 3 mois de grève, ils vont peut être jouer le rôle des grévistes de la SNCF en 1995 à l'échelle de la région, ou du moins de la ville.

A+

[ianovka]

Un article du Progrès consultable ici.

La vérité sur le salaire des conducteurs des TCL

Un chauffeur de bus des TCL dévoile sa fiche de paie. On est loin des montants fantaisistes avancés mercredi par Gérard Collomb

« Quand j'ai entendu ce qu'a balancé Collomb, j'étais effaré, abasourdi. On a l'impression d'avoir été jetés à la vindicte populaire ! Il veut monter les Lyonnais contre notre grève, alors que son rôle aurait dû être de jouer les médiateurs pour que ce conflit ne dure pas. Quelle trahison de la part d'un maire socialiste : il ne cherche qu'à assurer sa réélection. Et Rivalta, le président du Sytral [l'autorité organisatrice des transports à Lyon-ndlr] qui donne lui aussi des chiffres complètement faux, alors qu'un tribunal l'a condamné à rembourser 160 000 euros d'indemnités indues, c'est-à-dire dix ans de salaire d'un conducteur : ça, ça ne passe pas du tout. »

Cette réaction est celle d'un conducteur de bus des TCL gréviste, qui, comme beaucoup d'autres, a contacté Le Progrès pour montrer, preuves à l'appui, que le maire de Lyon (et ceux qui ont embrayé à sa suite) avait tout faux dans ses déclarations. C'était mercredi sur la chaîne d'information continue LCi. Voici qu'avait alors dit Gérard Collomb : « On embauche un salarié, un conducteur de bus à 1 600 euros net, ce qui, avec les primes, donne autour de 1 800, 2 000 euros. Est-ce qu'il y a beaucoup de secteurs où on embauche à ce prix ? Je pense à celui qui habite les Minguettes et qui est privé de transports en commun et je pense qu'il est plus mal loti que le conducteur des TCL. »

Celui que nous avons rencontré hier à Lyon, et qui a préféré conserver l'anonymat pour éviter les représailles, a dix ans d'ancienneté. Il gagne sur l'original du bulletin présenté, 1 430 euros net pour 154 heures effectuées ce mois-là (35 heures par semaine + deux heures supplémentaires), une fois déduits la cotisation mutuelle (58 euros) et les tickets-restaurants (36 euros). 1 430 euros net après dix ans de boutique : très loin, donc, des prétendus 1 600 euros net à l'embauche décrits par Collomb. « Un débutant gagne à peu près 1 300 euros net », précise ce même conducteur qui ne croit pas du tout à l'hypothèse d'une erreur commise par l'élu : « C'est volontaire de sa part. » Et d'ajouter : « Même en incluant ma prime vacances d'environ 800/900 euros cette année, et mon treizième mois, je suis loin d'atteindre 2 000 euros net ». En divisant par douze le total du net, du treizième mois et de la prime vacances, il arrive à une moyenne de 1 600 euros net. « Collomb est irresponsable de comparer avec les salariés des Minguettes. Dans le dépôt où je travaille, 20 % des conducteurs habitent les Minguettes, La Duchère ou le Mas-du-Taureau à Vaulx-en-Velin. Ils sont eux-mêmes des salariés modestes ! Depuis ses déclarations, même des conducteurs non grévistes se font agresser verbalement : on leur dit, « vous gagnez 2 000 euros et vous osez faire grève ». Le maire a jeté de l'huile sur le feu. La grève, qui ne porte d'ailleurs pas sur les salaires, serait finie s'il avait joué son rôle de médiateur », insiste-t-il.

Nicolas Ballet

En tout état de cause la fin de la grève est déjà annoncée pour lundi dans les médias locaux. On verra si c'est vrai, les grévistes doivent décider aujourd'hui de la suite qu'ils veulent donner à leur mouvement.

Ce qui est certain c'est qu'avec l'incendie criminel, les attaques de tout part contre leur grève (y compris de la part de la mairie PS) ont fait peser une pression importante sur les grévistes.

[Faber]

plusieurs dépots (la boite en compte 7 pour les bus) ont annoncé la reprise pour lundi. Mais en décidant de se revoir pour décider de nouvelles actions, plus tard...