a écrit :Ca c'est une illusion, un peu en écho aux positions des syndicalistes dans le secteur. La vie d'un établissement qui se dégrade, ça commence par la violence sociale partout ailleurs. Je ne crois pas qu'une augmentation du nombre de surveillants y peut grand chose, même si elle est souhaitable.
1/ Merci Gaby, pour ta sollicitude bienveillante à me rappeler les dures réalités quotidiennes. Mais si tu avais lu, tu aurais vu que j'ai employé le mot "gêner", et pas "empêcher", ni même "enrayer" la dégradation. L'école (au sens large) n'est pas un sanctuaire, et ne pourra jamais l'être. Je ne connais pas d'exemple où la création de postes en plus ait amélioré une situation (et pour cause, il n'y a pas de créations de postes en ce moment). Mais il y a beaucoup d'exemples où une simple suppression a fait basculer des établissements entiers dans le n'importe quoi.
2/ Je te souhaite, Ilaima, de réussir le concours que tu passes. Mais ta candeur me fait peur pour toi. Les élèves que tu auras ne seront pas justes avec toi, et tu ne le seras pas toujours avec eux. Car, justement, la société n'est pas juste, et ta classe ne sera pas un îlot de socialisme. Tu auras recours à des sanctions, celles qu'on te permettra d'infliger. Et tu n'en seras jamais fier, car c'est un constat d'échec. Tu seras forcé d'exclure, ou de contribuer à exclure (temporairement ou pas). Car tu ne pourras pas échapper à cette alternative: dois-je faire cours à 34 élèves, ou pas cours à 35 ?
3/ Ce n'est pas pédagogique d'exclure un élève: c'est vrai... pour lui ! Mais c'est parfois la seule solution pour que les autres puissent suivre. Le vrai problème, c'est qu'il n'existe souvent pas de structures adaptées à certains élèves, et qu'ils passent d'un établissement à l'autre au fur et à mesure des exclusions disciplinaires.
4/ Le respect des règles de la vie en société s'apprend, comme d'autres matières, par ajustements successifs. Il y a des règles qu'on apprend, pour ensuite découvrir qu'elles ne s'appliquent pas dans tel ou tel cas, ou encore qu'il est indispensable de les transgresser dans tel ou tel autre, au nom de principes plus importants encore. On découvre même qu'il y a des règles qui n'existent pas, mais qu'il faut s'imposer pour être quelqu'un de bien. Mais tout cela s'apprend au fur et à mesure, et dépend de l'âge et des capacités d'autonomie. Il ne peut y avoir de réponse simple à comment faire appliquer une règle. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas commencer par enseigner qu'il n'est pas important de respecter la règle.