un seul mot d'ordre : rendez les 113,7milliards

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Nestor Cerpa » 15 Mai 2004, 23:34

Autrement dit cela donne quelque chose comme ça:
Notre santé vaut mieux que leurs profits
Après avoir cassé le système des retraites pour le livrer aux financiers des fonds de pensions, le gouvernement s’apprête à dépecer la Sécurité sociale pour l’offrir aux assurances privées (projet de “réforme” de la Sécu) et à disloquer l’Hôpital public pour en donner les parties les plus rentables au secteur privé (“Plan Hôpital 2007”). Ces deux projets sont un véritable hold-up qui menace tout notre système de santé et ouvre la porte à un véritable désastre sanitaire constituant un recul de civilisation sans précédent. Il s’inscrit dans un vaste mouvement qui vise à livrer tous les Services Publics à la rapacité des entreprises privées et de leurs actionnaires avides de profits juteux, et à supprimer tous les acquis sociaux, considérés comme des charges insupportables aux entreprises.
Prenant prétexte d’un déficit cumulé pronostiqué de 15 milliards d’euros pour 2004 (le fameux “trou abyssal”), le gouvernement Chirac Raffarin Sarkozy et son maître, le MEDEF, projette une réduction drastique du remboursement des soins, une diminution importante des cotisations sociales des employeurs et l’expulsion définitive des représentants des salariés de la gestion des caisses de la Sécu. Le but est d’accroître le rôle des assurances privées dans le domaine de la santé. Des soins ne seraient plus remboursés et ainsi resteraient accessibles aux seuls malades assez aisés pour s’offrir des assurances performantes. Les plus pauvres devront se contenter de soins au rabais.
Cependant, il ne faut pas chercher longtemps pour comprendre que ce “trou” n’est pas une fatalité due à l’augmentation des dépenses de santé. En effet, c’est en baissant continuellement les cotisations sociales patronales depuis 20 ans, en en exonérant de nombreuses entreprises, en bloquant la hausse des salaires et en menant une politique économique qui crée la chômage mais augmente les revenu financiers que se sont vidées les caisses de la Sécu. Ce trou est une escroquerie qui, au-delà de servir les profits des entreprises, justifie aujourd’hui la politique néo-libérale de marchandisation de la santé.
Plus largement, c’est tout notre système de santé qui part à la dérive, victime des restrictions budgétaires imposées par les gouvernements successifs.
Le 20 avril dernier, 286 médecins hospitaliers ont lancé un appel. « Nos hôpitaux [...] sont en train d’être disloqués. Notre système de soins [...] est en train d’être détruit » s’insurgent-ils. En effet, en 20 ans, 150 000 lits d’hôpital ont été supprimés. Des maternités, des hôpitaux ont été fermés, le personnel hospitalier a été réduit, des économies sur tout (médicaments, soins, matériels, durée d’hospitalisation...) ont été imposés. Le résultat d’une telle politique s’est traduit par les 15 000 morts de l’été dernier. Ce désastre humain présage de l’avenir de notre système de santé. Malheur aux pauvres qui n’auront droit pour se soigner qu’à la charité publique !
Pour nous, il n’y a pas de fatalité. Il est possible de financer un système de santé qui fasse du respect de la vie et de l’être humain un principe intangible. Pour cela il faut :
Augmenter le taux des cotisations patronales (qui sont en réalité un salaire socialisé) au minimum au taux d’il y a 20 ans et supprimer les exonérations (des dizaines de milliards d’euros à la clé).
Augmenter massivement les bas salaires (ce qui permettra d’augmenter le volume des cotisations sociales).
Éradiquer le chômage par la diminution du temps de travail (ce qui engendrera plusieurs millions de cotisants supplémentaires). La mise en place de telles revendications permettra, en ponctionnant les profits des actionnaires, de mettre en place un système de santé gratuit pour tous. Et au-delà nous devons exiger que se soient les salariés qui gèrent eux-mêmes la Sécurité sociale, car c’est par leur travail qu’ils la financent. Seule la mobilisation de tous et une politique 100% à gauche, en France comme en Europe, nous permettra de remettre en place un système solidaire et public de santé.


Les chiffres qui démasquent la supercherie du “trou abyssal”.

1) La part des salaires et des cotisations sociales a baissé de 10% dans le revenu national (PIB, richesse nationale produite chaque année) en 20 ans au profit du capital. Cela signifie que si les taux d’il y a 20 ans étaient appliqués 150 milliards d’euros en plus seraient allés aux salaires et aux cotisations en 2003 (le PIB 2003 était d’environ 1 500 milliards d’euros).


2) La Sécu est lésée par l’État. Selon la Cour des Comptes, 16 milliards d’euros collectés pour la Sécurité sociale ne lui sont pas versés : 2,7 milliards au titre des taxes sur l’alcool ; 8 milliards au titre des taxes sur le tabac ; 3 milliards de taxes sur l’automobile ; 2,4 milliards d’exonérations de cotisations sociales des entreprises non compensées. Ce sont donc 16 milliards qui sont volés à la Sécu.


3) Le chômage coûte cher à la Sécu : 100 000 chômeurs de plus représentent 1 milliard d’euros en moins pour la Sécu. Ceci explique que la timide amélioration de la situation de l’emploi en 1999 et 2000 ait alors entraîné la disparition du déficit de la Sécu.



Et à côté de ces chiffres et de l’accélération des projets de loi et des décrets que le gouvernement nous assène, le PS et les Verts ne cessent de nous expliquer que la crise de la santé est liée à une mauvaise gestion et à une consommation de soins débridée, encouragée par les soignants et que tout irait mieux si les patients étaient responsabilisés. Le PC n’enfourche pas ces discours, bien qu’il ne les critique pas, ne voulant pas désavouer ses alliés ! La moralisation sert au PS de cache misère et lui permet de ne pas affronter les projets de la droite.
La LCR participe à toutes les initiatives unitaires qui peuvent permettre la mobilisation de toutes et tous ceux qui veulent défendre la Sécu et en particulier au collectif vitriot
Nestor Cerpa
 
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Message par Barikad » 16 Mai 2004, 09:27

(canardos @ dimanche 16 mai 2004 à 00:24 a écrit :
(tk2003 @ samedi 15 mai 2004 à 23:54 a écrit :
a écrit :TK a enfin demasqué le vrai ennemi. Le vrai ennemi c'est "Rouge"

Pathétique


Mais pas du tout. L'ennemi, c'est la bourgeoisie. Mais on ne peut nier que dans le mouvement ouvrier, les appareils relaient la politique pourrie de la bourgeoisie. Et on ne peut nier qu'aujourd'hui cela se fait sous l'affirmation qu'il existe un déficit de la sécu, en prélude de sa destruction. Tous ceux qui ne disent pas : il n'y a pas de déficit, rendez les 113,7 milliards d'exonération, font le jeu de la bourgeoisie selon moi.
Il n'y a pas de déficit, il est fabriqué pour préparer les masses à la liquidation de la sécu.

en repetant cet unique slogan, on ne se donne pas d'arme pour lutter contre le plan gouvernemental de baisse des remboursements et de transfert de la prise en charge des soins de ville aux assurances et aux mutuelles et on passe sous silence la nécessaire augmentation des dépenses de santé .

je le repete on doit réclamer:

- prise en charge à 100% de l'ensemble des soins par la sécurité sociale de base

-prise en charge de l'ensemble des dépenses par l'augmentation des cotisations patronales.

franchement comment pouvez vous nier qu'il va falloir un financement supplémentaire, deficit fictif ou pas. on se décredibilise!

il vaut mieux clairement le dire et essayer de mobiliser sur le theme les patrons doivent payer!
=D>
Barikad
 
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Message par Gaby » 16 Mai 2004, 19:55

J'suis étonné qu'on parle de la CGT sans évoquer la position de FO, surtout compte tenu que ces mots d'ordre paradoxaux semblent être le cheval de bataille du PT...
La démarche de fouiller la merde chez la LCR, elle aurait infiniment plus de sens si le paillasson de sa maison était d'ores et déjà propre.
Gaby
 
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Message par Louis » 16 Mai 2004, 20:22

il ne me semble pas que nestor cerpa demande la cogestion ! Tout au constraire, il demande que les syndicats ouvriers gérent SEULS le salaire différé ! Et donc qu'on expulse le medef et les patrons de la gestion des caisses ! ce qui est, a n'en point douter, largement plus "radical" que nombres de mesures ! c'est ce qu'on appelle des "mesures de transitions"....
Louis
 
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Message par Louis » 16 Mai 2004, 21:09

a écrit :ce n'est pas en gerant les caisses et en devenant les patrons de leurs 100 000 salariés que nous imposerons que les patrons financent la santé et que les soins soient remboursés à 100%, c'est en mobilisant les travailleurs dans les entreprises et dans la rue.


ca dépend comment c'est fait ! il n'y a pour moi pas de doute que les travailleurs doivent gérer l'argent qui leur appartient ! vraiment, je ne vois pas pourquoi je devrais laisser MON fric aux patrons, ou a l'état bourgeois ? Et le fait d'etre gestionnaire des caisses ne s'opose pas a la mobilisation des salariés, bien au contraire !

en fait dans le cas présent, on a l'inverse : les syndicats réformistes sont justifiés dans leur attitudes : regardez, c'est de la faute a la cogestion des caisses ! disent ils !
Louis
 
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Message par Louis » 16 Mai 2004, 21:17

(Caupo @ samedi 15 mai 2004 à 20:14 a écrit : Je ne vois pas pourquoi les directions des partis qui se proposent de défendre ou de representer les travailleurs; c'est à dire, LO la LCr, le PT, le PCF et les syndicalistes qu'ainsi le voudraient ne se mettraient pas autour d'une table, pour sortir une plateforme de Défense de la Sécu et pourquoi pas d'attaque pour des nouveaux droits.

Que ce soit le déficit qui n'en est pas un; que ce soit comment payer les nouvelles depenses, et tout autre problème concernant la chose.

Je viens de lire le journal LO et en pages intérieures il y a une Tribune qui dit exactement ce qu'il faut faire, même si elle reste un peu en déça;

"Il y aurait été possible, souhaitable, que les deux organisations d'extrème gauche le plus en vue en cette période électorale, LO et la LCR (pourquoi s'arreter là; et le PCF et le PT et les syndicalistes?) prenent depuis pluisieurs semaines l'iniciative de s'adresser à toutes les organisations du mouvement ouvrier pour leur proposer un plan de mobilisation contre la réforme gouvernementale. Une telle iniciative aurait surement trouvé (et pourrait encore trouver ) un écho auprès de tous ces militants inquiets du silence de leurs propres organisations nationales"

C'est exactement ce qu'il aurait fallu faire et qu'on peut faire encore tout en élargisant le plus possible vers tous ce qui pourraient s'associer à cet appel.

Cette après midi j'ai vu les PT faire leur travail sur la Sécu dans leur coin dans un isolement olympique. LO balancera quelque tract sur les marchés et les boites. La Ligue sortira un communiqué. Le PCF fera des comités, les CPS proposeront d'interpeler les syndicats. Chacun dans leur coin et en pure perte.

Travailleurs de ce pays, unissons-nous!
je suis totalement d'accord avec toi, caupo !

c'est d'ailleurs une constante dans l'action de la ligue, que de proposer de telles propositions d'unité d'action ! nous l'avons déja fait pour la question de l'emploi, mais aussi pour la défense du service public et du status d'EDF GDF

La LCR a pris l'initiative d'écrire aux partis de gauche et d'extrême-gauche pour la construction d'un rassemblement le plus large possible en vue de s'opposer au changement de statut de EDF-GDF.
Cette démarche fait suite à une invitation syndicale adressée aux associations, citoyens et partis politiques, lors de la grève des agents d'EDF le 8 avril dernier.
Sur EDF-GDF comme sur toutes les privatisations, il faut construire un front citoyen de résistance politique, contre un ministre de l'Economie qui confond quotidiennement la politique, l'audimat, le théâtre et sa carrière personnelle.
Ce sont les services publics qui sont en jeu. Tout le monde est concerné.

moi je suis totalement d'accord pour faire la meme démarche pour la sécu ! sauf que le ps nous a envoyé ballader (normal, dira tu), que le pc nous a envoyé ballader (normal, dira tu) et que lo nous a envoyer ballader ! donc indique nous, cher caupo, comment faire !
Louis
 
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Message par tk2003 » 17 Mai 2004, 18:03

juste pour répondre à canardos : dire qu'il faut augmenter les cotisations patronales et taxer les profit, c'est tomber dans le piège de dire : oui il y a un déficit et de placer la discussion sur le terrain du gouvernement, à savoir : comment financer le trou de la sécu; donc préparer son démentellement par la bourgeoisie française (celle là même que vous nous accusez de soutenir quand on affirme qu'il faut que la république reste une et indivisible).
Affirmer qu'il n'y a pas de trou, c'est balayer le prétexte dont va se servir le gouvernement pour en finir avec un des acquis les plus important de la classe.
Donc non il ne faut pas demander à ce que "les patrons payent plus". Il faut dire : rendez l'argent que vous avez volé; non il n'y a pas de déficit.
Ce n'est pas ce que fait la LCR ni la CGT (ce n'est pas étonnant, puisque le mec qui écrit les docs là dessus dans la CGT n'est autre que Prada, un pabliste).
tk2003
 
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Message par Louis » 17 Mai 2004, 18:13

ka meilleure des politiques, c'est celle qui convainc de larges masses, et qui les pousses à agir ! Le restant n'est que gesticulations stériles et amour propre gauchistes ! Il me semble que quand on s'engage dans le "y"a pas de déficit", on ne prend pas du tout en charge cet aspect là ! Mais c'est pas grave, puisqu'on est sur d'avoir raison !
Louis
 
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